jeudi 12 juin 2025

La fabuleuse histoire du médicament Exubera

La fabuleuse histoire du médicament Exubera

Tout le monde connait le diabète, cette maladie métabolique où le sucre, le glucose est en excès dans le sang ; et qui entraine comme conséquence d’avoir des piqures d’insuline plusieurs fois par jour ; les diabétiques arrivent d’ailleurs finalement à se les faire seul, sans infirmière, mais nous savons tous que c’est un enfer d’avoir à se piquer, s’injecter, avec une seringue, tous les jours (car on ne guérit jamais du diabète) des doses d’insuline. Pourquoi en piqure ? Parce que l’insuline, produit biologique fait d’acide aminés, est détruite par les acides de l’estomac, tout simplement.

Mais, vers la fin des années 1990, Pfizer un des premiers laboratoires pharmaceutiques du monde, annonçait depuis son siège à Chicago qu’il travaillait sur un nouveau produit révolutionnaire : une insuline que l’on pouvait inhaler, c’est-à-dire respirer, et qui allait rejoindre la circulation sanguine via les poumons ! Une vraie révolution que les analystes financiers de toutes les banques d’affaires allaient saluer par de conseils « à l’achat » sur Pfizer, qui avait réussi à trouver un dispositif permettant cet exploit. Enfin, quand on dit inventer, n’oublions pas que les chercheurs de Pfizer n’ont jamais rien découvert, mais que leur département de Business Devellopment est depuis toujours un des meilleurs au monde. C’est Nektar Therapeutics qui avait mis au point cet inhalateur. Après avoir acquis très cher les droits auprès de Nektar, Pfizer dut se fournir en insuline, produit pas si simple que çà à fabriquer. Or Hoechst, bientôt filiale de HMR savait très bien de l’insuline sur son site de Frankfort connu sous le nom de Hoechst Park Industrie. Un accord fut signé entre Pfizer et Hoechst pour commercialiser de ce futur produit, Pfizer apportant le mécanisme et Hoechst le produit et un nom fut choisi pour ce nouveau médicament Exubera.

Au tournant du millénaire, HMR (Hoechst Marrion Roussel fusionna avec RPR (Rhône Poulenc Rorer) pour créer Aventis, HMR apportait dans la corbeille de mariée ce bijou, futur blockbuster (produit à plusieurs milliards de dollars ou d’euros) qu’était Exubera. Avec le talent de Pfizer dans la commercialisation de produits récents, nul doute que le succès était assuré.

Patatras, fin 2003, Sanofi fit une OPA hostile sur Aventis, et l’acquit pour quelques dizaines de milliards d’Euros ; en quoi cela concernait-il Exubera ? Il y avait une clause dans le contrat prévoyant que l’un des deux partenaires faisait l’objet d’un rachat non-négocié, hostile, l’autre pouvait demander la rupture du contrat, et reprendre seul le produit avec le versement d’une indemnité définie par un tribunal d’arbitrage, les clauses de fourniture du produit étant maintenues. Les juristes introduisent souvent des « alinéas » qui peuvent se révéler, étonnants, surprenants quand ils doivent être exécutés. Pfizer se frottait les mains, demanda la rupture du contrat et pouvait lancer ce bijou seul, récolter les milliards de ventes prévus, moyennant un versement confidentiel de plusieurs milliards ; la présentation des comptes Pfizer « post mortem » parle de 1,4 milliards de dollars, en cash. Enfin Sanofi était quand même très déçu ; mais il y avait quelques experts du diabète, héritiers de la tradition Hoechst, qui osèrent dire que « l’on s’en était bien sorti » ; mystère ?

Début 2006, Pfizer partait en campagne pour lancer son produit, d’abord aux USA, avec ce que l’on appelle des « investissements promotionnels » ; cela veut dire environ 100 millions avant le lancement pour « préparer les terrain. En clair tous les diabétologues ont été gracieusement invités à tous les congrès qu’ils souhaitaient, accompagné de la personne de leur choix, évidemment. Et puis, quelques mois plus tard, le vrai lacement eut lieu, avec des milliers de visiteurs médicaux lâchés vers les cabinets des médecins, et une campagne de publicité incluant la TV ; on peut, aux USA, passer des spots publicitaires à la TV pour des médicaments remboursés, et les coupures publicitaires commencèrent par une apologie du produit Exubera ®.

Les résultats ne se firent pas attendre, et furent …. Catastrophiques ; mais alors tellement médiocres que certains, beaucoup, doutèrent des chiffres que les instituts nous envoyaient. Comment la référence mondiale en marketing pharmaceutique avait-il pu faire cela ? Tout le monde était perplexe. Les ventes finalement n’ont jamais dépassé un million de dollars par mois, soit 12 par an, pour des coûts commerciaux entre 150 et 200 millions par mois. Pas la peine d’avoir fait les grandes écoles pour valider l’étendue du désastre. Le 18 Octobre 2007, Pfizer annonça qu’il jetait l’éponge, arrêtait les frais, et retira du marché le produit, sans fleurs ni couronnes ; en langage comptable Pfizer fit, officiellement un « write off » en déclarant que la valeur de l’entreprise allait diminuer de 2,8 milliards de dollars. Toujours amusant ces dossiers où les ventes sont en millions de dollars mais les pertes en milliards.

Bien sûr, il y eut des analyses « post mortem » qui ont expliqué, démontré …etc.. Mais tous cela a été fait après, faire des prévisions après a toujours été plus simple qu’avant ; et j’ai peu lu de mots d’excuses d’un des très nombreux experts, analystes dans une grande banque d’affaires, qui avait affirmé plusieurs mois plus tôt que les 2 milliards étaient assurés.

Pour finir, nous avons le plus cuisant échec de lancement d’un nouveau produit dans l’industrie Pharmaceutique, pour un produit dont tout le monde admettait le caractère innovant, de plus lancé par le grand et plus expert groupe pharmaceutique américain. Comprenne qui pourra.


vendredi 31 janvier 2025

queer antifa

« Queer Antifa »

Après être tombé, par hasard au détour d’un article de presse, sur cette « sentence », moitié phrase moitié slogan, j’étais resté perplexe ; antifasciste, on connait, c’est un mot à la mode, trop à la mode ; il fait régulièrement partie (en ce début de XXI siècle) des discours autoritaires et imprécateurs, utilisés par ceux qui veulent en un seul mot, obtenir l’accord ou la condamnation de l’autre : « comme je suis antifasciste, j’ai raison et tu DOIS être d‘accord avec moi, sinon tu es fasciste ».

Il va sans dire que bien peu connaissent l’histoire, les causes et les malheurs de la deuxième guerre mondiale, avec son nombre de morts ou victimes durant ces années noires ; mais en XXI siècle, que vient faire ce mot ? avons-nous affaire à des historiens férus d’analogie ? Mais non, bien sûr !!! Nous avons d’ailleurs pu entendre un député se déclarer antifasciste et ne pas savoir qui était Pétain. Finalement c’est bien une ridicule tentative de bloquer toute discussion.

Mais « queer », que cela v « Queer Antifa » eut-il bien dire ; merci google on trouve « queer nom et adjectif anglicisme Personne dont l'orientation ou l'identité sexuelle ne correspond pas aux modèles dominants. » voir « personne qui ne s'identifie à aucune catégorie relative à son orientation sexuelle et à son identité de genre ». On a peine mais on commence à comprendre que ce mot renvoie à une position assez difficile à énoncer sur sa propre sexualité ; mais bon, cela est bine dans l’air du temps.

