samedi 22 décembre 2018

Éloge de la bêtise et de la médiocrité

Récit polémiste des événements « gilets jaunes » Décembre 2018
On peut, on devrait dire, que "gilets jaunes" ont eu un comportement médiocre et des réponses pleines de bêtises; mais on doit constater que la tétanisation du pourvoir et du microcosme politique est sans doute venu de questions interdites et brûlantes  qui sont apparus inexplicablement : il s’est peut-être passé quelque chose en France.
Depuis plusieurs Samedi, un nouveau spectacle, une nouvelle série de manifestations hebdomadaires a lieu dans toute la France, surtout dans la capitale; comme ils abhorrent comme signe de reconnaissance un gilet jaune, un de ces éléments dits de sécurité obligatoires dans chaque voiture depuis une vingtaine d’années ; on les appelle, et ils veulent être reconnus par ce sigle : gilets jaunes. Le facteur déclenchant de ce mouvement est une augmentation du prix de l’essence et du gas-oil ; mais les revendications parlent de ras de bol, de misère, plus globalement des sentiments de frustration, désillusion et mal de vivre, économique et social.      
Bien sur ce mouvement est dit spontané (que reste-t-il d’organisé en France qui soit digne d’intérêt ?) mais on a vite remarqué que le mode de fonctionnement était tout ce qu’il y a de moderne, très XXI siècle : signe de marque fort (le gilet jaune), utilisation de ces nouveaux réseaux sociaux à outrance, et discours larmoyant de victime injustement punie par tous les « grands » de ce monde :  on aurait pu penser que la simple famine aurait pu arrêter les manifestants . La leçon de communication marketing a été bien apprise et retenue.
La violence verbale, morale et physique était toujours présente, comme un décor régulièrement posé ; bien sur on dira que cela était le fait d’individus isolés ne représentant pas le mouvement; mais la solidarité a été complète avec ceux qui, après un délit, était interpellé par la police : on ne peu pas dire que le gilet jaune de base était un pacifiste et qu’il comptait obtenir satisfaction par des moyens entièrement légaux.
Les propositions, les réponses attendues aux problèmes qu’ils mettaient en avant, étaient soit d’une totale médiocrité, soit d’un manque absolu de connaissance basique de l’économie ou de la politique ; le paradoxe était souvent percutant: ils veulent tout à la fois éliminer les riches mais devenir riches, comprenne qui pourra.
Ils sont violents ? Mais seule la violence paye en France !
De l’autre coté, nous avons le microcosme politique et ses différentes composantes, résumons : la majorité au pouvoir, le (les) oppositions et tous les observateurs / journalistes. Au début du mouvement cela ne fut que haussements d’épaules et sourires narquois, de quoi se mêlaient-ils, ces débutants ? Ils n’y connaissent rien. D’ailleurs tout ce contre quoi ils défilent à été voté à l’unanimité des députés ! Les noms d’oiseaux, avec la sentence « fasciste » rapidement dégainée, ont fait leur apparition. Mais rapidement le doute s’est installé, cette terrible sensation qui est là quand on commence à comprendre que l’on est à coté de la plaque.
Pourquoi ? ils savent instinctivement qu’étant en France, le mot révolution n’est pas tabou, et que les gens (le peuple) a toujours, dans un premier temps, beaucoup d’indulgence face à toute personne qui manifeste, qui hurle avec ce mot à la bouche; ils n’oublient pas que notre hymne national parle bien d’ « un sang impur » qui doit bientôt « abreuver nos sillons » : le 14 juillet est bien dans nos gènes. Et dans cette fin d’année 2018, dire que des « revendications sont stupides » est la rengaine de tous les dirigeants européens, cette horrible sensation de déjà vu, déjà dit n’est pas propice à un discours offensif.
Et puis, ils savent bien, et même très bien, que sur les premières questions posées (prix de l’essence et écologie), ce n’est ni la franchise, ni la clarté du discours des politiques qui peuvent être mises en avant : l’Etat français a désespérément besoin d‘argent, la principale occupation des milliers de haut fonctionnaires travaillant à Bercy est de trouver de l’argent pas tous les moyens possibles, et chaque fois qu’ils trouvent une bonne idée de rentrée fiscale ils la prennent, en oubliant de préciser que les impôts sont mis dans un très grand pot commun, et qu’il n’y a pas de recette pré-affectée ; mais expliquer cette obligation de compatibilité publique (universalité budgétaire) à des Français qui ont tous le baccalauréat mais ne maîtrise pas la règle de trois ?
Quand à l’opposition, soit elle a été la majorité et ne devrait rien dire, soit elle est dans une opposition systématique et confortable et elle doit tout dire. Le concours de bêtise et médiocrité a aussi été bien représenté du coté des politiques professionnelles. 
Au milieu de cette situation les journalistes font ce qu’ils peuvent, comme d’habitude, pour désespérément chercher une audience au jour le jour, car seul cette performance permet à leur média d’échapper à la faillite qui s’annonce ; répétons le, quand dans le mode une chose est gratuite (l’information dans ce cas) les acteurs doivent être bénévoles sinon c’est la faillite assurée.
On a donc assisté à une tétanisation du monde politique, incapable de régir sans se remettre en cause, de bouger sans se suicider. 
Ils sont des menteurs ? Mais seul le mensonge leur permet de survivre !
Au delà de ce constat très triste, une dernière remarque sur « les questions interdites brûlantes ». Ce qui a fait une bonne partie de l’intérêt pour les gilets jaunes, qui a permis cette mobilisation sans mot d’ordre ; ce qui a aggravé la détresse habituelle du pouvoir face à l’imprévu, ce qui a rendu le microsome politique volontairement aveugle, l’encourageant dans son (ses) dénis de réalité, c’est qu’au-delà des réponses stupides, les gilets jaunes ont bien souvent posé, enfin presque posés, souvent simplement effleuré, des questions qui ont été définis par TOUS comme interdites car brûlantes. Des questions de la plus haute importance que tout le monde se posent intimement, mais dont il est absolument interdit d’une manière extrêmement vigoureuse de poser en public.
Je laisse le lecteur en faire la liste, nous la connaissons tous.           

