mercredi 13 novembre 2024

Histoire du Doliprane

En ce milieu d'automne 2024, l'actualité s'est brutalement porté sur Sanofi et le Doliprane. Pourquoi ? Comment ? Les emballements médiatiques sont habituels mais, pour une fois, je connais assez bien l'histoire, étonnante et bizarre, de ce cette marque, de ce médicament.

Au départ, il y a le projet de Sanofi de céder, de vendre, sa branche "grand public", on dira OTC (other the counter), nommé Ophela, à des acheteurs. La raison en est simple : Sanofi veut se consacrer exclusivement aux produits d'innovation, qui sont assez uniquement prescrits par les médecins, voir les spécialistes. Or, il existe aujourd'hui deux grandes classes de maladies de médicaments associés : 

1/ les produits grand public, pour les petits bobos, qui peuvent être acheter directement par les patients, dans des supermarchés ou en pharmacie, directement (d'ou l'expression OTC); pour ces petits bobos on considère que tous les patients en savent assez pour choisir eux-mêmes les traitements; par exemple, j'ai mal à la gorge, et je prends des médicaments contre le mal de gorge; bien évidemment, tous cela est contrôlé par les autorités de santé dites de tutelle.

2/ les produits de prescriptions, pour des maladies plus graves, prescrits par des médecins, avec des effets principaux importants et souvent des effets secondaires, toujours remboursées sauf cas exceptionnelles.

En résumé : grand public = automédication = non remboursé, et médecins = prescription = remboursé. La raison fondamentale est de ne rembourré que les maladies assez graves pour qu'un médecin la prenne en charge, et donc prescrive des médicaments dont seuls les médecins peuvent le faire: CQFD.

Ce schéma s'applique dans de très nombreux développés ayant des systèmes de santé avec prise en charge moyennant paiement, le type très classique des assurances santé. Tous les pays ? Non, sauf UN, en France on peut avoir des médicaments grand public, que le patient peut acheter et qui sont remboursés. Partout dans le monde ce schéma semblerait baroque, mais il ne faut jamais oublier qu'en France, nous avons la fonction publique, les fonctionnaires les plus créatifs voir perfectionnistes qu'il soit, et que le monde entier nous envie peut-être.

Et Le Doliprane est dans ce cas ! Médicament très connu (il fait partie des 10 marques dont les Français peuvent dire le nom en spontané) très utilisé (plusieurs centaines de millions de boites dans notre pays) et qui est tout à la fois grand public et remboursable, donc parfois (trop) souvent remboursé. Ce modèle peut-il être exporté dans d'autres pays ? A-t-il un avenir comme innovation dans d'autres pays ? Bien sur que non !

Le Doliprane contient 500 mg de paracétamol; est-il le seul médicament contenant ce principe actif ? La aussi non, il y a des dizaines de produits en France contenant du paracétamol, Efferalgan par exemple.

Au fait, le paracétamol est un vieux médicaments, passé dans le domaine public, il devrait être générique, non ? Partout dans le monde, on vend du paracétamol générique, mais pas en France; pourquoi ? Cela va être un peu plus compliqué à expliquer !

Dans beaucoup de pays, l'état laisse les entreprises décider, se battre, pour savoir si un produit a le statut de générique ou non; ainsi, aux USA, les fabricants de génériques étudient les dossier sur la propriété intellectuelle des principes actifs, et s'ils ont la conviction que le brevet d'une molécule est "tombé dans le domaine public", et bien il lance une copie, un générique. Cela se termine parfois par un procès entre le laboratoire propriétaire et le copieur (au grand plaisirs des avocats d'affaires) mais c'est la vie.

Chez nous, notre brillante administration prend les choses en main, et décide à partir de quelle date une molécule brevetée n'est plus protégée; est alors crée un "groupe générique" et les fabricants de génériques peuvent déposées des demandes simplifiées de commercialisation, simplifiées car il n'y a pas de partie "études cliniques". De plus, ils ont inventés le concept de "générique de marque", c'est à dire d'un produit contenant une molécule générique mais portant un nom de marque.

Et le Doliprane ? Et bien Sanofi a toujours prétendu (démontré ?) que le Doliprane n'as pas été le premier médicament à base de paracétamol, et qu'il est un générique de marque de ce principe actif. On peut aussi ajouter que des charters de députés ont été régulièrement envoyés à Lisieux, dans le Calvados, pour prendre conscience que l'usine qui fabrique le Doliprane emploie plusieurs centaines de  personnes, et que 95 % de l'activité consiste à faire ces petites boites jaunes.

En résumé, une exception française, spéciale, absolument pas exportable, et qui fait de plus en plus désordre dans le panorama "médicaments" en France; d'ailleurs les gouvernements depuis au moins 20 ans ont souvent souvent essayé de se débarrassé.