Là où, franchement, moi, je ne comprends plus, c’est ce que vient faire queer avant antifasciste ; cependant d’autres comprennent et en font leur objectif principal dans la vie ! Il existe, dans notre belle ville de Paris, une mouvance « pqa » soit paris queer antifa, avec tous les attributs d’une mouvement social voir politique : sites web, twitter, Instagram ..etc.., appel à manifestation régulières, pétitions ..etc..   


vendredi 24 janvier 2025

Psychose ? Hystérie ? Hallucinations ?

 Depuis pas mal d’années, on proclame tout les jours aux Français que les vaccins et autres produits chimiques sont très dangereux, que les  OGM, glyphosate et autres pesticides sont cancérigènes, et que (de plus) nos experts et autres autorités de tutelle sont soit vendues aux « financiers de Wall Street » soit des détraquées sexuels. Donc, quand un problème que l’ont pourrait comparer à la peste noire arrive (un tiers des Français morts) dont notre inconscient collectif garde le souvenir arrive qui peut ne pas se laisser envahir par ses phantasmes cachés ? Car si aucune des structures civiles de la cité n’as plus de crédibilité pour lutter, et si aucune des solutions établis et validées n’est recevable, c’est le désastre promis par les textes messianiques qui s’impose dans notre angoisse !!!

PS Et dire que nous sommes la nation de l’école pastorienne …………..

mercredi 13 novembre 2024

Histoire du Doliprane

En ce milieu d'automne 2024, l'actualité s'est brutalement porté sur Sanofi et le Doliprane. Pourquoi ? Comment ? Les emballements médiatiques sont habituels mais, pour une fois, je connais assez bien l'histoire, étonnante et bizarre, de ce cette marque, de ce médicament.

Au départ, il y a le projet de Sanofi de céder, de vendre, sa branche "grand public", on dira OTC (other the counter), nommé Ophela, à des acheteurs. La raison en est simple : Sanofi veut se consacrer exclusivement aux produits d'innovation, qui sont assez uniquement prescrits par les médecins, voir les spécialistes. Or, il existe aujourd'hui deux grandes classes de maladies de médicaments associés : 

1/ les produits grand public, pour les petits bobos, qui peuvent être acheter directement par les patients, dans des supermarchés ou en pharmacie, directement (d'ou l'expression OTC); pour ces petits bobos on considère que tous les patients en savent assez pour choisir eux-mêmes les traitements; par exemple, j'ai mal à la gorge, et je prends des médicaments contre le mal de gorge; bien évidemment, tous cela est contrôlé par les autorités de santé dites de tutelle.

2/ les produits de prescriptions, pour des maladies plus graves, prescrits par des médecins, avec des effets principaux importants et souvent des effets secondaires, toujours remboursées sauf cas exceptionnelles.

En résumé : grand public = automédication = non remboursé, et médecins = prescription = remboursé. La raison fondamentale est de ne rembourré que les maladies assez graves pour qu'un médecin la prenne en charge, et donc prescrive des médicaments dont seuls les médecins peuvent le faire: CQFD.

Ce schéma s'applique dans de très nombreux développés ayant des systèmes de santé avec prise en charge moyennant paiement, le type très classique des assurances santé. Tous les pays ? Non, sauf UN, en France on peut avoir des médicaments grand public, que le patient peut acheter et qui sont remboursés. Partout dans le monde ce schéma semblerait baroque, mais il ne faut jamais oublier qu'en France, nous avons la fonction publique, les fonctionnaires les plus créatifs voir perfectionnistes qu'il soit, et que le monde entier nous envie peut-être.

Et Le Doliprane est dans ce cas ! Médicament très connu (il fait partie des 10 marques dont les Français peuvent dire le nom en spontané) très utilisé (plusieurs centaines de millions de boites dans notre pays) et qui est tout à la fois grand public et remboursable, donc parfois (trop) souvent remboursé. Ce modèle peut-il être exporté dans d'autres pays ? A-t-il un avenir comme innovation dans d'autres pays ? Bien sur que non !

Le Doliprane contient 500 mg de paracétamol; est-il le seul médicament contenant ce principe actif ? La aussi non, il y a des dizaines de produits en France contenant du paracétamol, Efferalgan par exemple.

Au fait, le paracétamol est un vieux médicaments, passé dans le domaine public, il devrait être générique, non ? Partout dans le monde, on vend du paracétamol générique, mais pas en France; pourquoi ? Cela va être un peu plus compliqué à expliquer !

Dans beaucoup de pays, l'état laisse les entreprises décider, se battre, pour savoir si un produit a le statut de générique ou non; ainsi, aux USA, les fabricants de génériques étudient les dossier sur la propriété intellectuelle des principes actifs, et s'ils ont la conviction que le brevet d'une molécule est "tombé dans le domaine public", et bien il lance une copie, un générique. Cela se termine parfois par un procès entre le laboratoire propriétaire et le copieur (au grand plaisirs des avocats d'affaires) mais c'est la vie.

Chez nous, notre brillante administration prend les choses en main, et décide à partir de quelle date une molécule brevetée n'est plus protégée; est alors crée un "groupe générique" et les fabricants de génériques peuvent déposées des demandes simplifiées de commercialisation, simplifiées car il n'y a pas de partie "études cliniques". De plus, ils ont inventés le concept de "générique de marque", c'est à dire d'un produit contenant une molécule générique mais portant un nom de marque.

Et le Doliprane ? Et bien Sanofi a toujours prétendu (démontré ?) que le Doliprane n'as pas été le premier médicament à base de paracétamol, et qu'il est un générique de marque de ce principe actif. On peut aussi ajouter que des charters de députés ont été régulièrement envoyés à Lisieux, dans le Calvados, pour prendre conscience que l'usine qui fabrique le Doliprane emploie plusieurs centaines de  personnes, et que 95 % de l'activité consiste à faire ces petites boites jaunes.

En résumé, une exception française, spéciale, absolument pas exportable, et qui fait de plus en plus désordre dans le panorama "médicaments" en France; d'ailleurs les gouvernements depuis au moins 20 ans ont souvent souvent essayé de se débarrassé.

Alors pourquoi tout ce touin touin sur la "dimension stratégique" ?

lundi 8 janvier 2024

Histoire récente du Moyen Orient

     

    S’il est une région du monde qui a fait et continue à faire l’actualité en ce début de XXI siècle, c’est bien le Moyen Orient. Compris entre l’Egypte et l’Iran d’Est en Ouest, la Turquie et l’Arabie Saoudite du Nord au Sud, le récent état d’Israël se trouve à son centre. Pour essayer de comprendre ce qu’il s’y passe en ce début de XXI siècle, reprenons l’histoire récente, les 100 dernières années, depuis la première guerre mondiale.

    En 1914, l’Empire Ottoman, depuis longtemps homme malade de l’Europe, rejoignit l’Allemagne et l’Autriche contre les Alliés pour la première guerre mondiale. Ayant à sa tête un calife et dirigée par un grand vizir, ce vaste Empire englobait la Turquie, l’Arabie et toutes les régions jusqu’à la Perse à l’Est. La guerre perdue, il fut morcelée avec la création de l’Arabie Saoudite et un système de protectorats entre Français et Anglais pour le reste. Des nationalistes dits Jeunes Turcs prirent le pouvoir, et une guerre « rectificatrice » s’en suivit contre la Grèce. Les Grecs de Turquie furent expulsés, et dans la foulée les Turcs Grecs de la Grèce; cela fut un des premiers nettoyages ethniques du Moyen Orient.

Chapitre UN : le temps des illusions

20 ans plus tard, après la deuxième guerre mondiale, un nouveau découpage eut lieu. D’une part des royaumes furent crées à la place des protectorats anglo-français : Jordanie, Irak, Syrie, ayant tous avec des rois d’origine Hachémites, venant de la lignée du Prophète, ainsi que le Liban. Et d’autre part l’ONU s’occupa du territoire de la Palestine. Une de ses premières décisions a été la résolution 181 qui portait comme titre « Plan de partage de la Palestine » fut voté rn 1948. Il était prévu deux états, un « Juif » et un « Palestinien », avec une « grande Jérusalem » sous statut international. Schématiquement, l’état palestinien comprenait la Galilée au Nord, Gaza ainsi qu’une partie du Néguev et une Cisjordanie plus grande qu’aujourd’hui; le reste serait Israël.