mardi 18 décembre 2018

Écrivains et gilet jaunes

Si on suit des articles récemment parus, il y aurait un continuum, une relation, entre les écrits d’écrivains, d’ essayistes, de philosophes, tous plus ou moins polémistes ayant une notoriété qui leur permet une ouverture aux médias dit traditionnel, presse et TV, et le mouvement actuel marqué par la violence de plusieurs milliers de personnes qui ont remis explicitement en cause les pouvoirs régaliens : police, justice, impôts. 
Ce raisonnement est critiquable sur plusieurs points : 
1/ il se base une relation que j’appellerais en boule de billard, très indirect, ces écrivains ayant une influence sur des personnes qui en ont eux-mêmes sur d’autres et finalement sur les manifestants dont bien peu sont des lecteurs réguliers de ces écrivains 
2/il oublie qu’il y a déjà eu récemment, disons dans les 10 ou 15 dernières années, des mouvements comparables, et la cause intime de ceux-ci n’as jamais été vu comme ayant été la conséquence des écrits de ces mêmes écrivains qui publiaient déjà ; au-delà des bonnets rouges, je pense par exemple aux différents mouvements type « zadiste ; habituellement les mêmes causes produisent les mêmes effets 
3/Il fait l’impasse sur les écrits, théories venant d’autres écrivains très engagés dans l’action politique, syndicale voir religieuse qui ont très explicitement appelé et encourager une violence physique totale et immédiate ces dernières années; et même si la diffusion des écrits de ces personnes a été assez faible en nombre, nous ne parlons en conséquence finale que de quelques milliers de personnes devenues violentes 
4/Enfin, si nous en étions à ostraciser TOUS les écrivains qui ont eu des écrits forts, polémiques, avec une très forte intensité dans leurs propos, et bien il ne resterait plus beaucoup de lecture à se mettre sous le coude le soir lors des si longues soirées d’hiver, et je crains un nombre très réduit d’académiciens dont il faudrait toujours commémorer les anniversaires de naissance ou de mort ; la mémoire de Victor Hugo, par exemple, serait complètement remise en cause et ses livres mis à l’index 
Cette analyse n’est pas pertinente, et la compréhension de ce qui s’est passé cen Décembre 2018

