mercredi 3 octobre 2018

Épidémiologie du cancer : revenons à la réalité

Venant le lire un énième article sur l’explosion du nombre de cancers en France, et pariant que le journaliste qui a écrit cet article soit parti d’un communiqué de presse du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), je me suis quand même posé quelques questions sur la phrase clé et les mots « progression alarmante de « x » %», car ceux-ci ne correspondant pas à la réalité épidémiologique constatée par ceux qui travaille (ou ont beaucoup mouillé leurs chemises) sur ces chiffres. Bien sur mon analyse se fait avec l’objectif de remettre en cause cette donnée et elle cherchera à explorer la piste que le chiffre qui a été donné soit techniquement vrai ; mais, comme cela est très souvent le cas en ce début du XXI siècle, qu’une trop grande volonté de convaincre ait aboutit à présenter les choses d’une manière tronquée : par le grand bout de la lorgnette comme on disait avant.
Pour suivre l’évolution passé du (des) cancer, il faut travailler sur des données d’incidence par tranches d’âge et par stade. Explorons : incidence veut dire nombre de nouveaux cas diagnostiqués pour une année donnée, tranche d’âge est explicite on prend habituellement 10 ans par 10 ans, tandis que stade signifie le degré de gravité du cancer au moment diagnostic classiquement I à IV; cette approche permet de piloter les biais naturelles de l’autre mesure, la prévalence qui est le nombre de personnes ayant un cancer à un moment donné. 
Pourquoi ? Plus on diagnostic tôt un cancer (par exemple analyse des selles pour le cancer de l’intestin et bien mieux on peut le traiter avec la chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, la survie augmente et nombre de personnes qui ont le cancer augmente de même ! Tranche d’âge car l’augmentation de l’espérance de vie (on meurt de moins en moins de maladies infectieuses ou cardio-vasculaires) nous « oblige » à mourir d’autres maladies moins curables, comme le cancer. Enfin, aucun oncologue ne se risquerait à transformer le statut d’un patient de cancéreux en non-cancéreux, il veut continuer à le suivre durant le restant de sa vie, durant maintenant des dizaines d’années.  
Plus on diagnostique tôt, mieux on soigne les cancers, plus on reste en rémission et plus on vit vieux entraînent l’augmentation actuelle du  nombre de patients qualifiés de cancéreux alors que l’incidence des mesurée des principaux cancers reste stable, voir en légère régression sauf le poumon du au tabac.
Deux autres biais apparaissent ; on ne peut pas mélanger des données de pays type France et Mongolie voir Kazakhstan, n’insistons pas sur les grandes différences de compétences médicales entre les pays développés et non. Enfin il manque la composante ethnique : le cancer de l’estomac est typiquement asiatique, en relation avec l’alimentation plus ou moins exclusive du riz.
Au final, les « vraies incidences » des différents cancers sont plutôt stables, voir en régression ; mis à part bien évidemment le poumon (NSCLC) lié à 95 % au tabac ; un des seul cancer en forte hausse est le glioblastome (cancer du cerveau), on avait cru qu’il était lié aux téléphones portable, mais aujourd’hui (sept 2018) on n’a pas réussi à le prouver ; tout cela vient contre dire toutes les déclarations catastrophiques sur tous ceux qui veulent tout interdire en prenant le « principe de précaution » de risque cancéreux.

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