Derrière cette décision, Il y avait la volonté, après l’extermination des juifs d’Europe, de donner une espèce de compensation aux juifs survivants, dans la suite de la Déclaration Balfour sur le foyer national juif. Mais il s’agissait aussi de punir les dirigeants arabes de la Palestine qui avait largement collaboré avec les autorités allemandes durant la guerre ; le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini ayant non seulement encouragé la Shoah lors de nombreux déplacements à Berlin, mais aussi participé à la création de la Légion Arabe. Plus ou moins division SS,  elle alla exterminer juifs et chrétiens dans les Balkans. Farouchement antisémite, il était un des chefs palestiniens lors de la période 1948-1949, il le restera jusque que dans les années 1970

               Car à peine l’état d’Israël fondé, tous leurs voisins arabes lui déclarèrent une guerre totale, avec comme objectif la destruction de ce nouvel état : cela fut la première guerre israélo-arabe. La solution « deux états » connu son premier échec. A la surprise de beaucoup, les forces armées très récentes de l’état juif gagnèrent cette première guerre, en augmentant sensiblement leur territoire par rapport au partage de l’ONU : Israël repris tout le Néguev (hors Gaza) la Galilée au Nord et agrandit son territoire en Cisjordanie ; il est assez paradoxal que ce nouveau découpage issu d’un énième cessez le feu passe, au XXI siècle, pour les frontières reconnus internationalement d’Israël, et le tout sous le nom de « ligne verte ».

Les nombreuses manifestations contre les Juifs dans les pays Arabes (Moyen Orient et Maghreb) aboutirent à l’expulsion vers Israël de 600 000 personnes ; et de nombreux palestiniens inclus dans les nouvelles frontières d’Israël se réfugièrent chez leurs voisins arabes, Liban mais surtout en Jordanie. L’Egypte refusa tout réfugié, ils furent refoulés vers la bande de Gaza, augmentant considérablement la population de cette zone On vit la création de très nombreux camps, le tout dès le départ largement financé par l’ONU.

               Dans les mois qui suivirent, la Jordanie annexa la Cisjordanie et l’Egypte la bande de Gaza : il ne restait plus rien de l’état palestinien. Le récent roi de Jordanie le paya rapidement de sa vie, assassiné à Jérusalem par un palestinien, beaucoup pensent que le grand mufti de Jérusalem l’ordonna ; après l’intermède de quelque mois de son fils Tahal, son petit fils Hussein fut nommée roi, son règne allait durer 46 ans.

               Entre 1948 et 1956, l’évènement majeur de cette région fut l’arrivée au pouvoir de Nasser en Egypte. Il exacerba le nationalisme arabe, se proclama « Rais » et voulut unifier le Moyen Orient sous son autorité. Une de ses premières décisions fut la confiscation sans paiement du canal de Suez. S’en suivit la très étrange guerre de 1956 qui dura 9 jours : Israël envahit très rapidement le Sinaï, aidé par des parachutages Anglais et Français sur le canal. La « pression » internationale du duo USA-URSS aboutit à une retraite assez honteuse des vainqueurs sur leurs positions de départ. Beaucoup ont oublié la toute nouvelle puissance militaire de Tsahal, ainsi que la communication irréaliste des pays arabes : leurs discours ont alors atteint des sommets dans le déni. Un cessez le feu avec casque bleus fut établi, suivi par un nouveau nettoyage ethnique : tous les juifs Egyptiens, soit 75 000 personnes, furent expulser en devant faire « cadeau » au gouvernement de tout leurs biens.

               Durant les 10 années qui suivirent, tout le monde savait que Nasser voulait une victoire, une revanche, et qu’il la préparait sans relâche avec l’aide militaire soviétique : l’Egypte se couvrit de chars T 56 et de Mig 21. A son initiative, une République Arabe Unie fut crée regroupant l’Egypte, Syrie et la Jordanie, avec un commandement militaire unique au Caire. En Mai 1967, les discours enflammés des leaders arabes faisaient descendre dans la rue, tout les jours, des millions de manifestants; les slogans étaient « revanche militaire », « libération de toute la Palestine », mais aussi « les juifs à la mer » : il n’était plus question de deux états, il s’agissait de faire disparaitre l’état d’Israël pour toujours.

Du 5 au 10 Juin 1967, la guerre des Six Jours vit une victoire écrasante, absolue de Tsahal ; oui Israël a envahi le Sinaï et la Cisjordanie sans déclaration de guerre, mais oui, cette guerre était inévitable car voulue par les 3 pays de la République Arabe Unie. Sur l‘aspect purement militaire, de nombreux historiens notent que la défaite n’aurait pas été aussi totale si les discours dithyrambiques de victoire de la part de l’Egypte durant les premiers jours n’avaient totalement obscurci la réalité des combats chez les militaires et dirigeants alliés : alors que son aviation était détruite à 100% et que les chars de Tsahal étaient au bord du canal de Suez, des communiqués de victoire étaient publiés au Caire. Les syriens et jordaniens passaient logiquement à l’offensive, allant vers un massacre programmé. Après ces quelques jours euphoriques, la vérité apparut et les armées arabes se sont effondrées dans une panique indescriptible. L’ampleur de la défaite amplifia des phantasmes de trahison et une amertume terribles au sein des états arabes qui allaient une nouvelle fois les durablement les plonger dans un déni total. En attendant, Israël se retrouva maitre du Sinaï, Cisjordanie et Golan.

Chapitre DEUX : le temps des paradoxes

Après la vraie fausse démission de Nasser, un personnage émergea du coté palestinien : Yasser Arafat ou Abou Ammar. Disons le clairement, l’auteur de ces lignes pense qu’il s’agit de la personne qui a le plus nuit à la possibilité d’un règlement du conflit avec la création d’un état palestinien durant toute ce dernier demi-siècle. Un journaliste a dit de lui qu’il « n’avait jamais oublié de rater systématiquement toutes les bonnes occasions ». Ayant pris la tête de l’OLP (au cours d’une réunion tenue à Moscou), il cherche une base pour faire des opérations militaires anti-israéliennes ; son choix se porta sur la Jordanie qui comptait alors une majorité de résidents d’origine palestinienne. Mais le gouvernement Jordanien réagit avec une rare violence au cours de l’opération Septembre noir, en 1970. De « très nombreux milliers de palestiniens » civils ou militaires furent tués. Cependant tous les cadres politiques et chefs militaires purent se réfugier au Liban. La Jordanie continuait d’exister, mais à quel prix ! Les années suivantes furent marqués par le début des attentas palestiniens sanglants, avec le massacre des jeux de Munich et autres attentats suicide en Israël.

Avec tous ces territoires en plus, l’état d’Israël, dont la surface initiale était de 20 000 km² avait plus que triplé ; dans ces nouveaux territoires s’installèrent de arrivants juifs, des colons, créant des villages destinées à se transformer en ville : nous avons « les colonies israéliennes en territoires occupés ». Sont-elles légales vis-à-vis du droit international ? Bien malin celui qui arrivera à prouver cette idée ou son contraire; mais notons deux points : d’abord c’est dans l’ADN des arrivants, des migrants juifs vers la terre d’Israël, de créer des villages agricoles communautaires, plus ou moins repliés sur eux-mêmes, vaguement autogérés et socialisant appelés kibboutz, et cela sur des terrains dont l’achat est 100% légal ; et d‘autre part, cela rend une solution « paix contre territoires » vraiment plus compliquée, car il faut au préalable déplacer ou détruire ces kibboutz.  