mardi 6 novembre 2018

Et le Conseil Constitutionnel pris le pouvoir à l’Assemblée Nationale

Tout le monde se rappelle l’arrivée au pouvoir, la nomination comme premier ministre du Général de Gaulle en 1958, tout fut parfaitement légal : le Président de la République le nomma après la démission d’un quelqu’un dont l’histoire n’a pas retenu le nom (Mr Pflimlin); d’une manière tout aussi légale, l’Assemblée accorda au général les pleins pouvoirs pour 6 mois, il est vrai que la situation en Algérie était explosive.
Cela sonna le glas de la IVème République, régime fondamentalement parlementaire comme l’était la IIIème, dont elle a gardé globalement le mode de fonctionnement ; le sens de mon propos n’est pas de juger si ces deux républiques avaient ou non remplis leur missions, obtenu plus de succès que d’échec; mais de constater que l’air du temps, la vision du Général de Gaulle, allaient entraîner un changement majeur dans le fonctionnement de la France, avec l’affaiblissement du pouvoir parlementaire au profit de l’exécutif : la Vème République se mit en marche, un exécutif fort et un Parlement dont la mission principale s’était réduit à voter les lois.
Cela aurait pu rester une mission importante, passionnante, et ce malgré que les débuts de la Vème aient bien démontrés que le Parlement n’avait plus beaucoup, voir aucun, pouvoir dans la nomination (ou le renvoi) des ministres y compris le premier d’entre eux. Une nouvelle fois, je m’épargne les questions et discussions sur l’intérêt ou non d’avoir mis en place ce mode de fonctionnement, je ne fait que constater que nos institutions ont été conçus pour avoir ce fonctionnement.
Et le Conseil Constitutionnel dans tous cela ? Même si sa responsabilité était théoriquement majeur (protéger notre constitution) son rôle était pratiquement limité ; il validait les chiffres des élections et puis, pas grand-chose ; pour ce qui était des nouvelles lois, il ne pouvait être consulté que par le Président de la République, le Président de l’Assemblée ou celui du Sénat ; le Général de Gaulle à l’époque n’a jamais été un masochiste demandant l’avis de ce Conseil, lequel lui rendait de même bien ; la crise devint total quand il s’agit d’élire le Président au suffrage universel : après le vote négatif du congrès (Assemblée plus Sénat) sur l’organisation d’un référendum, le conseil constitutionnel se déclara « incompétent » sur la validité du référendum organisé au forceps par l’exécutif ; il dut manger son chapeau.
Une petite éclaircie eu lieu pour ce conseil quand il invalida, en 1971 et après avoir été saisi par le Président du Sénat Alain Poher, une loi controversé sur les possibilités réglementaires de dissoudre une association ; cependant cette décision demandé par Poher contre celui qui l’avait battu deux années auparavant (Pompidou) avait plus le parfum d’une froide et politique vengeance.    
 Et puis Giscard fut élu, et pour des raisons que d’autres ont disséqués, il décida que 60 députés pouvait saisir le Conseil pour lui demander de valider ou non la constitutionnalité d’une loi, possibilité qui était jusqu’alors réservée à un des trois Présidents ; cela voulait pratiquement permettre à la minorité parlementaire d’essayer de remettre en cause une loi votée par la majorité : sous des apparences qui promettait un meilleur équilibre entre « pouvoir » et « contre pouvoir », majorité et opposition, le ver avait été introduit dans le fruit : une loi votée par le Parlement élu par et représentant du peuple, pouvait être remise en cause par une juridiction dite supérieure, non qu’elle l’était au départ, mais parce qu’elle le devenait par la possibilité qu’elle avait d’invalider, d’annuler, une loi votée sous le prétexte que son analyse et sa décision était sur un niveau supérieure à celle de l’Assemblée.
Depuis la nuit des temps, quel que soit les situations, quand on donne un peu (ou beaucoup) de pouvoirs à des hommes qu’ils fassent ou non partie d’une structure, ceux-ci ont comme principal objectif de garder le pouvoir confié, et cela toujours pour le plus grand bien du peuple ou de la nation.
Et puis, petit à petit, le Conseil Constitutionnel élargit la base des éléments qui lui permettait de valider d’où d’invalider une loi, cela n’était plus seulement la Constitution Française qui lui permettait d’argumenter ses décisions, mais aussi la Chartre de l’ONU, les textes fondamentaux de l’Europe, la jurisprudence des Cours européennes …etc…, le buvard ne refuse pas l’encre comme on dit.
D’autre part, l’Assemblée Nationale et le Sénat avaient donné leurs accords à la révision constitutionnelle qui réduisait le mandat du Président de 7 à 5 ans ; décision inoffensive ? Non ! Car si à cette époque les deux élections (présidentielle et parlementaire) étaient prévus pour avoir lieu en même temps, à quelques mois d’intervalle, le planning théorique aurait du donner la primauté du vote aux parlementaires de plusieurs mois (plus ou moins un semestre de mémoire) avant l’élection du Président, l’élan populaire électoral aurait pu élire des députés PUIS un Président en accord avec ceux-ci ; mais le premier ministre de cohabitation de l’époque (Mr Lionel Jospin qui à, en 2018, été nommé à ce même Conseil Constitutionnel) put décider par un arrêté de retarder les législatives pour les mettre après les présidentielles, il était persuadé, mi 2012, être élu Président et avoir une Assemblée à sa mesure ; patatras on connait la suite. 
L’accord de l’Assemblée à ces nouvelles dispositions fut pour le moins masochiste voir suicidaire ; avec une Assemblée toujours élu après le Président, la possibilité d’une cohabitation, durant lequel l’Assemblée retrouve la possibilité non pas de nommer, mais de proposer un premier ministre issu de ses rangs et d’accepter sa nomination, se trouvait fort improbable pour de très longues années ; il ne restait aux députés qu’à parier sur un cheval/candidat/Président, se mettre en valeur par rapport à celui-ci et voir ce que la législature pourrait donner.
En 2008, le dernier clou dans le cercueil du pouvoir de l’Assemblée, avec une prise de contrôle indirect sur l’ensemble du législatif porte l’acronyme de QPC : Question Préalable de Constitutionnalité » ; cela veut dire que toute personne, tous Français peut, via son avocat, demander si la loi qui a été votée par les parlementaires peut s’appliquer à son cas s’il est sur le point d’être jugé ; nos députés n’ont plus qu’à faire des châteaux de sable.
Quand aux textes fondamentaux sur lequel devrait s’appuyer le conseil, ils ont évolué au même rythme que celui-ci voulait augmenter ses pouvoirs, lors d’une récente QPC mi 2018, une décision du conseil fut prise, une loi fut invalidée, avec comme argumentation la notion « Fraternité » qui est, avec Liberté et Egalité, la devise de la République Française ; « aucune limite à mon pouvoir » réplique culte de Dark Sidious / Sénateur Palpatine dans Star Wars est devenu le devis du Conseil Constitutionnel.     
Et d’ailleurs, on voit bien que nos députés ont renoncés à leur pouvoir de faire des « vrais » lois qui soient appliqués; très et trop souvent, ils se contentent maintenant de se faire de la publicité, de faire du buzz, en votant des textes dont on parle sur le moment, avec des projets présentés comme révolutionnaires, emphatiques, voir provocants ; mais ils savent pertinemment qu’ils sont plus ou moins stupides et qu’ils ne passeront pas l’épreuve de la rue de Montpensier, car ils ne respectent pas les lois passées.
Ah ! Et si le général voyaient toutes ces récentes évolutions ? Un parlement et un sénat devenus terrains de jeu d’hommes politiques impuissants transformés en acteurs ridicules ? Qu’en penserait-il ? Serait-il satisfait que ces successeurs aient finis ce travail, cette mission anti-parlementaire ? Ou serait-il effrayé de voir comment ces mêmes successeurs on-il pu aller si loin ?             

