samedi 18 mai 2019

Qui sont les grands conquérants que l’histoire a reconnus ?


Parlons des Grands Conquérants, de ces personnes très célèbres parce qu’elles se sont imposés à travers l’histoire, ou que l’histoire a consacré à cause de leurs exploits guerriers et civils. Mais sont-ils nombreux ? Depuis la  nuit des temps, combien a-t-on compté de  conquérants, et quels sont ceux que l’on peut requalifier de « Grands Conquérants » ? En un mot qui sont-ils, qu’elles sont leurs noms. Pour les connaître, voir les classer, il nous faut d’abord passer par l’épreuve de la définition ; je dis épreuve, car cette définition n’est pas si facile, et elle finira par être sélective : beaucoup de candidats mais peu d’élus.
Conquérants vient de conquérir ; la première définition officielle que l’on trouve est sans appel « Personne qui fait des conquêtes par les armes » ; et puis il y a aussi la version plus humaine,  sentimentale « Personne qui séduit les cœurs, les esprits » ; cette deuxième vision est-t-elle adapter à notre sujet ? La première serait trop simpliste, voir négative. Et puis, après quelques réflexions, je redis Oui, trois fois OUI. Il ne suffit pas de réaliser une conquête guerrière, de réaliser une annexion pour passer du statut de « bon général » à celui de « Grand Conquérant ; il faut rajouter à la conquête guerrière, physique, géographique la dimension humaine de séduction, d’adhésion pour les personnes qui ont été conquises. A quoi avoir un nouveau territoire, une nouvelle province, si, faute d’avoir séduit les cœurs et les esprits, on se retrouve quelques années plus tard avec une révolte, une insurrection suivi d’une défaite et d’un retour à la case départ ?
Les Grands Conquérants, les meilleurs d’entre eux, ont réussi l’alchimie d’avoir réussi à conquérir les personnes, et d’avoir pérennisé d’une manière durable, des dizaines d’années voir des siècles, leur conquête ; souvent ils ont ainsi crée un empire dans la suite de leur conquête armée, et aussi été le point de départ d’une dynastie : la boucle était alors bouclée.
Et pour y réussir, toutes les règles de bonne gestion d’un pays, les principes d’une bonne gouvernance juste et efficace ont été appliqués ; après la victoire des armées est venu une politique mêlant le droit, la justice, la religion qui a permis que ceux qui avaient été vaincus et conquis de trouver une nouvelle qualité de vie les amenant à une accumulation de bonheurs individuels : de perdants, ils ont pu volontairement rejoint le camp des gagnants.
Toutes ces intégrations ne se sont pas faites à sens unique ; les vainqueurs d’hier doivent aussi se transformer eux-mêmes d’une manière suffisante pour qu’un équilibre, nouveau, stable et durables, apparaisse entre les deux communautés qui, après s’être suffisamment haïs pour se faire la guerre, puissent se réconcilier.
Enfin, on ne peut s’appuyer que sur l’histoire, des récits parlés puis écrites pour établir cette liste ; or les faits historiques ne datent que du début du premier millénaire avant JC, avant il est difficile de faire la part des choses entre les contes, rumeurs, épopées et la réalité ; il est fort possible que les empires mésopotamiens aient connus des Grands Conquérants, Nabuchodonosor ou Assurbanipal devraient peut-être faire partie de ma sélection ; mais comment valider ? Établir un début de preuves ?
Cette sélection impitoyable ne laisse filtrer que peu de noms ; j’ai sans doute été sévère, mais il le faut pour garantir la qualité de ce court récit sur les Grands Conquérants.
ALEXANDRE le Grand, la référence
Le nom du premier de ces Grands Conquérants n’est pas surprenant, il y tient sa place sans l’ombre d’un doute, et on ne compte plus les noms de ceux qui ont voulus chausser ses bottes, refaire son succès, et pouvoir se qualifier de successeur d’Alexandre. En quelques années, ce fils prodige du roi d’un microscopique état montagneux situé au Nord de la Grèce a conquis l’ensemble du monde connu. A une époque où Rome n’était qu’un petite cité-état, la Grèce empêtrée dans ses guerres intestines, civiles et suicidaires, Alexandre emmena son armée conquérir l’équivalent de la Turquie, l’Egypte, le proche orient, l’Iran, l’Afghanistan et la partie nord de l’inde.