La troisième guerre israélo-arabe fut déclenchée par l’Egypte avec une attaque surprise le jour du Yom Kippour, importante fête religieuse juive. Peut-on (une nouvelle fois !) s’étonner que cette guerre ait eu lieu ? Et que pour faire une attaque surprise l’état major égyptien ait choisi le jour d’une fête religieuse de l’adversaire ? Evidement non ! La guerre est la guerre, point final. Beaucoup mieux préparé que celle de 1967, l’armée égyptienne, bien aidée par l’armée syrienne, faillit faire trembler Tsahal; la Jordanie déclara qu’elle avait déjà assez donnée, et se déclara hors-jeu dès le départ. Au final, l’Egypte était persuadé d’avoir reconquis son honneur (toujours très étonnant ce concept) et se déclara prête à faire la paix contre la restitution du Sinaï.

Nous avons vu le plan des « deux états », découvrons celui de « la paix contre les territoires  occupés ». Les deux états renvoient à 1948, avec l’idée que deux peuples devraient avoir deux états avec des frontières distincts, cela fut le point pivot des accords d’Oslo en 1993, et on en reparle toujours en ce début de XXI siècle. Après la guerre de 1967, le concept de la paix contre les territoires occupés suppose que l’Egypte fasse la paix contre le Sinaï, la Jordanie idem pour la Cisjordanie et la Syrie pour le Golan. L’état palestinien devant attendre que cela soit fini pour voir le jour.

A partir de 1973, l’Egypte s’engagea dans ce processus, fit la paix avec Israël et récupéra le Sinaï. En réponse se constitua le « Front du Refus » réunissant Syrie, Libye, Irak, Algérie et OLP ; tout cela fermement organisé par Moscou. Il faut toujours rappeler qu’à cette époque, tous les mouvements ou organisations pro palestiniennes étaient communistes, marxistes léninistes, l’URSS dirigeant tout cela en sous main. Cependant, cette même OLP, par la voix de son chef Yasser Arafat, oscillait, officiellement entre ce front du refus, et la reconnaissance de l’état Israël ; des scissions dans le mouvement palestinien aboutirent à la création d’autres mouvements FPLP, par exemple ; avec de nombreuses luttes entre palestiniens et assassinats fratricides.

Et puis vinrent les années terribles pour l’ensemble de cette région : 1979 et 1980. D’abord, l’Iran change de régime, le chah est renversé début 1979 par une alliance entre le parti communiste Toudeh et les religieux chiites ; rapidement, le Toudeh fut physiquement éliminé par les chiites (les islamo gauchistes de 2023 devraient s’en souvenir) ; l’URSS se trouvait brutalement sans accès aux mers chaudes, or cet accès était une des pierres angulaires de sa politique étrangère depuis de nombreux siècles.

Ensuite, la grande mosquée de la Mecque fut militairement envahie par des « intégristes » ; on mesure mal chez nous l’ampleur du choc produit dans le monde musulman le fait de voir des musulmans se battent et mourir à l’intérieur du lieu le plus saint de l’Islam, de plus pour dénoncer les péchés des gardiens de ces lieux saints, sachant que ce pays est très officiellement celui des Wahhabites pratiquant déjà un Islam déjà rigoriste. Tous les récits des princes descendants des Saoud fréquentant casinos et prostituées européennes remontèrent à la surface, et l’intégrisme « absolue » acquis ses lettres de noblesse au prix de quelques centaines de morts.

Enfin, l’URSS, frustré par la perte de la route iranienne vers les mers chaudes, voulut récupérer celle qui passait par l’Afghanistan ; ce pays fut envahi, avec comme d’habitude pour l’URSS, l’alibi de la libération coloniale ; une nouvelle guerre démarra et on vit les USA aider militairement des rebelles musulmans intégristes farouchement antioccidentaux : un nouvel exemple du concept « les ennemies de mes ennemis sont mes amis ».

Pendant ce temps, les chiites d’Iran voulurent aussi montrer qu’ils se mettaient dans la course de la lutte contre l’Occident, et ils firent une action incroyable : prendre en otages l’ensemble des personnels civils et diplomatiques de l’ambassade des Etas Unis. La mollesse réactions des Nations Unis restera pour longtemps une marque d’infamie de cette institution par rapport à sa chartre.

Petite intermède, alors que l’URSS reprenait pied en Pologne avec Jaruzelski, Israël en profitait pour simplement annexer le plateau du Golan ; ce n’était plus un territoire occupé ; mais les espoirs de paix avec la Syrie (et donc le Liban) étaient enterrés.

L’Irak, pays chiite gouverné par sunnites, très bien armé par de nombreux pays (dont la France) crut son heure de gloire venu et voulut envahir puis annexer les champs pétroliers d’Iran ; le résultat fut une guerre terriblement meurtrière qui dura une dizaine d’année. Le conflit Israël pays arabes pendant ce temps ? Une suite de prise de positions terriblement hors sol, et de nombreux attentas suicides envoyant des jeunes désœuvrés se faire exploser dans le camp d’en face, en Israël.

A la suite de plusieurs provocations, Tsahal fit un aller-retour au Liban en 1982 pour éliminer l’OLP, celle-ci fut sauver in extremis, et s’exila en Tunisie. France et USA voulurent s’interposer entre les milices Libanaises en envoyant un corps expéditionnaire repeint en maintien de l’ordre ; deux attentats et quelques centaines de morts plus tard ils repartirent tout penauds.

A cette époque, en juin 1982, il se passa une bien étrange bataille aérienne. En 1973, l’armée de l’air israélienne avait beaucoup souffert des systèmes air-sol soviétiques SAM : une centaine d’avions avaient été abattus. Devait-on remettre en cause la possibilité d’acquérir une supériorité aérienne sur le champ de bataille ? Dans l’éternel combat de la cuirasse et du canon, la cuirasse tenait la corde. Largement aidé par les technologies américaines, l’armée de l’air Israélienne détruisit en deux heures toute l’aviation syrienne, soit une centaine d’avions, et tous les sites SAM syriens, une trentaine. En démontra que l’on pouvait, grâce à des techniques « informatiques nouvelles » conquérir la suprématie aérienne, Israël fit une bien immense aux USA. La Syrie était militairement annihilée, la réputation du matériel soviétique effondrée ; l’URSS se trouvait stupéfaite et nue pour sa défense.  

Mais chacun répétait régulièrement qu’il fallait libérer Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa, et c’est ainsi que, petit à petit, le rationnel idéologique de la lutte contre Israël se transforme pour les palestiniens, d’un rationnel communiste / libération d’un peuple à celui religieux de lutte pour un symbole de la religion musulmane contre la religion juive. On peut aussi y voir l’impact de la guerre en Afghanistan et du financement par les riches monarchies pétrolières arabes qui n’avaient aucun avenir en cas de révolution rouge. Insensiblement, Arafat se transforma de révolutionnaire communiste à représentant des frustrations des musulmans ; comment cette transformation put avoir lieu et devint crédible pour nous tous ? Mystère. Enfin, la guerre Iran-Irak se termina sur un « stand by » informel, chacun retrouvant 8 ans après ses frontières du début, avec plusieurs MILLIONS de morts ; ainsi va la vie au Moyen Orient.

Après toutes ces tueries, la cause palestinienne était au plus bas ; pour la rélever la première intifada débuta. Nous allions voir des enfants ou adolescents lancés des pierres sur les forces de l’ordre, militaires compris : cela fut très spectaculaire et largement médiatisé. Je reste toujours perplexe quand les militaires lancent leurs enfants en temps que chair à canon, cela rappelle trop les derniers mois du IIIème Reich.