mercredi 3 octobre 2018

Épidémiologie du cancer : revenons à la réalité

Venant le lire un énième article sur l’explosion du nombre de cancers en France, et pariant que le journaliste qui a écrit cet article soit parti d’un communiqué de presse du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), je me suis quand même posé quelques questions sur la phrase clé et les mots « progression alarmante de « x » %», car ceux-ci ne correspondant pas à la réalité épidémiologique constatée par ceux qui travaille (ou ont beaucoup mouillé leurs chemises) sur ces chiffres. Bien sur mon analyse se fait avec l’objectif de remettre en cause cette donnée et elle cherchera à explorer la piste que le chiffre qui a été donné soit techniquement vrai ; mais, comme cela est très souvent le cas en ce début du XXI siècle, qu’une trop grande volonté de convaincre ait aboutit à présenter les choses d’une manière tronquée : par le grand bout de la lorgnette comme on disait avant.
Pour suivre l’évolution passé du (des) cancer, il faut travailler sur des données d’incidence par tranches d’âge et par stade. Explorons : incidence veut dire nombre de nouveaux cas diagnostiqués pour une année donnée, tranche d’âge est explicite on prend habituellement 10 ans par 10 ans, tandis que stade signifie le degré de gravité du cancer au moment diagnostic classiquement I à IV; cette approche permet de piloter les biais naturelles de l’autre mesure, la prévalence qui est le nombre de personnes ayant un cancer à un moment donné. 
Pourquoi ? Plus on diagnostic tôt un cancer (par exemple analyse des selles pour le cancer de l’intestin et bien mieux on peut le traiter avec la chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, la survie augmente et nombre de personnes qui ont le cancer augmente de même ! Tranche d’âge car l’augmentation de l’espérance de vie (on meurt de moins en moins de maladies infectieuses ou cardio-vasculaires) nous « oblige » à mourir d’autres maladies moins curables, comme le cancer. Enfin, aucun oncologue ne se risquerait à transformer le statut d’un patient de cancéreux en non-cancéreux, il veut continuer à le suivre durant le restant de sa vie, durant maintenant des dizaines d’années.  
Plus on diagnostique tôt, mieux on soigne les cancers, plus on reste en rémission et plus on vit vieux entraînent l’augmentation actuelle du  nombre de patients qualifiés de cancéreux alors que l’incidence des mesurée des principaux cancers reste stable, voir en légère régression sauf le poumon du au tabac.
Deux autres biais apparaissent ; on ne peut pas mélanger des données de pays type France et Mongolie voir Kazakhstan, n’insistons pas sur les grandes différences de compétences médicales entre les pays développés et non. Enfin il manque la composante ethnique : le cancer de l’estomac est typiquement asiatique, en relation avec l’alimentation plus ou moins exclusive du riz.
Au final, les « vraies incidences » des différents cancers sont plutôt stables, voir en régression ; mis à part bien évidemment le poumon (NSCLC) lié à 95 % au tabac ; un des seul cancer en forte hausse est le glioblastome (cancer du cerveau), on avait cru qu’il était lié aux téléphones portable, mais aujourd’hui (sept 2018) on n’a pas réussi à le prouver ; tout cela vient contre dire toutes les déclarations catastrophiques sur tous ceux qui veulent tout interdire en prenant le « principe de précaution » de risque cancéreux.

jeudi 30 août 2018

Quelques réflexions sur le CIRC


Ayant mouillé ma chemise durant un grand quart de siècle sur le « cancer » son épidémiologie et ses causes et ses traitements; je me sens légitime pour parler du Centre International de Recherche sur le Cancer. Il a été dans les années soixante, sur une initiative Française, légitimée par l’ONU via l’OMS ; Lyon en a hérité du siège. Dans ces années là (60 et 70), et après avoir fait beaucoup  progresser la problématique des maladies infectieuses et cardiovasculaires, le monde médical (et politique) voulait s’attaquer aux cancers. Instinctivement, la stratégie mise en place partait du postulat que les causes de ces cancers devaient être majoritairement (exclusivement ?) EXOGENES ; il fallait partir à la chasse aux substances, aux poisons venant de l’environnement extérieur pour trouver les coupables, après tout, cela fut le rationnel qui a fondé le succès pour toutes ces maladies respiratoires et gastriques dont on a trouvé qu’elles étaient de nature infectieuse ; de plus les premiers causes prouvés de cancer étaient exogènes avec les radiations dites X et les substances types gaz de combat de la première guerre mondiale ; enfin la chimie, les pesticides faisaient déjà des suspects valables. Un demi-siècle plus tard, force est de constater que cette théorie s’est révélée fausse, très peu de substances ont pu été définies, d’un point de vue TOXICOLOGIQUE comme induisant des cancers ; des listes au noms ambigus comme probables, possibles, éventuellement circulent et on été produites par le CIRC ; un examen même par non-spécialiste est édifiant ; on trouve comme « Liste 1 cancérigène certains » des produits comme le formol, en vente libre ; la « Liste 2A cancérigène  probable » comprend les nitrates (présents partout dans l’environnement) et ce fameux glyphosate, sans parler de la viande. Un article du NEJM citait, il y a deux ans, que seuls un tiers des cancers avaient une cause « connue », en incluant les oncogènes  déjà connus type tabac, le riz pour les cancers gastriques en Asie ..etc… D’ailleurs, depuis bonne dizaine d’années, la recherche s’est axée sur l’immuno oncologie : comment et pourquoi notre système immunitaire échoue-t-il à jouer son rôle ? Après coup, d’autres raisons pouvaient expliquer cet échec : les cancers existaient bien avant la création de l’industrie chimique par exemple. On ne peut accuser le CIRC d’avoir échoué, il a infirmé la piste de recherche « exogène » : bravo ! Mais maintenant, que faire de ces 1000 employés basés à Lyon ?

samedi 14 juillet 2018

Le mal aimé et le mal élu


Pour une réécriture de l’élection présidentielle de 2012

En ce début de XXI siècle, en mai 2012 pour être plus précis, la France, notre beau pays, devait élire un nouveau Président de la République; le nouveau boss qui devait diriger le pays pendant cinq ans, et cela en disposant de pouvoirs pour le moins étonnants, voir incroyables pour les autres, les démocraties anglo-saxonnes en particulier.