Son talent militaire comprenait de nouvelles tactiques, ses phalanges équipées de leur longue « sarisse » sont restés célèbres ; de plus, en tant que meneur d’homme, Alexandre, toujours avec ses soldats dans tous les combats, galvanisait ses troupes d’une manière qui n’as peut-être jamais été égalée. Et après toutes ces victoires militaires, il a pu intégrer, mélanger les cultures des pays conquis : les milliers de mariages scénarisées entre Grecs et Perses sont aussi dans toute nos mémoires.
Sans doute sa fin brutale, sa mort à 33 ans, ne lui ont pas permis de terminer son œuvre, mais bien que sans successeur dynastique, son fils juste né, son empire divisée entre ses principaux généraux a survécu plusieurs siècles avec les principes originaux qu’il lui avait donné ; définitivement, Alexandre le Grand a été le premier des Grand Conquérant et sans doute le plus abouti.
Qin donna son nom à son empire
Au détour du II siècle avant JC, à l’autre bout du monde, un homme réalisa la première unité de l’ensemble des terres, royaumes et états situé entre, au sud des déserts mongols et à l’ouest la péninsule indochinoise ; il donna son nom à cet ensemble qui s‘appelle depuis la Chine. A la conquête militaire succéda une politique d’unification terrible : tout a été fait, dans la douleur et le sang, pour transformer ce vaste ensemble en un seul et même pays ; quelque qu’en fut le coût humain, cet exploit est toujours considéré comme ayant été un des plus importants accomplissements en cette partie du monde, et depuis, TOUT les pouvoirs chinois, monarchiques ou non,  n’ont fait qu’imiter ce qu’avait fait Qin : tous n’ont eu depuis comme seul ambition d’avoir une influence dans le maintien et le développement de l’Empire du Milieu.
Son monumental tombeau ne coutât pas la vie d’un seul courtisan : à une époque où tous mourrait avec leur suzerain, il préféra créer une immense armée en terre cuite, et quinze mille statues d’argile ont depuis comme mission de surveiller son dernier sommeil.
Mahomet l’empire religieux
Au milieu du moyen âge, à la fin du VI siècle après JC, un homme d’âge mur, quinquagénaire, après avoir beaucoup observé le proche orient, de la péninsule arabique aux confins de l’Inde en passant par l’Egypte a sans aucun doute compris comment faire de cette myriade de peuplades querelleuses un grand empire ; pour cela il fallait une unité militaire, donc politique mais surtout religieuse. Ses révélations comprennent des visions politiques et religieuses : un empire dans ce coin du monde, travaillé depuis mille ans par le judaïsme et le christianisme  devait avoir de nouvelles fondations religieuses.  Ainsi sont nées, de la même volonté d’un seul Grand Conquérant, l’islam et l’empire arabo-musulman ; en un laps de temps assez cours, une seule dizaine année, il réalisa son ambition.
Bien sur la succession fut difficile, pas facile de tout prévoir quand on est arrivé au pouvoir si tard, mais malgré l’hécatombe parmi les califes qui lui ont succédés, les principes fondamentaux qu’il avait mis en place ont pu être conservé, et l’empire qu’il avait crée a perduré, voir est toujours présent, grâce à l’oumma,  en ce début de XXI siècle. La religion dont il avait parfaitement vu l’importance dans le ciment de son empire a très bien rempli son rôle de stabilisateur de cet empire historiquement arabique.
Charlemagne le premier Européen
Le milieu du moyen-âge est considéré comme un âge sombre, avec régression de acquis culturels, techniques et sociaux qu’avaient apportés les Romains durant de si nombreux siècles ; depuis, l’histoire ne mentionnait qu’invasions barbares, francs ; et puis une suite de guerres, massacres à chaque fois que les nouveaux vainqueurs de leurs précédents suzerains rapidement détrôné au mieux, assassinés souvent, prenaient un pouvoir éphémère en attendant le nouveau massacre.
Et puis Charles Martel fut une première trouée lumineuse quand il pu arrêter la conquête des armées musulmanes (ou plutôt islamo-hispano-berbère) du coté de Poitiers ; entre ses deux fils, la guerre habituelle de succession vit un nommé Charles émergé et déclaré vainqueur par le pape. Et alors là, grande surprise ! Ce vainqueur, réputé analphabète, fit une œuvre colossale de gouvernement en unifiant les pays qui s’appellent aujourd’hui Europe, organisant ce qui était réputé devoir toujours être ingérable : il fut sans doute le premier non-romain à avoir crée une administration aussi efficace que celle de Rome.