Sitôt la guerre Iran-Irak finie, Saddam Hussein se jeta sur le Koweït ; pourquoi ? Franchement, les explications rationnels manquent, encore une de ces décisions incompréhensibles. Par contre les palestiniens, l’OLP en tête avait prirent le parti de l’Irak ; cela devait révèle catastrophique pour la suite : tous les palestiniens furent expulsés du pays. La cote de Yasser Arafat était encore plus basse ; d’autant plus basse qu’avec l’effondrement de l’URSS, la cause palestinienne perdait ses soutiens historiques communistes, au niveau diplomatique, financier et surtout militaire. Cela amplifia la recomposition d’un Moyen Orient « marxiste léniniste » en Moyen Orient centré sur la religion, sur l’Islam, mais avec ses variantes Sunnite, Chiite et Turkmène.

Cela entrainera-t-il l’OLP vers plus réalisme ? Peut-être, mais la mécanique diplomatique reprit du poil de la tête et aboutit aux accords d’Oslo, un vrai deuxième souffle pour la solution à deux états ! Pratiquement, nous revenions au mécanisme territoires contre paix. Israël lâchait de nombreux territoires en Cisjordanie sans revenir aux frontières de 1967, et un état palestinien était crée avec la Cisjordanie plus Gaza ; la question des colonies fut reporté à plus tard. Les frontières de l’Autorité Palestinienne ressemblait une côte rocheuse finement déchiqueté et la question de la continuité territoriale se posait dès le départ au sein même de la Cisjordanie, sans parler de l’écartèlement avec Gaza.

Oslo, ce nom de ville est associe aux accords entre Israël et l’OLP pour relancer le concept de solution à deux états. Certains se sont souvenus que la Cisjordanie était juridiquement Jordanienne ; un accord de paix fut trouvé et la Jordanie « donnait » la Cisjordanie à l’Autorité Palestinienne, tandis qu’Israël continuait à assurer la sécurité sur de nombreuses régions, dont celles où les colons étaient installés. Une Autorité palestinienne fut crée regroupant Gaza et une partie de la Cisjordanie : on était encore assez loin d’une solution simple et efficace, mais cela avançait.   

L’argent arriva à flot dans ce nouvel « état », et avec cet argent vinrent les constructions (maisons, immeubles, écoles, université, hôpitaux) mais aussi la corruption avec de trop belles maisons et les Mercédès noires. Cependant, le front du refus était toujours aussi hostile à l’existence d’Israël ; et la création de l’Autorité Palestinienne présupposait la reconnaissance de l’état d’Israël et devait explicitement entrainée une coopération sur la sécurité à Gaza et en Cisjordanie : tout était réuni soit pour un succès éclatant ou un échec terrible.

Mais ces années 1990 étaient marquées par un optimisme assez béat, on parlait du « commencement de la fin de l’histoire », on imaginait que négociation et démocratie pouvaient tout réglés. Le président américain Bill Clinton invita Ehud Barak, à l’époque chef du gouvernement d’Israël, et Yasser Arafat, représentant toutes les sensibilités palestiniennes à venir discuter à Camp David, résidence d’été officiel des présidents américains ; après tout, la paix entre Israël et l’Egypte y avait été trouvé en 1978. Du 11 au 25 Juillet 2000, les concessions israéliennes furent au maximum sur Jérusalem et la Cisjordanie ; cependant, le résultat final fut un échec, beaucoup d’historiens pensent que camp du refus avait fait plier l’OLP.

Chapitre TROIS : le temps de la haine

On avait vraiment l’impression qu’un ressort était tendue au maximum, et que sa détente pouvait être catastrophique. Les attentas du 11 Septembre allaient clairement démontrés que le principal problème du Moyen Orient n’était plus la question palestinienne, mais le choc des civilisations Occidentales et Arabo-musulmanes, avec un rationnel des plus classiques : le Moyen Orient voulait la modernité Occidentale, technique surtout, mais rejetait la civilisation Occidentale et tous ces concepts de démocratie directe et tolérance aux minorités trop décalées par rapport aux standards ou habitudes de vie séculaire.

La réaction militaire Américaine, soutenu plus ou moins pas certains membres de l’OTAN, avec l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak allait mettre le Moyen Orient en face de ses propres contradictions : les trois blocs reprirent leur indépendance et leur antagonisme.

De quels blocs parle-t-on ? D’abord, le bloc historique : arabo-sunnite, qui se veut l’unique et légitime représentant historique de l’Islam, lieu ou Mahomet est né et a vécu, le protecteur et gérant des lieux saints : l’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe persique ; y sont associés car soutenus financièrement l’Egypte et la Jordanie. Ensuite le bloc Perse qui regroupe tout ce qui compte en matière de chiisme Iran Liban Yémen. Enfin le bloc Turc, certes sunnite mais parlant au nom des derniers califes et vizirs, avec une forte racine ethnique et culturelle turkmène, y sont associés les nombreux pays où les turkmènes sont présents, par exemple en Asie centrale avec des états type Azerbaïdjan et Turkménistan.

Ces trois blocs sont entrés en concurrence directe au Moyen Orient, leurs objectifs stratégiques sont claires : l’Arabie Saoudite veut diriger l’oumma sunnite et retrouvé ses frontières d’avant la domination Turc ; la Turquie veut exactement l’inverse, retrouver la domination Turc géographique et politique sur les sunnites, et la Perse veut unifier l’arc chiite, passant par l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban voir plus. Comme il s’agit quand même d’une compétition, d’une guerre entre musulmans, chacun agit et affirme que tout cela se fait au nom du peuple palestinien, retrouvant un alibi facile basé sur l’antisémitisme latent du monde islamique.

Seulement il y a un hic : qui dit domination veut dire puissance militaire et donc modernisation des forces armées. Crier « Allah Akbar » avec une kalachnikov, cela fait bien sur des affiches ou vidéos publiés sur les réseaux sociaux, mais au niveau militaire, c’est zéro. Et la modernité, l’innovation restent LA caractéristique de l’Occident. Modernisation sans occidentalisation est-il possible ? Cela a-t-il déjà été réalisé ? On peut s’occidentaliser en gardant ses traditions ancestrales (Japon) mais on ne peut pas se moderniser avec une attitude antioccidentale (Russie). Nos trois acteurs ont joué avec cela durant les 20 premières années du 3ème millénaire.

Se découvrant encerclé par les USA des deux cotés de leurs frontières, Irak et Afghanistan, l’Iran a toujours cherché à augmenter ses capacités militaires ; cela a donné un programme nucléaire toujours pas abouti en 2023. Quoi d’autres pour l’Iran ? Des missiles ayant une portée de plusieurs centaines de kilomètres mais peu précis, des drones spectaculaires en Ukraine mais, ne transportant que quelques kilos d’explosif, leur valeur militaire est proche de zéro. Mais comme il faut du rationnel à tous cela, convaincre le peuple que leurs efforts sont indispensables, on proclame que c’est pour abattre Israël : ce slogan est même inscrit sur tous les missiles iraniens exposés. Cependant, on peut tirer ces roquettes et missiles du Liban ou de Gaza sur des villes ou des kibboutz, c’est un beau spectacle à la télé qui terrorise les civils, mais au niveau militaire, c’est toujours aussi négligeable.