Deux personnes sortaient du lot, et gagnaient le droit de s'affronter, de se mesurer lors du deuxième tour. Cependant, je crois bien que les jeux étaient fait depuis longtemps : le mal-aimé allait rater sa réélection, malgré un bilan techniquement réussi, entre autre au niveau économique et social, il fit au mieux de ce que l’on pouvait faire face à la situation; et le mal élu allait lui traîner durant cinq longues années son calvaire fait d'ambiguïtés, sa malédiction fut comparable à celle de Prométhée, et il allait chaque matin recommencer à vouloir faire oublier les faiblesses monstrueuses de son élection.

Peut-on imaginer, en France, élire un président de la république d'une manière un tant soit peu rationnel ? Sans y mettre toutes les passions et anachronismes dont nous sommes si friands ? La réponse est clairement NON; comme trop souvent dans notre beau pays, les impressions, les idées reçus sentiments, les rumeurs dénuées de toute logique allaient prendre le dessus.

Certains diront qu'il y avait la crise, une crise économique ! Avec l'aversion consommée de beaucoup de nos concitoyens pour tout ce qui concerne l'argent, et surtout l'enrichissement, il y avait vraiment très peu de chance qu'un débat s'ouvre sur les sujets économiques, sur la meilleur manière de sortir de cette fameuse crise. Chez nous, tout le monde veut devenir riche, mais personne ne supporte qu'un autre le soit ; et les choses relatives à l’argent sont au mieux ignorées, au pire présentées avec un a priori qui mêlent mensonge et médiocrité.
Et puis, il est des mots qui sont usés d’avoir trop été utilisés ; depuis l’automne 1973 (de mémoire) on nous parle de crise ; celle-ci peut-être majeure, économique, social voir sociétal ; mais ce mot a été bien trop galvaudé pour qu’une analyse lucide et paisible des événements financiers qui ont eu lieu en 2008 et 2009 puisse avoir lieu lors des débats passionnés d’une élection présidentielle.

Le Mal Aimé
Il avait dirigé le pays pendant les cinq précédentes années, dès le début de son mandat il avait été rattrapé par cette crise financière, dite des "sub-primes", peu d'économistes sérieux ont dits ou écrits qu'il, lui ou son gouvernement, ait fait des erreurs de gestion ou d’anticipation. Mais (et le mais est fondamental) il y eu, quand il fallu faire le bilan, tout une succession de critiques qui étaient tout à la fois faciles, ridicules, blessantes et terriblement efficaces.
Des phrases, qui étaient certes stupides, type "casses toi sale con" ont finies par faire l'actualité; le mot "bling-bling" (dont on peinerait à trouver une définition dans un quelconque dictionnaire) fut associé à sont style de vie; petit à petit, au delà de toute considération politique, la mayonnaise du désamour commença à prendre.
Et puis, car n'oublions jamais que la "tranquillité" (devenir fonctionnaire) est le rêve secret de trop d'entre nous, et le mal-aimé avait fait de leur réduction un des axes logique de son action; comment imaginer que ses enfants n’auraient plus jamais cette tranquillité enviable ? Ce désamour finit par convaincre une frange de la population, une partie des électeurs, qu'il pouvait y avoir une "autre" politique, et derrière ce mot autre, on trouvait surtout le fantasme, l'idée que nous pouvions encore prendre un peu de bon temps ; et, tranquillement, remettre les efforts à demain, voir après-demain : il existe un terme pour définir cette attitude : procrastination.

Le Mal Élu
Brillant haut fonctionnaire, issu de cette célèbre machine à technocrate nommé ENA, ayant passé vingt ans dans les cabinets ministériels et puis dix ans à gérer un parti politique d’une rare complexité, il avait à la fois tout fait sans jamais rien faire de ses dix doigts; c'est à dire sans avoir vraiment gérer quelque chose de concret, une activité du privé. Mais il avait un avantage énorme sur beaucoup : une capacité à sentir, comprendre les envies et rancunes de nos concitoyens ; de plus il savait y répondre, avec ce mélange d’empathie et de promesses qui permettent de gagner l’élection la plus importante de l’état Français.
Je n’imagine pas une seule seconde qu’une personne intelligente n’ais pas su dès le départ que la fameuse taxe de 75% des revenus était une « connerie monumentale » ; mais cela était important dans l’alchimie qui permet d’attirer des voies, des votes venant d’horizons contradictoires sur un même nom, le sien. Oui, il savait qu’il faisait des promesses intenables, mais comment résister à l’attraction du poste le plus prestigieux du pays ? Comment ne pas succomber à obtenir, l’argent et le pouvoir ? La puissance et la gloire ?
Il savait comment se faire élire tout en sachant qu’il ne pouvait pas ensuite gouverner ; la tragédie à la Racine, des personnes broyés dans leurs situations face à la cité, au royaume, pouvait commencer, il allait gagné et après « on verra ».

Le Mal Aimé fut battu, rejoignit l’ombre, le Mal Élu gagna, son calvaire débutait ; et la rigueur de histoire leur refusa même, cinq années plus tard, la revanche qu’ils n’avaient pas mérité.

vendredi 8 juin 2018

Assurance - Solidarité - Justice

Pour une analyse de ces trois mots Assurance - Solidarité – Justice au sein du système de financement du "social" en France au XXI siècle.

Tous les journaux, numérique ou écrit, écrivent ces trois mots à longueur d'articles dans leurs régulières éditions; ils structurent en partie notre vie politique ainsi que les conséquences économiques des nombreuses décisions qui sont prisent en leurs noms; essayons, pour une fois, de les définir; et merci au petit Larousse.

