C’est une question que l’on peut se
poser : l’écologie est-elle, va-t-elle devenir une des religions
principales du XXI siècle ?
Pas mal d’arguments plaident en
faveur de cette affirmation ; la liste des critères qui permettent de
définir que l’on a en face de soi une religion sont finalement assez bien
codifiés ; citons par exemple : une vision claire de ce qui est
important dans le jour présent, la certitude de ce qu’il faut faire pour
obtenir une vie parfaite sur la terre, et au contraire la démonstration
apocalyptique de ce qu’il va arriver si
l’on s’égare ; il y a bien devant nous le choix entre un enfer et un
paradis.
Face à ses enjeux, il y a aussi ce
qui savent, leur mission et de convaincre de gré voir de force, par la parole
ou le glaive, l’ensemble des autres, tous les autres terriens, d’adhérer d’une
manière « absolue » à la vérité établie ; et ces différentes
certitudes sont codifiés et écrites dans un ou plusieurs grands livres. La
réalité physique ou matérielle des choses présentes ne doit en aucune façon
interférer avec la vérité qui a été établie : l’écologie est
définitivement du coté des idées et n’as aucune considération pour les faits,
quand ceux-ci ont la malchance de s’opposer aux idées, ils sont non seulement
ignorés mais physiquement détruits et les gens doivent suivre.
Enfin, l’écologie n’as que faire du
bonheur individuel et du confort particulier des humains ; il y a beaucoup
important et urgent : il faut sauver l’humanité des périls qui peuvent
l’accabler, car les forces du « mal » sont toujours présentes ;
et le combat contre celles-ci ont la particularité d’être implacables. La victoire est assurée, et cela même si de combats
et batailles intermédiaires peuvent et seront le plus souvent perdus ;
cela n’as aucune importance : seul doit être prise en compte la vision de
la victoire et du paradis ultime.
Toutes ces certitudes, toutes ces
obligations immatérielles pourraient nous entraîner à qualifier l’écologie de
religion ; tout lecteur attentif aura bien vu que la majorité des critères
et qualitatifs cités ci-dessus concernent aussi les religions, qu’elles soient
mono ou polythéistes ; et on sait bien que le culte en lui-même, le
rituel, les lieux ou les officiants sont des éléments secondaires.
Cependant, il manque d’autres
éléments fondateurs et indispensables pour définir une religion ; le
premier d’entre eux est la transcendance. Si de nombreux écologistes sont
quasiment acquis à l’idée d’une vision supérieure, déifiée des autorités
immanentes auxquelles ils obéissent aveuglement (le soleil par exemple) je n’ai
pas encore vu ou lu de récits où on parlerait d’une transcendance, d’une
réincarnation d’un de ces équivalent dieu sur notre bonne vieille terre ;
oui, il y a des Dieux écologiques, mais on cherche un Abraham, Bouddha, Jésus, Lao-Tseu
ou Mahomet : aucune relation entre ces puissances mystiques n’a été établi
via un prophète ou assimilé ; or aucune religion n’as fait, depuis la nuit
des temps, l’économie de cette transcendance.
Le deuxième élément important
manquant ce jour est la stratégie clairement affirmée à tous d’une irrémédiable
volonté de conquête physique, par la guerre ou un de ces équivalents, de
l’ensemble du globe pour en faire un empire, avec sa civilisation construite
autour du culte de la religion.
Rien ne dit que l’écologie naissante
du XXI siècle ne cédera pas à l’attrait de devenir une religion complète et
définitive, sure d’elle et dominatrice, avec la mission très autoritaire de
création d’un empire ; mais ce jour, en ce début d’année 2019, on ne peut
que dire que l’écologie n’est qu’au stade que le qualifierais de pré-religieux,
et que d’autres appellent « secte » ; un peu comme la religion
chrétienne l’était durant les deux premiers siècles de notre ère : prête à
bondir, mais devant encore bénéficier que quelques transformations pour devenir
une religion à vocation mondiale.
Tout est prêt, mais rien n’est sur.
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