La Turquie a beaucoup misé sur la modernisation de son aviation militaire ; membre de l’OTAN, elle comptait bien recevoir la centaine de F 35 commandés et cela aurait du, pu beaucoup pesé au Moyen Orient. Alors, pourquoi avoir fait la bêtise extrême de s’équiper du système S 400 Russe ? Sachant que cela leur interdisait de facto la livraison de ces F 35 tant désirés ? Comme souvent, on reste stupéfait de la taille d’erreur que peut faire un président réputé stratège, ou alors il y a vraiment quelque chose qui a échappé à tous le monde. Après avoir vu l’inefficacité des S 400 en Ukraine, il doit se mordre les doigts. Il lui reste des F16 non-modernisés, et un avion en développement interne auquel il ne manque que des moteurs, une avionique  et un système d‘armes : une simple coquille vide pour faire des photos. Certes ils ont aussi quelques drones prometteurs, des Bayraktar très bons en reconnaissance, mais pourront-ils sans l’Occident continuer à suivre la course très intense vers les nouveaux drones furtifs de combat ? En attendant, la Turquie n’as jamais perdu une occasion de prétendre être le protecteur des palestiniens en général et gazaouis en particulier, tout cela oralement bien sur.

Quand au groupe Arabie Saoudite & Emirats, il achète à tout de bras du matériel occidental, américain, français et anglais ; on y trouve une grande quantité de F 15, Rafale et autres Eurofighter, des chars et canons en tout genre. Ils sont cependant définitivement engagés dans une modernisation économique, sociale et militaire, financés pas les énergies fossiles gaz et pétrole. Qu’iraient-ils faire maintenant dans la galère palestinienne ? 

Du coté des palestiniennes, le poison de la discorde est revenu, avec un coup d’état du Hamas à Gaza qui fit sécession avec l’OPL de la Cisjordanie ; leur vie publique se réduisit à néant avec aucune élection, les mêmes dirigeants restant au pouvoir jusqu’à leur mort, comme les Rois du Moyen Age. L’argent continue à arriver, venant de l’Europe, d’Iran, du Qatar ou autres pétromonarchie, mais il s’évapore aussi vite qu’il est arrivé et les gens vivent toujours aussi mal ; la militarisation de la société laisse une jeunesse sans espoir, surtout qu’elle a maintenant, via Internet, une vision très précise de l’hédonisme occidental, avec de jolies filles et des vacances perpétuelles.

En 2011 eut lieu l’intermède du « Printemps Arabe », suite d’événements plus ou moins populaires qui, après coup, porte si mal son nom. Dans de nombreux (tous ?) pays arabes, on vit des foules manifestées avec comme seul slogan le changement, mais un « vrai » changement ….En Tunisie, le président à vie Ben Ali dut fuir vers l’Arabie Saoudite ; en Egypte, Moubarak subit le même sort ; en Lybie Kadhafi fut tué avec l’aide Française. Le pire fut la Syrie, avec une guerre civile qui fit plusieurs centaines de milliers de morts (oui, oui, on parle bien de 300 à 500 000 musulmans tués par d’autres musulmans dans des conditions atroces) et des millions de réfugiés. Les années suivantes, tout ce château de cartes retombait, mais les pouvoirs en place n’oublièrent pas la leçon, et les manifestations dans ces pays furent soumises à un très strict contrôle : la rue arabe allait devenir muette, pour très longtemps ?

Et pendant ce temps, Israël fait toujours l’admiration du monde militaire avec sa perfection aérienne avec un nombre incalculable de raids vers le Liban, Syrie ou Gaza sans une seule perte ; et suscite l’étonnement avec son Dôme de Fer, capable d’arrêter à la demande n’importe quel missile ; Dôme dont les Saoudiens ferait tout pour être équipé face à l’Iran.       

Chapitre QUATRE : le temps du malheur

En cette fin d’année 2023, la machine à malheur s’est assez brutalement remise en route avec une « guerre » Hamas contre Israël. Alors que les pétromonarchies étaient depuis 10 ans sur un chemin constant et ambitieux vers la modernisation, que l’on voyait le Qatar organiser une coupe du monde de football, Ryad voulant organiser une exposition universelle, les Emirats organisant une COP et que la guerre en Ukraine voyait une nouvelle fois le matériel américain ridiculisé celui de la Russie, certains ont décidé de relancer la guerre au Moyen Orient.

La mise en bouche fut un surprenant traité d’amitié entre Arabie Saoudite et l’Iran, deux ennemis héréditaires ; cela ne pouvait pas être de bonne foi, mais qui bernait l’autre ? Dans la bande de Gaza, le pouvoir était détenu par le Hamas, organisation sunnite financée par la Qatar au nom des frères musulmans et organisé par l’Iran chiite. Il existait un contentieux entre l’Iran et le Hamas qui remontait à la guerre civile Syrienne, avec l’Iran soutenant le pouvoir en place chiite massacrant les sunnites syriens, le Hamas venant en aide à ces derniers.

Grosse surprise pour beaucoup quand le Hamas franchit l’impénétrable barrière séparant Gaza et Israël, en une dizaine de points, et comme par hasard un jour de fête religieuse du camp agressé. La première surprise fut qu’une barrière conçue et réputée pour être infranchissable fut franchit d’une manière « assez facile », on peut supposer que cela fut très bien et très secrètement préparé. Seconde surprise fut le nombre de personnes, combattants qui franchir cette barrière, pas un ou quelques  commandos de quelques combattants, mais plusieurs milliers avec motos et voitures pour aller plus vite. Horrible troisième surprise fut ce qu’ils firent : un massacre de civils, hommes femmes et enfants, environ 1500 et avec en plus une prise d’otages de 250 personnes.

La première question que l’on doit se poser tient dans l’ampleur du massacre ; était-il voulu, prévu ou si cela n’a été qu’une terrible faute d’une troupe mal encadrée. On peut imaginer que certains combattants, sachant que leur espérance de revenir vivant était très faible, aient succombés à leurs phantasmes de viols et de meurtres, mais il est tout aussi évident que ces meurtres allaient rapidement et fatalement se retourner contre leur cause. Un plan initial qui aurait prévu un maximum d’otages pas trop mal traités avec un minimum de victimes civiles, aurait été parfait pour la suite. De plus, beaucoup de ces combattants avaient des téléphones ou des cameras portables, il était donc plus ou moins permis et prévu de rapporter des images qui auraient été  utilisées par la propagande.

Une situation avec toujours 400 militaires de Tsahal tués, un nombre « important » de combattants de Gaza aussi, 1000 otages bien alignés avec le lot habituel de civils victimes collatérales aurait constitué une grande victoire du Hamas et donc de l’Iran. Avec ce bilan de 1500 civils sauvagement assassinées, femmes violées, vieillards décapités, bébés égorgés ; avec toutes ces preuves irréfutables que sont les dizaines d’heures d’enregistrement vidéos, de déclarations initiales enthousiastes, des félicitations venant des chefs, nous avons un désastre total. Comment des dirigeants qui avaient si bien préparés les deux premières surprises ont-ils foiré à ce point la troisième ? Un scenario très pervers envisagerait que cela soit l’Iran qui aurait ainsi fait coup double : se remettre au centre du jeu en tant qu’ennemi d’Israël, et éliminer ceux qui l’avaient trahi quelques années auparavant.

En attendant, les combattants palestiniens étaient passés du statut de soldats à celui de criminels sanguinaires, violeurs de femmes et égorgeurs d’enfants ; combien de temps va durer cette malédiction ? Des dizaines d’années au minimum ; les Japonais sont toujours ostracisés pour leurs kamikazes, de même que les Allemands pour la Choah. Même le honteux ratage des services secrets israéliens allait se trouver éclipser.

Tsahal pris le temps de préparer sa riposte, et elle allait, car devait, être efficace ; avec une total suprématie aérienne, des centaines de missions aériennes ont eu lieu, avec sans doute aucune perte d’avions : une première assez étonnante après le désastre des avions russes exclus du ciel ukrainien en quelques semaines. De plus, en cette fin d’année 2023, la liste des pertes de militaires au combat apparait absolument ridicule, de l’ordre de 100 à 150 morts pour conquérir une ville préparée à un assaut depuis des années, là aussi les Russes doivent être bouche bée.