ASSURANCE
Ce premier mot devrait être le plus simple à cerner, car il a été utilisé depuis les temps les plus anciens, grâce aux commerçants qui échangeaient leurs marchandises 
Le Larousse dit : "Contrat par lequel l'assureur s'engage à indemniser l'assuré, moyennant une prime ou une cotisation, de certains risques ou sinistres éventuels".
C'est assez clair : il s'agit d'une personne qui, quelque soit ses revenus actuels ou futurs, passe un contrat sur des risques qu’il va devoir affronter dans un avenir plus ou moins proche. Comment le système fonctionne-t-il financièrement ? Grace à la statistique, en imaginant que l’assureur en a une bonne maîtrise !
Si la valeur assurée et de 100, et que le risque a 10 % de chance de se produire par an, chacun assuré paye aussi 10% de la valeur assurée chaque année; à la fin de chaque année l'équilibre financier devrait être atteint, ou plutôt après plusieurs, de nombreuses années, les sinistres doivent être équilibrées par les primes. Oui, je sais, il y a les frais, voir le bénéfice, de assureur en plus, tous ses coûts de fonctionnement ; cela ne change que peu le principe global de l’équilibre financier : primes = sinistres + coûts administratifs.
Tous les systèmes de protection sociale crées par l'état et qui ont ce préfixe (assurance maladie, chômage, vieillesse) devraient respecter ce principe d’équilibre ; qu’ils soient volontaires ou imposés ne change rien à ce principe d’équilibre financier de fond, qui devient une règle annuel.
Mais si on relit la définition de l'assurance, tout laisse à penser qu'il s'agit d'une démarche individuelle entre un assuré et un assureur, rien n'introduit une quelconque obligation de la part de l'assuré de souscrire à un contrat; et jusqu'au début du XX siècle, les assurances étaient toutes facultatives.
Ainsi les armateurs pouvaient choisir, quand ils envoyaient un bateau à l'autre bout du monde, soit de l'assurer (au fameux Llyods essentiellement) soit de ne pas le faire :
- s'ils le faisaient, dans le premier cas, et pour être sur que le bateau ne présentait pas plus de risque que la moyenne des autres voiliers qui payaient une prime comparable, celui-ci devait être visiter par des inspecteurs de la compagnie d'assurance qui vérifiaient cela.
- s'ils ne le faisaient pas, dans le deuxième cas, l'armateur faisait l'économie de la prime ainsi que le pari que tout allait bien se passer.
Cela avait été établi comme règle au tout début des systèmes d’assurance mis en place durant le XIX siècle, la deuxième partie surtout ; tout au plus peut-on constater que le législateur ait toujours orienté sur le coté obligatoire ; cela est relativement logique : face à des risques plutôt lointains, la maladie voir la vieillesse, il fallait lutter contre la tendance à lâcher la proie pour l’ombre, ce que l’on appelle maintenant du nom de « procrastination » ; remettre au lendemain ce que l’on pourrait, devrait faire le jour même : pourquoi payer pour le risque maladie alors que je suis en pleine santé ce jour ? Mais ce que l'individu gagnait à court terme, l'état le perdait à moyen terme, car il avait l'obligation morale de soigner celui qui n'avait pas voulu s'assurer; le seul débat au niveau supérieur, consolidé, des dépenses maladies devenu obligatoire est celui d'un financement collectif par l'impôt ou collectif par des cotisations. CQFD.

SOLIDARITÉ
Depuis qu'un célèbre syndicaliste polonais a redonné son aura à ce qualificatif, on ne compte plus les idées, systèmes qui se proposent et promettent d'agir dans ce concept de solidarité; une deuxième fois, qu'en dit le petit Larousse ? "Sentiment d'un devoir moral envers les autres membres d'un groupe, fondé sur l'identité de situation, d'intérêts"
Diable, pas si simple comme définition ! On parle d'un groupe de personnes qui s'est réuni soit parce qu'ils étaient assez proches et / ou qu'ils avaient des intérêts communs; mais il y a aussi de devoir moral, cela est assez intriguant. En effet la définition du devoir moral est : "Un devoir est une obligation qui peut être de nature juridique ou morale."
Et tout doucement, se glisse le fait qu'il ne s'agit plus d'un choix librement décidé (comme l'était un contrat d'assurance), et cela même si ce choix est imposé au niveau politique, (car les hommes politiques sont élus, et les lois qu’ils nous imposent ne sont que le reflet du choix définitif des électeurs) mais d'une certaine obligation au quelle il faut se soumettre, quoi qu'il arrive.
Or que reste-il de solidaire, quels sont les situations où le mot solidaire est employé dans notre France à ce jour ? Le RSA, qui veut dire "Revenu de Solidarité Active" appellation très obscure du principe de revenu "minimum" donné par l'état quelque soit la situation d'un citoyen, équivalent pour les "non-vieux" du minimum vieillesse; et l'ISF qui veut dire "Impôt de Solidarité sur la Fortune", modifié ISI récemment ; celui-ci, à l'opposé, servirait à trouver de l'argent non sur les revenus, mais sur le bilan la fortune de certains, on vient que dès le début le mot solidarité a été accolé à ce nouvel impôt pour lui donner une justification morale, voir une punition collective.
Car derrière ce mot solidarité s’est très rapidement mis en place un système ou tout le monde ne participe pas au financement de la même façon, selon la même somme d’argent : on allait participer, cotiser, selon ses ressources, moyens financiers ; en clair chacun devait payer non pas une somme fixe mais en fonction de ses revenus pour participer au financement de l’édifice global.
Passons sur les modes de calculs, les exceptions et niches fiscales et l’absence de contrôle vis-à-vis des fraudeurs ; retenons comment ce nouveau système devrait fonctionner face aux grands risques :
- Maladie, famille : primes proportionnelles aux revenus, indemnisations identiques
- Vieillesse, chômage : primes très vaguement proportionnelles, indemnisations devenus quasiment aléatoires; aucune relation fixée entre primes et indemnisations : les payeurs ne sont jamais les bénéficiaires.

