samedi 22 décembre 2018

Éloge de la bêtise et de la médiocrité

Récit polémiste des événements « gilets jaunes » Décembre 2018
On peut, on devrait dire, que "gilets jaunes" ont eu un comportement médiocre et des réponses pleines de bêtises; mais on doit constater que la tétanisation du pourvoir et du microcosme politique est sans doute venu de questions interdites et brûlantes  qui sont apparus inexplicablement : il s’est peut-être passé quelque chose en France.
Depuis plusieurs Samedi, un nouveau spectacle, une nouvelle série de manifestations hebdomadaires a lieu dans toute la France, surtout dans la capitale; comme ils abhorrent comme signe de reconnaissance un gilet jaune, un de ces éléments dits de sécurité obligatoires dans chaque voiture depuis une vingtaine d’années ; on les appelle, et ils veulent être reconnus par ce sigle : gilets jaunes. Le facteur déclenchant de ce mouvement est une augmentation du prix de l’essence et du gas-oil ; mais les revendications parlent de ras de bol, de misère, plus globalement des sentiments de frustration, désillusion et mal de vivre, économique et social.      
Bien sur ce mouvement est dit spontané (que reste-t-il d’organisé en France qui soit digne d’intérêt ?) mais on a vite remarqué que le mode de fonctionnement était tout ce qu’il y a de moderne, très XXI siècle : signe de marque fort (le gilet jaune), utilisation de ces nouveaux réseaux sociaux à outrance, et discours larmoyant de victime injustement punie par tous les « grands » de ce monde :  on aurait pu penser que la simple famine aurait pu arrêter les manifestants . La leçon de communication marketing a été bien apprise et retenue.
La violence verbale, morale et physique était toujours présente, comme un décor régulièrement posé ; bien sur on dira que cela était le fait d’individus isolés ne représentant pas le mouvement; mais la solidarité a été complète avec ceux qui, après un délit, était interpellé par la police : on ne peu pas dire que le gilet jaune de base était un pacifiste et qu’il comptait obtenir satisfaction par des moyens entièrement légaux.
Les propositions, les réponses attendues aux problèmes qu’ils mettaient en avant, étaient soit d’une totale médiocrité, soit d’un manque absolu de connaissance basique de l’économie ou de la politique ; le paradoxe était souvent percutant: ils veulent tout à la fois éliminer les riches mais devenir riches, comprenne qui pourra.
Ils sont violents ? Mais seule la violence paye en France !
De l’autre coté, nous avons le microcosme politique et ses différentes composantes, résumons : la majorité au pouvoir, le (les) oppositions et tous les observateurs / journalistes. Au début du mouvement cela ne fut que haussements d’épaules et sourires narquois, de quoi se mêlaient-ils, ces débutants ? Ils n’y connaissent rien. D’ailleurs tout ce contre quoi ils défilent à été voté à l’unanimité des députés ! Les noms d’oiseaux, avec la sentence « fasciste » rapidement dégainée, ont fait leur apparition. Mais rapidement le doute s’est installé, cette terrible sensation qui est là quand on commence à comprendre que l’on est à coté de la plaque.
Pourquoi ? ils savent instinctivement qu’étant en France, le mot révolution n’est pas tabou, et que les gens (le peuple) a toujours, dans un premier temps, beaucoup d’indulgence face à toute personne qui manifeste, qui hurle avec ce mot à la bouche; ils n’oublient pas que notre hymne national parle bien d’ « un sang impur » qui doit bientôt « abreuver nos sillons » : le 14 juillet est bien dans nos gènes. Et dans cette fin d’année 2018, dire que des « revendications sont stupides » est la rengaine de tous les dirigeants européens, cette horrible sensation de déjà vu, déjà dit n’est pas propice à un discours offensif.
Et puis, ils savent bien, et même très bien, que sur les premières questions posées (prix de l’essence et écologie), ce n’est ni la franchise, ni la clarté du discours des politiques qui peuvent être mises en avant : l’Etat français a désespérément besoin d‘argent, la principale occupation des milliers de haut fonctionnaires travaillant à Bercy est de trouver de l’argent pas tous les moyens possibles, et chaque fois qu’ils trouvent une bonne idée de rentrée fiscale ils la prennent, en oubliant de préciser que les impôts sont mis dans un très grand pot commun, et qu’il n’y a pas de recette pré-affectée ; mais expliquer cette obligation de compatibilité publique (universalité budgétaire) à des Français qui ont tous le baccalauréat mais ne maîtrise pas la règle de trois ?
Quand à l’opposition, soit elle a été la majorité et ne devrait rien dire, soit elle est dans une opposition systématique et confortable et elle doit tout dire. Le concours de bêtise et médiocrité a aussi été bien représenté du coté des politiques professionnelles. 
Au milieu de cette situation les journalistes font ce qu’ils peuvent, comme d’habitude, pour désespérément chercher une audience au jour le jour, car seul cette performance permet à leur média d’échapper à la faillite qui s’annonce ; répétons le, quand dans le mode une chose est gratuite (l’information dans ce cas) les acteurs doivent être bénévoles sinon c’est la faillite assurée.
On a donc assisté à une tétanisation du monde politique, incapable de régir sans se remettre en cause, de bouger sans se suicider. 
Ils sont des menteurs ? Mais seul le mensonge leur permet de survivre !
Au delà de ce constat très triste, une dernière remarque sur « les questions interdites brûlantes ». Ce qui a fait une bonne partie de l’intérêt pour les gilets jaunes, qui a permis cette mobilisation sans mot d’ordre ; ce qui a aggravé la détresse habituelle du pouvoir face à l’imprévu, ce qui a rendu le microsome politique volontairement aveugle, l’encourageant dans son (ses) dénis de réalité, c’est qu’au-delà des réponses stupides, les gilets jaunes ont bien souvent posé, enfin presque posés, souvent simplement effleuré, des questions qui ont été définis par TOUS comme interdites car brûlantes. Des questions de la plus haute importance que tout le monde se posent intimement, mais dont il est absolument interdit d’une manière extrêmement vigoureuse de poser en public.
Je laisse le lecteur en faire la liste, nous la connaissons tous.           

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