Dans notre monde moderne, il est facile de
communiquer, les outils et les auditeurs sont d’un accès facile; il est possible
d’être au courant de tout sur tout en quelques secondes; quoi de plus simple
pour un homme politique d’user de toutes ces facilitées !
Quelque soit le temps, le moment, nous
avons le spectacle quotidien d’hommes politiques sur tous les fronts : la
com’ se porte très bien. Il faut occuper le terrain (mais n’est pas une
expression à connotation guerrière ?) dire ce que l’on va faire pour
réussir; enfin, ce qu’il faudrait faire ; et le proclamer très souvent. Il
leur est interdit de donner l’impression d’être passif, attentif voir de
laisser entendre « qu’on n’y peut rien » devant le déchaînement sans
cesse médiatiser des malheurs du monde.
Dans toutes les bonnes écoles de
management, là on apprend comment réussir à construire un projet, il est dit et
répété qu’il faut « dire ce que l’on va faire » et puis après
« faire ce que l’on a dit » ; une autre variante est
« réflexion – action – contrôle ».
Tout le monde sait aussi que si la com’
permet de gagner du temps, trop de monde fait très bine semblant d’ignorer que
ces discours, ce doux breuvage qui procure une sensation inégalable de maîtriser les mots en attendant d’agir, est aussi un incomparable moyen de
repousser à demain ce qui pourrait, devrait être aujourd’hui.
Face à un problème, et cela d’autant plus que
celui-ci n’as été ni prévu ni anticipé, il y a de plus en plus l’illusion qu’un
« bon coup de com’ » (mêlé à une dose de pédagogie) pourrait non pas le
résoudre, mais au moins en décaler l’échéance du naufrage. Et parfois, souvent,
cela marche ! Une grande déclaration (ce bon coup de com’) est lancée, des
actions sont promises, des budgets apparaissent, les mots stratégique,
prioritaire, important, tournent en boucle pendant quelques heures, voir
quelques jours…..
Bien sur, ceux qui affirment, communiquent,
sont sans doute (peut-être) de bonne foi, mais nous savons tous que leur secret
espoir est que l’on passe à autre chose….
Et c’est bien là que la malédiction
commence, car les vastes et stratégiques plans ne seront jamais (car ils ne le
peuvent pas) être réaliser ; dès que l’incendie sera un tant soit peu
éteint, on activera une commission, on nommera un groupe projet et un nouveau
cadavre rejoindra un nouveau placard ; et cela jusqu’à sa résurrection,
car les faits restent têtus.
Et les problèmes non-résolus restent sans
solution …..
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