Le pape, car à cette époque il usait et abusait de son statut de représentant de Dieu sur Terre, consacra sa réussite en le couronnant Empereur ; d’une société où le bellicisme était LA raison d’être, il fit une région presque paisible ; il créa le mythe de l’Europe paisible et heureuse.
Bien sur la succession fut difficile, la vieille habitude carolingienne de diviser son héritage en autant de parties que l’on avait de fils fit éclater l’empire en trois parties, mais quelques années et guerres plus tard, tout rentra dans l’ordre. Les invasions normandes firent souffrir la partie occidentale de l’empire, la partie orientale se senti investi du sentiment d’être seul légitime de recueillir l’héritage : il y eu de très nombreuses nouvelles guerres.
Mais depuis Charlemagne, il n’y a pas de conquérant européens qui n’a pas basé ses guerres de conquête sur l’impérieuse et absolue nécessité de retrouver, de refonder l’empire de Charlemagne, le Saint Empire (dit) Germanique.    
Gengis Khan l’exterminateur   
Sans doute Qin a-t-il crée la Chine, elle existe toujours ; mais les dynasties mongols n’ont eu de cesse de vouloir la conquérir, dans une volonté plus globale et étonnante de s’approprier le monde. Car c’est bien ce qui fait l’originalité de ces moghols : la simple volonté de régner sur le monde entier, ne jamais s’arrêter dans les conquêtes tant qu’il y avait une terre devant eux. Et dans sa stratégie de conquête, Gengis Khan préféra le plus souvent les guerres d’exterminations, avec un pillage totale de tout ce qu’il était possible de piller et des meurtres de tous ce qui était vivant ; tel était l’habitude.
Les historiens prêtent d’ailleurs de ce monsieur la réussite complète de génocides, l’extermination à 100 % de plusieurs dont il n’a resté absolument aucun survivant ; depuis il y a eu beaucoup d’imitateurs, mais personne n’a égalé Gengis Khan.
C’est bien ce point qui pourrait faire éliminer Gengis Khan de cette sélection, il ne commençait à gérer ses conquêtes qu’après avoir massacré une partie importante de ces habitants ; mais après cette terrible sélection non-naturelle du départ, les habitants (les survivants) des pays conquis avaient tous les avantages des gagnants.
Et la taille de cet empire fut immense, le plus grand de tous, il est plus facile de décrire ce qu’il ne comprenait pas ! L’Empire mongol était TOUT le monde connu sauf : la partie Sud de l’Inde, l’Arabie, l’Europe du Nord, la Sibérie et la partie Ouest de l’Europe, au delà de la Pologne aujourd’hui ; tout le reste dépendait des Khan.
Les successions entre les Khan étaient difficiles, beaucoup ont pensé que cela n’allait pas le faire, mais cela fit souvent, jusqu’à la dernière fois !
Pas de Français dans cette liste, il me semble que deux seuls pourraient être proposés : Louis IX et Napoléon 1er.
Louis le neuvième, plus connu sous le nom de Saint Louis, fut un grand organisateur, qui a pu reconquérir son royaume, et surtout renforcer durablement le concept de roi-chrétien ; à sa suite, pendant deux ou trois siècles, tous les gouvernants, grands seigneurs et rois, asseyaient leur crédibilité et agissaient en se réclamant de l’héritage de Saint Louis : c’est cela aussi la marque des Grands Conquérants.
Napoléon aurait très bien pu faire partie de cette liste, il fut un remarquable exemple de conquérant-pacificateur-organisateur. S’appuyant sur les idéaux de la Révolution, il mit l’Europe à ses pieds et dans ses mains. Hélas, trois hélas, un appétit trop fort alla tout gâcher d’abord en Espagne puis en Russie.
Et depuis cette époque de la fin du XV siècle, avons-nous eu des Grands Conquérants depuis ? Et bien, j’hésite à proposer des noms ; Charles Quint ? Son ambition n’était que maintenir l’existant ; Napoléon ? Voir ci-dessus ; Hitler ? N’ayant pas voulu ou pu passer par l’étape pacification des conquêtes, son échec était inscrit. On ne peut que craindre (ou souhaiter) que cette liste de Grands Conquérants soit définitivement close.