JUSTICE
Dans ce domaine du social, le grand mot est lâché, car la Justice sert à réparer les injustices, il y a une victime et un coupable ; s'il doit y avoir des injustices au niveau social, c'est absolument scandaleux et on doit les réduire, les combler; bon, on se calme, ci-dessous la définition de justice dans sa dimension civile : "Les conflits de la société civile occupent le centre du domaine de la justice. Il s'agit de litiges qui opposent des particuliers : individus, ou personnes morales telles que des sociétés ou des associations. Ces litiges forment le contentieux privé : civil, commercial ou social. Relèvent, par exemple, de ce contentieux les procès en divorce, les litiges qui naissent entre bailleurs et locataires, employeurs et salariés…"
Deux remarques : 
- nous parlons de litiges, de contentieux : il y aurait donc des situations où, au niveau social, des contentieux susceptibles de plaintes seraient apparus d'une manière si régulière, et cela aux dépens des certains assurés sociaux, que nos autorités de tutelle ont eu l'absolue nécessité de faire de la « justice sociale » un des piliers de notre vie quotidienne ?
- de plus, ayant pas mal cherché sur le net, je n'ai pas pu ou su, trouver une définition cohérente sur la justice sociale, et pourtant, que de fois ces mots est prononcés, assumés comme une réponse définitive à un problème !
Par contre, et au nom de cette justice sociale, nous avons vu se développer des paradoxes assez étranges ; comme il serait quasiment devenu injuste d’avoir des moyens financiers supérieures à la moyenne, d’être riche ou de l’être devenu. Comme il est aussi tout aussi injuste de ne pas avoir ces moyens là, et bien des actions drastiques, des transferts d’argent importants ont été fait et rationalisés sous ces deux prétextes : nous sommes à des années lumière de la solidarité, mais dans le domaine de l’amende, de la punition, qui permet de décider sans aucun rationnel, argumentaire supplémentaire. Sans doute verrons-nous plus tard, dans un autre « Écrits » que cette approche de la fiscalité-culpabilité fera d’énormes progrès et atteindra des sommets sur d’autres sujets. 
Par contre, dans les liens qui unissent d’une manière informelle les citoyens de notre pays (et comme beaucoup d’autres) le principe du riche-coupable a fait des progrès ; il a toujours fait partie du fond de méfiance des pays depuis la nuit des temps, mais il peut prospérer maintenant sur des slogans ayant rapport à la santé et la vieillesse.

En guise de conclusion
Cette lente dérive, partant de l'assurance volontaire, puis obligatoire; en passant par ce devoir de solidarité pour finir par un jugement civil finale est, de mon avis, un problème majeure pour gérer, changer, modifier et adapter le social en France. Alors que les dépenses à ce titre sont proches du millier de milliards d'Euros tout les ans; le tout en état de faillite virtuelle car sans financement équilibré depuis un quart de siècle, on se doit d'être inquiet sur son avenir en prenant conscience que ses fondamentaux, ses définitions sont à ce point non seulement hétérogènes mais aussi contradictoires.












mercredi 9 mai 2018

Scènes de la vie pharmaceutique


Pour un pharmacien d’officine, celui qui vend des médicaments à longueur d’année, la délivrance exact des ordonnances est la base, le socle du métier ; et cela justifie toujours, pour lui, le principe du monopole pharmaceutique : on ne peut s’installer, on ne doit pas être trop nombreux pour que tout se monde se concentre sur cette contrainte simple «  ne jamais faire d’erreur de délivrance » ; c’est peu dire qu’une de ces erreurs , aussi minime soit-elle, est une humiliation personnelle pour celui ou celle qui l’a faite.
Un des médicaments que mon médecin m’avait prescrit avait la posologie « 1 comprimé par mois pendant 3 mois » ; à la première délivrance j’eu droit à une boite de 28 comprimés. Pour le premier renouvellement, je sortis, sans m’en rendre compte, de la pharmacie avec une boite de 14 ; cela n’était pas grave et retournais à la pharmacie au bout d’une petite dizaine de jours.
Expliquant ma demande à la pharmacienne titulaire,  sans aucune animosité car je sais que les pharmaciens très sensibles sur le point de l’exactitude de la délivrance, j’eus d’abord droit au très classique « Vous êtes sur ? C’est impossible ! ». Cette première réponse correspondait aux principes de base de la non-satisfaction client.
Il y eu ensuite une tentative d’évitement, car il était noté sur l’ordonnance : « Inexium 14 cpr » exact, mais la durée de prescription étant de trois mois, la délivrance du 28 cpr s’imposait ; cependant, on aurait pu en rester là, et la légère ambiguïté entre la durée et le conditionnement aurait pu suffire comme excuse, comme raison de ce qui n’était qu’un légère erreur de délivrance : le cœur de la prescription « médicament et son dosage » avait été bien respecté.
Et alors, la pharmacienne a eu une réaction étonnante ; avait-elle deviné que je pensais, j’étais sur que c’était bien elle qui avait fait la délivrance ? Voulait-elle se dédouaner involontairement ? En tout cas, elle me dit : « J’ai une jeune préparatrice, je vais la prévenir de mieux surveiller le nombre de comprimés par boite par mois. »
Même si je ne suis pas sur à 100 % de sa phrase, de l’exactitude des mots prononcés, le message qu’a voulu me dire la pharmacienne était clair : « cela ne peut pas venir de moi, pharmacien, il ne peut s’agir que de la faute d’un débutant ».
Mais où donc va se loger la fierté dans ce métier ?   

mercredi 2 mai 2018

Analyse historique de l'homéopathie

Peut-on essayer d'aller plus loin dans l'analyse historique de l'homéopathie ?

