mardi 21 janvier 2020

La Malédiction de la Com’


Dans notre monde moderne, il est facile de communiquer, les outils et les auditeurs sont d’un accès facile; il est possible d’être au courant de tout sur tout en quelques secondes; quoi de plus simple pour un homme politique d’user de toutes ces facilitées !
Quelque soit le temps, le moment, nous avons le spectacle quotidien d’hommes politiques sur tous les fronts : la com’ se porte très bien. Il faut occuper le terrain (mais n’est pas une expression à connotation guerrière ?) dire ce que l’on va faire pour réussir; enfin, ce qu’il faudrait faire ; et le proclamer très souvent. Il leur est interdit de donner l’impression d’être passif, attentif voir de laisser entendre « qu’on n’y peut rien » devant le déchaînement sans cesse médiatiser des malheurs du monde.
Dans toutes les bonnes écoles de management, là on apprend comment réussir à construire un projet, il est dit et répété qu’il faut « dire ce que l’on va faire » et puis après « faire ce que l’on a dit » ; une autre variante est « réflexion – action – contrôle ».
Tout le monde sait aussi que si la com’ permet de gagner du temps, trop de monde fait très bine semblant d’ignorer que ces discours, ce doux breuvage qui procure une sensation inégalable de maîtriser les mots en attendant d’agir, est aussi un incomparable moyen de repousser à demain ce qui pourrait, devrait être aujourd’hui.
Face à un problème, et cela d’autant plus que celui-ci n’as été ni prévu ni anticipé, il y a de plus en plus l’illusion qu’un « bon coup de com’ » (mêlé à une dose de pédagogie) pourrait non pas le résoudre, mais au moins en décaler l’échéance du naufrage. Et parfois, souvent, cela marche ! Une grande déclaration (ce bon coup de com’) est lancée, des actions sont promises, des budgets apparaissent, les mots stratégique, prioritaire, important, tournent en boucle pendant quelques heures, voir quelques jours…..
Bien sur, ceux qui affirment, communiquent, sont sans doute (peut-être) de bonne foi, mais nous savons tous que leur secret espoir est que l’on passe à autre chose….
Et c’est bien là que la malédiction commence, car les vastes et stratégiques plans ne seront jamais (car ils ne le peuvent pas) être réaliser ; dès que l’incendie sera un tant soit peu éteint, on activera une commission, on nommera un groupe projet et un nouveau cadavre rejoindra un nouveau placard ; et cela jusqu’à sa résurrection, car les faits restent têtus.
Et les problèmes non-résolus restent sans solution …..

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