Post-scriptum: sur Mahomet le conquérant, je viens de retrouver un texte d'Alexandre Dumas qui résume sa totale réussite:
"Le 10 septembre 570, sur les confins de l’Arabie Pétrée, au milieu de la ville de La Mekke, dans le sein de la tribu de Koreisch, qui descend en droite ligne d’Ismaël, fils d’Abraham, naît un enfant dont les aïeux occupent depuis cinq générations la souveraineté de cette ville. À deux mois, la mort lui enlève son père ; et à six ans, sa mère : l’orphelin, élevé par Abou-Thaleb, son oncle, adopte la profession du commerce. À treize ans, il voyage dans la Syrie ; à dix-huit, la régularité de sa conduite, la franchise de ses paroles, la concordance de ses actions avec ses paroles, lui méritent le nom d’Al-Amin (le Fidèle) ; à quarante ans, l’homme, instruit par ses voyages dans les dogmes religieux des pays qu’il a parcourus, jette les yeux autour de lui : il voit les Arabes partagés en tribus rivales, professant les unes l’idolâtrie, les autres un judaïsme corrompu ; les chrétiens orientaux divisés en une multitude de sectes qui se persécutent avec fureur. Lui seul, au milieu des peuples grossiers et ignorants, doué d’une mémoire heureuse, d’une éloquence vive, d’une présence d’esprit rare, d’un tempérament robuste, d’un courage inébranlable, reconnaît sa supériorité sur tout ce qui l’entoure, devine que le terrain n’attend que la semence, et commence à penser qu’il pourrait bien être appelé, comme Jésus, fils de Marie, à prêcher les dogmes d’une religion nouvelle. Bientôt il se présente au peuple comme l’envoyé de Dieu ; mais, ainsi que tout fondateur de secte, il commence par éveiller l’incrédulité et la persécution. Poursuivi par les Koreischites comme faux prophète, il est forcé d’abandonner La Mekke en proscrit ; et de cette fuite, qui correspond chez nous au vendredi 16 juillet 622, sous le nom d’Hedjirah,
qui veut dire fuite, date pour le monde une troisième ère.
Médine reçoit le proscrit ; là le rejoignent ses disciples, là se rassemble une armée. Il se met à sa tête, et, le sabre en main, se rouvre une route vers la ville qui l’exila, et dans laquelle, le 12 janvier 630, il rentre en conquérant et en prophète, à l’âge de soixante ans. Alors le vieillard se rend au temple, en fait abattre les trois cent soixante idoles, sans en excepter les statues d’Abraham et d’Ismaël, ses ancêtres : puis, pour purifier le saint lieu, il se tourne successivement vers l’orient, le midi, l’occident et le nord, croisant à chaque pause les bras sur la poitrine, et criant : « Allah ak-bar, » Dieu est grand. Enfin, deux ans après, comblé d’honneurs et de respects, unique prophète d’une religion qui domine aujourd’hui la moitié de l’ancien hémisphère, premier fondateur d’un empire qui, agrandi par ses successeurs, embrassera, en quatre-vingt-dix ans, plus de pays que les Romains n’en avaient conquis en huit siècles, il meurt à Médine le 8 janvier 632 de l’ère chrétienne, et, trois jours entiers, les chefs des tribus qu’il a soumises ont besoin de contempler son cadavre pour croire que celui-là qui a fait de si grandes choses était un homme mortel comme les autres hommes.