Et pendant ce temps, qu’on fait leurs alliés en guise de support pour les palestiniens, ou plutôt des habitants de la zone de Gaza, soit environ deux millions de personnes ? De petites manifestations très encadrés avec un service d’ordre impeccable précédant un discours d’une demi-heure, calibré pour être retransmis et écouté à la télé, du grand leader pour le Liban et l’Iran ; quelques autres gesticulations humanitaires et pleurnichardes des habituels idiots utiles, au final rien. Comme ces pays ne pouvaient / voulaient rien faire, l’ONU voulut tenter sa chance, avoir un impact, et son secrétaire général commença sa deuxième campagne électorale en direction des pays « non-alignés », foncièrement envieux donc hostiles vis-à-vis de l’Occident. Enfin, aux dernières nouvelles (fin décembre 2023), l’Egypte a rejoint le club des victimes collatérales avec le blocage du canal de Suez au niveau du détroit de Bâb el Mandeb.

En guise de conclusion

Certains voudraient de nouveau parler paix et solution à deux états. Illusoire. On ne peut faire la paix après qu’une des parties ait démontré à ce point vouloir détruire, annihiler l’autre. De plus, dans le camp Arabe, des « amis » des palestiniens, qui veut la paix ? La Paix est-elle dans l’agenda politique d’un acteur du coin ? L’oubli oui, mais la paix non. Imaginez ce conflit éteint, quelle serait la légitimité interne et externe de l’Iran ou de la Turquie ? Cet abcès va continuer à suppurer encore longtemps, comme une mauvaise série télévisée, mais restera en bonne place des journaux télévisés.

Les états du Moyen Orient qui s’étaient lancés sur la voie d’une certaine modernisation vont devoir brutalement revenir en arrière, de nouveau cernés et coincées par les dictatures à l’extérieur et leur peuple à l’intérieur ; même la Chine a bien vu qu’elle allait souffrir de ces événements.

Les périodes intenses et troublés sont propices aux révélations, ce qui était occulté, dénié  durant longtemps explose brutalement, et se retrouve exprimé publiquement sans aucune gène. Ainsi a-t-on vu des personnes et organisations qui se prétendaient antisioniste politiquement basculer dans un antisémitisme décomplexé, exposant leur haine des juifs avec une totale arrogance. L’écolo-islamo-gauchisme a montré un des éléments qui soudent ces trois courants : leur antisémitisme assumé ; qu’il soit constitutif pour la religion islamique, théorisé à partir de l’anticapitalisme pour les marxistes ou résultat d’une volonté de décroissance vis-à-vis de l’Occident pour les écolos purs et durs, ils sont sur cet objectif intermédiaire. Avant, ils essayaient d’argumenter autour de l’antisionisme, mais maintenant ils ont transformé leur soutien à la cause palestinienne en défense absolue de ceux qui ont perpétué volontairement un pogrom. On aurait pu voir un habituel déni, du type « mais ils ne l’ont pas fait exprès » voir « ce sont des soldats » ; mais on a vu un soutien résolue, totale pour le Hamas.

Rien ne sera plus comme avant avec cette fracture qui s’est ouverte entre le monde Occidental et Oriental.

lundi 4 décembre 2023

Histoire personnelle du PC "Personal Computer"

