lundi 4 décembre 2023

Histoire personnelle du PC "Personal Computer"

Quand on commence à travailler, tout est nouveau : c’est peu de le dire ! Dans mon aventure personnelle, le PC a été une nouveauté, une découverte permanente qui a duré environ 20 ans. On va essayer de voir comment et imaginer pourquoi, tout en sachant que cela sont des souvenirs personnels, qui sont d’une totale bonne foi, mais peut-être limités par par la mémoire une belle série d’années plus tard : nous sommes dans les années 2020, et ces souvenirs commencent dans les années 1980.
Tout d’abord, on va parler de PC ; certains pourraient ignorer qu’à cette époque (début des années 80) IBM était LA compagnie qui régnait sur l’informatique dite lourde, les gros ordinateurs, aussi imposants qu’un gros placard, voir une armoire normande, et tout cela faisait du bruit, avec des bandes magnétiques qui tournaient très vite en avant et en arrière. IBM était tout puissant dans cette industrie qui était celle des « computers ».
Et puis un jour, IBM a imaginé, quelle horreur, de faire des « petits » computers, de petites machines, qui devait pouvoir être manipulé, dirigé par une seule personne : le concept du Personal Computer venait de naitre. Il ya avait des jouets, de petites machines qui servaient plutôt à jouer, nous entrions dans l’ère du petit ordinateur pour travailler tout seul. Si cela peut sembler totalement anodin et habituel aujourd’hui, cela était très surprenant, inimaginable à l’époque.
Quelles pouvaient être les situations, les occupations, les métiers, qui pouvaient avoir besoin de ce style de machines qui étaient capables de compter et d‘écrire ? Soit plus ou moins ce que l’on doit savoir faire avant d’entrer en 6ème ? Finalement on devait très cher un engin qui avait le niveau du certificat d’études. Les études de marché bien sur !!! Car les études de marché, cela consiste d’abord à empiler et à aligner des chiffres, dans le but de les analyser, et d’en tirer des conséquences et décisions stratégiques.
Cela fut ma première expérience avec ce monde de la l’informatique, la la micro-informatique plutôt ; c’est ce monde étrange dont j’allais faire une partie de mon métier, une façon de gagner ma vie et récupérer assez d’argent pour élever mes enfants, mon épouse faisant aussi le même sacerdoce.
Mais y avait-il eu des prémisses à cette attirance pour les trucs et jouets basés sur les micro-processeurs ? Et bien oui ; j’étais à l’époque toujours passionné par les échecs, et espérant pouvoir progresser, j’imaginais qu’un entrainement face à une machine le permuterait. J’avais ainsi acheté, en 1982 il me semble, un engin appelé ChessMaster, qui ressemblait à un échiquier en plastique sous lequel il y avait un processeur qui jouait contre l’humain. De plus, je dois dire que j’ai toujours été attiré par les machines des bistrots, flipper pendant longtemps, machines électronique depuis peu. Ah que de pièces de un franc ai-je mis dans les « space invaders » et autres « casse-briques » !
Mais à l’époque, un vrai micro-ordinateur coutait une fortune ! Laissez-moi-vous raconter la manière dont le premier micro-ordinateur que j’ai utilisé, aux études de marché, fut acheté par le marketing de Specia, une filiale pharmaceutique de Rhône-Poulenc, un gage de modernité et d’avant-garde, non ? De plus, un micro dans un département études de marché, cela parait évident de nos jours ; mais à l’époque la résistance au changement était terrible, et le directeur informatique nous avait adressé un « niet » catégorique ! Au final, nous avions fait des fausses factures pour acheter un IBM PC XT, deux fois 256.
Revenons sur les caractéristiques de ce matériel, elles vont avoir l’air préhistorique, œuf corse ! L’écran du type cathodique avait la taille d’une petite valise, et il affichait en « vert et noir », l’unité centrale faisait dans 40 cm par 40 cm sur 15 cm de haut, pas vraiment transportable, et puis un clavier ; tiens, durant toutes ces années ce sont quand les claviers qui ont le moins changé. Le processeur était un 8088, cadencé à 4,77 Mégahertz, sa mémoire vive était de 16 000 pouvant être portée à 256 000 octets ; n’importe quel micro en 2023 en a 4 à 8 gigas soit 4 000 000 000, on peut 1,5 million de fois plus !!! Quand à la mémoire morte, le disque dur, c’est beaucoup plus simple : il n’y en avait pas. On pouvait mettre un ou deux lecteurs de disquettes souples, de 256 000 en double face.
Le notre était déjà un modèle luxueux, avec un mémoire vive portée à 256 000, et DEUX lecteurs de 256 ko ; le matin, on mettait une première disquette pour « charger le DOS », on prenait un café en attendant. Après on chargeait la carte graphique Hercules qui venait de la première disquette DOS. Après on lançait LE logiciel  pour travailler, ce tout premier modèle de tableur s’appelait Lotus 123, dans le premier lecteur et on faisait, tout comme aujourd’hui, des tableaux de données, avec part de marché et évolution ; les données étaient sauvegardés via le deuxième lecteur de disquette. Au fait, pas de souris à cette époque, tout au clavier ! Et on reconnait ceux qui on utilisé ce type de matériel à leurs connaissance instinctives des raccourcis clavier, car il n’y avait que cela au début.