Cet enfant orphelin, cet homme fugitif, ce vieillard triomphateur, c’est Mahomet le prophète, que ceux de l’Orient appellent Mohammed-Aboul-Cassem."

mardi 14 mai 2019

L’Ecologie, la nouvelle religion du XXI siècle ?


C’est une question que l’on peut se poser : l’écologie est-elle, va-t-elle devenir une des religions principales du XXI siècle ?

   Pas mal d’arguments plaident en faveur de cette affirmation ; la liste des critères qui permettent de définir que l’on a en face de soi une religion sont finalement assez bien codifiés ; citons par exemple : une vision claire de ce qui est important dans le jour présent, la certitude de ce qu’il faut faire pour obtenir une vie parfaite sur la terre, et au contraire la démonstration apocalyptique  de ce qu’il va arriver si l’on s’égare ; il y a bien devant nous le choix entre un enfer et un paradis.
   Face à ses enjeux, il y a aussi ce qui savent, leur mission et de convaincre de gré voir de force, par la parole ou le glaive, l’ensemble des autres, tous les autres terriens, d’adhérer d’une manière « absolue » à la vérité établie ; et ces différentes certitudes sont codifiés et écrites dans un ou plusieurs grands livres. La réalité physique ou matérielle des choses présentes ne doit en aucune façon interférer avec la vérité qui a été établie : l’écologie est définitivement du coté des idées et n’as aucune considération pour les faits, quand ceux-ci ont la malchance de s’opposer aux idées, ils sont non seulement ignorés mais physiquement détruits et les gens doivent suivre.
   Enfin, l’écologie n’as que faire du bonheur individuel et du confort particulier des humains ; il y a beaucoup important et urgent : il faut sauver l’humanité des périls qui peuvent l’accabler, car les forces du « mal » sont toujours présentes ; et le combat contre celles-ci ont la particularité d’être implacables.  La victoire est assurée, et cela même si de combats et batailles intermédiaires peuvent et seront le plus souvent perdus ; cela n’as aucune importance : seul doit être prise en compte la vision de la victoire et du paradis ultime.
   Toutes ces certitudes, toutes ces obligations immatérielles pourraient nous entraîner à qualifier l’écologie de religion ; tout lecteur attentif aura bien vu que la majorité des critères et qualitatifs cités ci-dessus concernent aussi les religions, qu’elles soient mono ou polythéistes ; et on sait bien que le culte en lui-même, le rituel, les lieux ou les officiants sont des éléments secondaires.
   Cependant, il manque d’autres éléments fondateurs et indispensables pour définir une religion ; le premier d’entre eux est la transcendance. Si de nombreux écologistes sont quasiment acquis à l’idée d’une vision supérieure, déifiée des autorités immanentes auxquelles ils obéissent aveuglement (le soleil par exemple) je n’ai pas encore vu ou lu de récits où on parlerait d’une transcendance, d’une réincarnation d’un de ces équivalent dieu sur notre bonne vieille terre ; oui, il y a des Dieux écologiques, mais on cherche un Abraham, Bouddha, Jésus, Lao-Tseu ou Mahomet : aucune relation entre ces puissances mystiques n’a été établi via un prophète ou assimilé ; or aucune religion n’as fait, depuis la nuit des temps, l’économie de cette transcendance.
   Le deuxième élément important manquant ce jour est la stratégie clairement affirmée à tous d’une irrémédiable volonté de conquête physique, par la guerre ou un de ces équivalents, de l’ensemble du globe pour en faire un empire, avec sa civilisation construite autour du culte de la religion.
   Rien ne dit que l’écologie naissante du XXI siècle ne cédera pas à l’attrait de devenir une religion complète et définitive, sure d’elle et dominatrice, avec la mission très autoritaire de création d’un empire ; mais ce jour, en ce début d’année 2019, on ne peut que dire que l’écologie n’est qu’au stade que le qualifierais de pré-religieux, et que d’autres appellent « secte » ; un peu comme la religion chrétienne l’était durant les deux premiers siècles de notre ère : prête à bondir, mais devant encore bénéficier que quelques transformations pour devenir une religion à vocation mondiale.
    Tout est prêt, mais rien n’est sur.   



lundi 6 mai 2019

Analyse critique et détaillée du titre d’un article de presse


Dans l’édition informatique du lundi 6 Mai du « Point », un article se présente avec ce titre « Un million d'espèces menacées d'extinction : le cri d'alarme de l'ONU », essayons d’en faire une analyse critique et détaillée.
Le titre démarre par chiffre, comme très souvent le cas aujourd’hui, un gros chiffre pour impressionner et donner du poids à l’argumentation qui va suivre : un million ! L’emploi des chiffres est de plus en plus la règle: il faut mesurer pour convaincre.
Le deuxième mot est « espèce » nul doute que l’on parle du vivant, des choses de la vie, il s’agit d’espèces animales ; et le mot suivant « disparition » renvoie directement à l’arrêt de la vie, à la mort ; et cette mort concerne non seulement des animaux actuels, mais de toute la lignée, de tous les descendants de ces espèces animales : un horrible massacre.
Il faut être crédible pour affirmer cela, et la caution est directement l’ONU : du lourd, du sérieux ; si cela avait été l’Agence Européenne de l’environnement, l’impact n’aurait pas été le même ; mais là l’ONU apporte une garantie de véracité.
Ces espèces auraient-elles disparues ? Seraient-elles en voie immanente de disparition ? Ouf, non : elles sont « menacées » ; et on retrouve la délicate nuance derrière lequel se cache tous les articles de ce type : le conditionnel, ce n’est jamais tout à fait certain. Mais sans doute suffisamment probable pour justifier un titre de ce niveau de dramatisation.
Et nous arrivons à un résumé synthétique de la grande majorité des articles de presse en ce début du XXI siècle : un chiffre choc, une caution théorique et un drame absolu à venir ; sauf si c’est l’inverse ou le contraire qui arrive.
Au final, rien ne peut être considérée comme faux, mais tous les éléments du « non vrai » sont réunis ; est-ce cela une « fake news » ? Comprenne qui pourra.
PS : au fait, combien y a-t-il d’espèces dans le monde ?