En essayant de rester simple et d'aller à l'essentiel.
Revenons au XVIII siècle, l'anatomie avait bien progressé, la chirurgie aussi, dopée par la réussite de l’opération de la fistule de Louis XIV; mais en ce qui concerne la thérapeutique (les médicaments) tout était resté très balbutiants : il n'y avait aucun fondement théorique sur le « comment faire » pour trouver des médicaments, seul le hasard décidait. Néanmoins, une idée, déjà assez ancienne, existait : la théorie des signatures, pas si facile à expliquer.
Si vous aviez un symptôme, il fallait chercher dans la nature une plante, une substance qui présentait des similitudes avec votre symptôme, alors cet élément pouvait, devait vous traiter; par exemple, si vous souffriez d’un problème de foie, comme celui-ci a une bile jaune amer, il fallait trouver un végétal jaune amer pour guérir. Et parfois cela marchait très bien ! Vous avez des rhumatismes, qui s’aggravent avec l’humidité, cherchons une plante qui adore l’humidité, dont les feuilles sont très bien dans l’eau, le saule pleureur par exemple ; on a découvert depuis que les feuilles de saule sont riches en acide salicylique (salix est le nom d’espèce des saules) que l’on appelle depuis aspirine, merci Mr Bayer. Et si vous aviez une substance active, elle était plus efficace si on augmentait les doses, deux feuilles sont plus efficaces qu’une seule.
Fin du XVIII, un docteur Mr Samuel Hahnemann, a l’idée d’explorer le contre-pied de cette théorie des similitudes ; pour ma part, il est hors de question de le critiquer pour cette démarche, c’est comme cela que l’on fait avancer la science. Il a émis une hypothèse double : les mêmes substances qui avaient un effet « démontré » à dose habituelle (allopathique) devraient avoir un effet OPPOSE à dose vraiment très FAIBLE. Après tout les premières hypothèses d’Einstein n’étaient ni plus, ni moins révolutionnaires. Prenons un exemple : l’arsenic était déjà connu comme poison mortel, en le diluant énormément, il deviendrait un …. reconstituant ; de plus les dilutions qu’il recommandait étaient impressionnantes, une partie pour cent parties d’eau au minimum est la base théorique, et cela s’appelle toujours DH soit Dilution Hahnemannienne. 
Dans la pratique, pour avoir un médicament puissant, il faut assez vite y aller fort, 10 DH au minimum, 20 à 30 sont des DH habituelles, depuis certains sont allés à 200 DH. Tout cela se passait dans les années 1780, 1800 ; pour rappel le premier médicament, la première spécialité pharmaceutique n’est apparu en France qu’en 1895 : la digoxine. Depuis, les progrès de la physique et de la chimie ont rendu ces prémisses théoriques risibles, effectivement on est dans l’ordre de grandeur d’une ration de pastis dans tous les océans du monde. On peut aussi dire que vous avez plus de chance, dans une granule homéopathique, de trouver une molécule du corps originel de César qu’une molécule de la substance de départ, tout cela est vrai comme 2 + 2 = 4. Mais je dit et répète qu’il trop facile, indécent de critiquer les explorateurs du passé avec les connaissances du présent.
Mais après la théorie il y a la pratique ; tout esprit rationnel, scientifique doit, devrait être d’autant plus exigeant sur l’analyse de la pratique d’une théorie s’il prend conscience que les fondamentaux théoriques sont devenus discutables et sont discutés.
Hélas ! Trois fois hélas !!! La synthèse des travaux pratiques, des études sur l’homéopathie est en 2018 consternante ; il y a un demi siècle, on pouvait imaginer laisser à l’homéopathie le « bénéfice du doute », et cela malgré ses fondamentaux théoriques devenus bien faibles ; mais aujourd’hui, si on prend en compte, si on fait l’analyse des travaux de tous ceux qui ont voulus d’une manière scientifique prouver l’existence d’une activité des produits homéopathiques, et qui ont été soutenus au delà du raisonnable par ceux qui y croyaient, le résultat final est affligeant ; faut-il rappeler les élucubrations médiatiques de la mémoire de l’eau de Mr Benveniste ?
Enfin, faut-il croire sur parole Mr Boiron, PDG des laboratoires du même nom, quand il affirme avoir fait réaliser par son laboratoire UNE seule étude (EPI 13) sur des pathologies aussi clairement définis que les syndromes anxio-dépressifs et du sommeil avec comme conclusion que les malades s’y trouvaient aussi bien que s’ils avaient été sous un traitement chimique ? Et c’est bien sur ce type de point que je trouve l’attitude des défenseurs de l’homéopathie, aujourd’hui en 2018, très critiquable ; ils font tous comme si rien ne s’était depuis l’époque du Dr Hahnemann, continuant à raconter des histoires puériles de malades en bonne santé comme si Henri Poincaré n’avait pas écrit « Science et méthode ».
Pour finir, j’aurais aimé qu’il soit possible de prendre des paris sur la positon par rapport à l’homéopathie que prendrait Mr le  Dr Samuel Hahnemann s’il pouvait ressusciter aujourd’hui en 2018, prendre connaissance des évolutions de la science et devoir décider si sa théorie tient toujours la route 😁😁😁