Pour les graphiques, il fallait, un par un, les sauvegarder sur la disquette de données, lancer la partie graphique de Lotus, et les imprimer un par un, sur une imprimante à aiguille, avec son bruit si particulier de gauche à droite.
Ah, la mémoire vive !! Dans les  256 000 octets, il fallait mètre le DOS, Lotus et les données ; souvent, quand on travaillait, on sentait l’ordinateur ralentir, ralentir, et puis le message s’affichait « Memory full » ; avec un peu de chance on arrivait à sauvegarder le fichier sur lequel on travaillait ; et il fallait réfléchir à la manière de scinder le fichier en plusieurs …….
Après mon transfert, fin 1986, chez Pharmuka SF, toujours aux études de marché, il me fut confié de développer un système de prévisions des ventes, en implantant un logiciel (Aperia) sur un PC, et pour cela il me fallait un nouveau PC type formule UN. Et ainsi, on m’acheta, un IBM PC AT, avec des caractéristiques impressionnantes pour l’époque, jugez.
D’abord une nouveauté, un disque dur de 30 méga, soit quasiment le plus gros disque dur de l’époque, un processeur rapide complété par un coprocesseur mathématique pour calculer encore plus vite, une mémoire vive de 512 porté à 646, soit le maximum de l’époque ; et, last but not the least, une carte réseau qui permettait de connecter au réseau, à l’IBM 400, mon ordinateur, une première chez Pharmuka. Et en plus, quand je jouais aux échecs, cela commençais à être très dur de gagner ! Comme on disait, j’avais un ordi type NASA.
Et le prix ? Quasiment 100 000 Francs de l’époque, soit quasiment 20 000 € de nos jours ; existe-t-il des micros à 20 000 € de nos jours ? J’en doute, sur Amazon, les plus chers sont à 5000, en super gamers pro ; 15 000 pour les Workstation.
Un peu plus tard, on me confia, pour les mêmes usages de prévisions, un PC AT, soit processeur de 80286 (dernière étape avant les 386 et pentium), 646 ko de mémoire vive étendue à 4 giga ; et un disque dur de 80 méga, mais partitionner en deux : cela faisait 40 pour le taf et 40 pour les jeux ! Il me semble qu’il coutait moins de la moitié du précédent : la chute des prix des micros s’accéléraient et en disaient long sur le niveau de marge d’avant …. Quand aux jeux qui marchait en VGA ou sVGA (qui connait encore ces caractéristiques !!!), ils se nommait Elvira, FoH 1940, voir les premiers jeux au tour, civilisation par exemple.
Enfin, il me fut « offert » un PC portable, ou plutôt une station de travail portable : difficile à décrire tant le concept a finalement fait long feu. Nous avions un socle comparable à un PC AT, avec tout l’environnement, écran clavier, dans lequel est « clipsé » introduit un ordinateur portable, avec un écran de taille assez ridicule. Ce portable s’ouvrait, avec clavier et écran, et contenait le processeur (un des premiers 386, la révolution !) et le disque dur, la station de travail contenait els grosses cartes de connexion. Rapidement, le temps de travail avec la batterie s’avéra catastrophique, une demi-heure, et la batterie se détériora rapidement, s’épuisant en quelque minute.
En ce temps là, les entreprises revendaient à très bas prix (500 francs) les ordinateurs obsolètes ; et j’en ai acheté plusieurs, ils me permettaient de faire tourner les jeux d’il y a 5 ans sur un appareil gratos ; période assez étrange, typique du problème « price for money », chacun aura compris.
L’année 1995 fut un tournant, car le pu acheter un Pentium, c’est-à-dire un micro équipé de cette révolution qu’était un processeur type Pentium, un modèle que mon entreprise n’avait toujours pas : la valse des prix avait atteint un seuil qui paressait incroyable ; les ordis personnels pouvaient devenir, plus puissant que les personnels, ou plutôt notre pouvoir d’achat de cadres plus ou moins supérieurs pouvaient faire la différence. Cet ordinateur était, en plus, équipé d’une carte qui lui permettait d’être connecté à Internet ! Incroyable en 1995 où ce média faisait ces débuts.
Je garde le souvenir précis qu’à cette occasion mes enfants, âgées de 11 et 12 ans, avaient été suffisamment  excités par cette perspective, ce truc incroyable d’avoir Internet à la maison, qu’ils sont allés m’acheter un livre sur la voile, sur leur argent de poche, pour me remercier. Enfin, au delà du coût du PC, +/- 20 000 francs soit 3000 €, il ya avait le coût des communications téléphoniques, car Internet marchait comme le minitel, avec un tarif par minute connecté ; et j’oublie ce qui paraitrait aujourd’hui incroyable : un forfait par mois pour son fournisseur, son provider.
Ici va se terminer mon histoire personnelle du PC, pourquoi ? Jusqu’à présent, j’avais fait partie de l’avant-garde, ceux qui sont en avance, et que cela soit au niveau personnel que professionnel ; mais dorénavant, j’allais être un simple suiveur s’adaptant tant bien que mal, que soit soit par rapport à mes enfants que des professionnels du PC en entreprise.
Néanmoins, les images et les réputions durant très longtemps, je suis resté pendant très longtemps avec une image « plus plus plus » en informatique, et cela devant des personnes qui étaient objectivement bine meilleurs techniquement que moi.
Cela aussi est une leçon pour beaucoup …….       

          

              

                

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