Quand on commence à travailler, tout est nouveau : c’est peu de le dire ! Dans mon aventure personnelle, le PC a été une nouveauté, une découverte permanente qui a duré environ 20 ans. On va essayer de voir comment et imaginer pourquoi, tout en sachant que cela sont des souvenirs personnels, qui sont d’une totale bonne foi, mais peut-être limités par par la mémoire une belle série d’années plus tard : nous sommes dans les années 2020, et ces souvenirs commencent dans les années 1980.
Tout d’abord, on va parler de PC ; certains pourraient ignorer qu’à cette époque (début des années 80) IBM était LA compagnie qui régnait sur l’informatique dite lourde, les gros ordinateurs, aussi imposants qu’un gros placard, voir une armoire normande, et tout cela faisait du bruit, avec des bandes magnétiques qui tournaient très vite en avant et en arrière. IBM était tout puissant dans cette industrie qui était celle des « computers ».
Et puis un jour, IBM a imaginé, quelle horreur, de faire des « petits » computers, de petites machines, qui devait pouvoir être manipulé, dirigé par une seule personne : le concept du Personal Computer venait de naitre. Il ya avait des jouets, de petites machines qui servaient plutôt à jouer, nous entrions dans l’ère du petit ordinateur pour travailler tout seul. Si cela peut sembler totalement anodin et habituel aujourd’hui, cela était très surprenant, inimaginable à l’époque.
Quelles pouvaient être les situations, les occupations, les métiers, qui pouvaient avoir besoin de ce style de machines qui étaient capables de compter et d‘écrire ? Soit plus ou moins ce que l’on doit savoir faire avant d’entrer en 6ème ? Finalement on devait très cher un engin qui avait le niveau du certificat d’études. Les études de marché bien sur !!! Car les études de marché, cela consiste d’abord à empiler et à aligner des chiffres, dans le but de les analyser, et d’en tirer des conséquences et décisions stratégiques.
Cela fut ma première expérience avec ce monde de la l’informatique, la la micro-informatique plutôt ; c’est ce monde étrange dont j’allais faire une partie de mon métier, une façon de gagner ma vie et récupérer assez d’argent pour élever mes enfants, mon épouse faisant aussi le même sacerdoce.
Mais y avait-il eu des prémisses à cette attirance pour les trucs et jouets basés sur les micro-processeurs ? Et bien oui ; j’étais à l’époque toujours passionné par les échecs, et espérant pouvoir progresser, j’imaginais qu’un entrainement face à une machine le permuterait. J’avais ainsi acheté, en 1982 il me semble, un engin appelé ChessMaster, qui ressemblait à un échiquier en plastique sous lequel il y avait un processeur qui jouait contre l’humain. De plus, je dois dire que j’ai toujours été attiré par les machines des bistrots, flipper pendant longtemps, machines électronique depuis peu. Ah que de pièces de un franc ai-je mis dans les « space invaders » et autres « casse-briques » !
Mais à l’époque, un vrai micro-ordinateur coutait une fortune ! Laissez-moi-vous raconter la manière dont le premier micro-ordinateur que j’ai utilisé, aux études de marché, fut acheté par le marketing de Specia, une filiale pharmaceutique de Rhône-Poulenc, un gage de modernité et d’avant-garde, non ? De plus, un micro dans un département études de marché, cela parait évident de nos jours ; mais à l’époque la résistance au changement était terrible, et le directeur informatique nous avait adressé un « niet » catégorique ! Au final, nous avions fait des fausses factures pour acheter un IBM PC XT, deux fois 256.
Revenons sur les caractéristiques de ce matériel, elles vont avoir l’air préhistorique, œuf corse ! L’écran du type cathodique avait la taille d’une petite valise, et il affichait en « vert et noir », l’unité centrale faisait dans 40 cm par 40 cm sur 15 cm de haut, pas vraiment transportable, et puis un clavier ; tiens, durant toutes ces années ce sont quand les claviers qui ont le moins changé. Le processeur était un 8088, cadencé à 4,77 Mégahertz, sa mémoire vive était de 16 000 pouvant être portée à 256 000 octets ; n’importe quel micro en 2023 en a 4 à 8 gigas soit 4 000 000 000, on peut 1,5 million de fois plus !!! Quand à la mémoire morte, le disque dur, c’est beaucoup plus simple : il n’y en avait pas. On pouvait mettre un ou deux lecteurs de disquettes souples, de 256 000 en double face.
Le notre était déjà un modèle luxueux, avec un mémoire vive portée à 256 000, et DEUX lecteurs de 256 ko ; le matin, on mettait une première disquette pour « charger le DOS », on prenait un café en attendant. Après on chargeait la carte graphique Hercules qui venait de la première disquette DOS. Après on lançait LE logiciel  pour travailler, ce tout premier modèle de tableur s’appelait Lotus 123, dans le premier lecteur et on faisait, tout comme aujourd’hui, des tableaux de données, avec part de marché et évolution ; les données étaient sauvegardés via le deuxième lecteur de disquette. Au fait, pas de souris à cette époque, tout au clavier ! Et on reconnait ceux qui on utilisé ce type de matériel à leurs connaissance instinctives des raccourcis clavier, car il n’y avait que cela au début.
Pour les graphiques, il fallait, un par un, les sauvegarder sur la disquette de données, lancer la partie graphique de Lotus, et les imprimer un par un, sur une imprimante à aiguille, avec son bruit si particulier de gauche à droite.
Ah, la mémoire vive !! Dans les  256 000 octets, il fallait mètre le DOS, Lotus et les données ; souvent, quand on travaillait, on sentait l’ordinateur ralentir, ralentir, et puis le message s’affichait « Memory full » ; avec un peu de chance on arrivait à sauvegarder le fichier sur lequel on travaillait ; et il fallait réfléchir à la manière de scinder le fichier en plusieurs …….
Après mon transfert, fin 1986, chez Pharmuka SF, toujours aux études de marché, il me fut confié de développer un système de prévisions des ventes, en implantant un logiciel (Aperia) sur un PC, et pour cela il me fallait un nouveau PC type formule UN. Et ainsi, on m’acheta, un IBM PC AT, avec des caractéristiques impressionnantes pour l’époque, jugez.
D’abord une nouveauté, un disque dur de 30 méga, soit quasiment le plus gros disque dur de l’époque, un processeur rapide complété par un coprocesseur mathématique pour calculer encore plus vite, une mémoire vive de 512 porté à 646, soit le maximum de l’époque ; et, last but not the least, une carte réseau qui permettait de connecter au réseau, à l’IBM 400, mon ordinateur, une première chez Pharmuka. Et en plus, quand je jouais aux échecs, cela commençais à être très dur de gagner ! Comme on disait, j’avais un ordi type NASA.
Et le prix ? Quasiment 100 000 Francs de l’époque, soit quasiment 20 000 € de nos jours ; existe-t-il des micros à 20 000 € de nos jours ? J’en doute, sur Amazon, les plus chers sont à 5000, en super gamers pro ; 15 000 pour les Workstation.
Un peu plus tard, on me confia, pour les mêmes usages de prévisions, un PC AT, soit processeur de 80286 (dernière étape avant les 386 et pentium), 646 ko de mémoire vive étendue à 4 giga ; et un disque dur de 80 méga, mais partitionner en deux : cela faisait 40 pour le taf et 40 pour les jeux ! Il me semble qu’il coutait moins de la moitié du précédent : la chute des prix des micros s’accéléraient et en disaient long sur le niveau de marge d’avant …. Quand aux jeux qui marchait en VGA ou sVGA (qui connait encore ces caractéristiques !!!), ils se nommait Elvira, FoH 1940, voir les premiers jeux au tour, civilisation par exemple.
Enfin, il me fut « offert » un PC portable, ou plutôt une station de travail portable : difficile à décrire tant le concept a finalement fait long feu. Nous avions un socle comparable à un PC AT, avec tout l’environnement, écran clavier, dans lequel est « clipsé » introduit un ordinateur portable, avec un écran de taille assez ridicule. Ce portable s’ouvrait, avec clavier et écran, et contenait le processeur (un des premiers 386, la révolution !) et le disque dur, la station de travail contenait els grosses cartes de connexion. Rapidement, le temps de travail avec la batterie s’avéra catastrophique, une demi-heure, et la batterie se détériora rapidement, s’épuisant en quelque minute.
En ce temps là, les entreprises revendaient à très bas prix (500 francs) les ordinateurs obsolètes ; et j’en ai acheté plusieurs, ils me permettaient de faire tourner les jeux d’il y a 5 ans sur un appareil gratos ; période assez étrange, typique du problème « price for money », chacun aura compris.
L’année 1995 fut un tournant, car le pu acheter un Pentium, c’est-à-dire un micro équipé de cette révolution qu’était un processeur type Pentium, un modèle que mon entreprise n’avait toujours pas : la valse des prix avait atteint un seuil qui paressait incroyable ; les ordis personnels pouvaient devenir, plus puissant que les personnels, ou plutôt notre pouvoir d’achat de cadres plus ou moins supérieurs pouvaient faire la différence. Cet ordinateur était, en plus, équipé d’une carte qui lui permettait d’être connecté à Internet ! Incroyable en 1995 où ce média faisait ces débuts.
Je garde le souvenir précis qu’à cette occasion mes enfants, âgées de 11 et 12 ans, avaient été suffisamment  excités par cette perspective, ce truc incroyable d’avoir Internet à la maison, qu’ils sont allés m’acheter un livre sur la voile, sur leur argent de poche, pour me remercier. Enfin, au delà du coût du PC, +/- 20 000 francs soit 3000 €, il ya avait le coût des communications téléphoniques, car Internet marchait comme le minitel, avec un tarif par minute connecté ; et j’oublie ce qui paraitrait aujourd’hui incroyable : un forfait par mois pour son fournisseur, son provider.
Ici va se terminer mon histoire personnelle du PC, pourquoi ? Jusqu’à présent, j’avais fait partie de l’avant-garde, ceux qui sont en avance, et que cela soit au niveau personnel que professionnel ; mais dorénavant, j’allais être un simple suiveur s’adaptant tant bien que mal, que soit soit par rapport à mes enfants que des professionnels du PC en entreprise.
Néanmoins, les images et les réputions durant très longtemps, je suis resté pendant très longtemps avec une image « plus plus plus » en informatique, et cela devant des personnes qui étaient objectivement bine meilleurs techniquement que moi.
Cela aussi est une leçon pour beaucoup …….       

          

              

                

Echouement par Joseph Conrad

Plus qu’aucun autre événement, l’échouement apporte au marin un sentiment d’échec absolu et sinistre. Il y a échouement et échouement, mais je peux dire sans risque que dans quatre-vingt dix pour cent des cas un marin qui vient de s’échouer a parfaitement le droit, sans déshonneur, de souhaiter la mort ; et je suis certain que parmi ceux qui ont eu l’occasion de sentir leur navire se poser sur le fond,  quatre-vingt dix pour cent ont véritablement, pendant environ cinq secondes, souhaité la mort.
« Se poser sur le fond » est l’expression technique pour un navire qui s’échoue sans qu’il y ait eu choc. Mais on a plutôt l’impression que c’est le fond qui a posé sa main sur lui. Il y a une sensation étonnante pour ceux qui sont sur la dunette. C’est comme si vos pieds venaient d’être attrapés par un piège impalpable ; la stabilité de votre corps est menacée, et le solide équilibre de votre esprit est détruit aussitôt. Cette sensation ne dure qu’une seconde, car, alors même que vous êtes en train de tituber, quelque chose semble se retourner d’un coup dans votre esprit, qui amène à la surface l’exclamation intérieure, pleine d’ahurissement et de consternation : « Nom de nom ! Le voila au sec ! ».
Et c’est un expérience tout à fait effrayante. Car enfin, la seule mission qu’implique le métier de marin consiste à conserver la quille des navires à distance du fond. Ainsi, le moment  où le navire s’échoue enlève à l’homme de mer toute justification pour continuer à vivre.
Un navire peut être drossé à la cote sous l’effet du mauvais temps. C’est un désastre, une défaite. Se mettre au sec a l’aspect petit, poignant et amer de l’erreur humaine.