Alors pourquoi tout ce touin touin sur la "dimension stratégique" ?

lundi 8 janvier 2024

Histoire récente du Moyen Orient

     

    S’il est une région du monde qui a fait et continue à faire l’actualité en ce début de XXI siècle, c’est bien le Moyen Orient. Compris entre l’Egypte et l’Iran d’Est en Ouest, la Turquie et l’Arabie Saoudite du Nord au Sud, le récent état d’Israël se trouve à son centre. Pour essayer de comprendre ce qu’il s’y passe en ce début de XXI siècle, reprenons l’histoire récente, les 100 dernières années, depuis la première guerre mondiale.

    En 1914, l’Empire Ottoman, depuis longtemps homme malade de l’Europe, rejoignit l’Allemagne et l’Autriche contre les Alliés pour la première guerre mondiale. Ayant à sa tête un calife et dirigée par un grand vizir, ce vaste Empire englobait la Turquie, l’Arabie et toutes les régions jusqu’à la Perse à l’Est. La guerre perdue, il fut morcelée avec la création de l’Arabie Saoudite et un système de protectorats entre Français et Anglais pour le reste. Des nationalistes dits Jeunes Turcs prirent le pouvoir, et une guerre « rectificatrice » s’en suivit contre la Grèce. Les Grecs de Turquie furent expulsés, et dans la foulée les Turcs Grecs de la Grèce; cela fut un des premiers nettoyages ethniques du Moyen Orient.

Chapitre UN : le temps des illusions

20 ans plus tard, après la deuxième guerre mondiale, un nouveau découpage eut lieu. D’une part des royaumes furent crées à la place des protectorats anglo-français : Jordanie, Irak, Syrie, ayant tous avec des rois d’origine Hachémites, venant de la lignée du Prophète, ainsi que le Liban. Et d’autre part l’ONU s’occupa du territoire de la Palestine. Une de ses premières décisions a été la résolution 181 qui portait comme titre « Plan de partage de la Palestine » fut voté rn 1948. Il était prévu deux états, un « Juif » et un « Palestinien », avec une « grande Jérusalem » sous statut international. Schématiquement, l’état palestinien comprenait la Galilée au Nord, Gaza ainsi qu’une partie du Néguev et une Cisjordanie plus grande qu’aujourd’hui; le reste serait Israël.

Derrière cette décision, Il y avait la volonté, après l’extermination des juifs d’Europe, de donner une espèce de compensation aux juifs survivants, dans la suite de la Déclaration Balfour sur le foyer national juif. Mais il s’agissait aussi de punir les dirigeants arabes de la Palestine qui avait largement collaboré avec les autorités allemandes durant la guerre ; le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini ayant non seulement encouragé la Shoah lors de nombreux déplacements à Berlin, mais aussi participé à la création de la Légion Arabe. Plus ou moins division SS,  elle alla exterminer juifs et chrétiens dans les Balkans. Farouchement antisémite, il était un des chefs palestiniens lors de la période 1948-1949, il le restera jusque que dans les années 1970

               Car à peine l’état d’Israël fondé, tous leurs voisins arabes lui déclarèrent une guerre totale, avec comme objectif la destruction de ce nouvel état : cela fut la première guerre israélo-arabe. La solution « deux états » connu son premier échec. A la surprise de beaucoup, les forces armées très récentes de l’état juif gagnèrent cette première guerre, en augmentant sensiblement leur territoire par rapport au partage de l’ONU : Israël repris tout le Néguev (hors Gaza) la Galilée au Nord et agrandit son territoire en Cisjordanie ; il est assez paradoxal que ce nouveau découpage issu d’un énième cessez le feu passe, au XXI siècle, pour les frontières reconnus internationalement d’Israël, et le tout sous le nom de « ligne verte ».

Les nombreuses manifestations contre les Juifs dans les pays Arabes (Moyen Orient et Maghreb) aboutirent à l’expulsion vers Israël de 600 000 personnes ; et de nombreux palestiniens inclus dans les nouvelles frontières d’Israël se réfugièrent chez leurs voisins arabes, Liban mais surtout en Jordanie. L’Egypte refusa tout réfugié, ils furent refoulés vers la bande de Gaza, augmentant considérablement la population de cette zone On vit la création de très nombreux camps, le tout dès le départ largement financé par l’ONU.

               Dans les mois qui suivirent, la Jordanie annexa la Cisjordanie et l’Egypte la bande de Gaza : il ne restait plus rien de l’état palestinien. Le récent roi de Jordanie le paya rapidement de sa vie, assassiné à Jérusalem par un palestinien, beaucoup pensent que le grand mufti de Jérusalem l’ordonna ; après l’intermède de quelque mois de son fils Tahal, son petit fils Hussein fut nommée roi, son règne allait durer 46 ans.

               Entre 1948 et 1956, l’évènement majeur de cette région fut l’arrivée au pouvoir de Nasser en Egypte. Il exacerba le nationalisme arabe, se proclama « Rais » et voulut unifier le Moyen Orient sous son autorité. Une de ses premières décisions fut la confiscation sans paiement du canal de Suez. S’en suivit la très étrange guerre de 1956 qui dura 9 jours : Israël envahit très rapidement le Sinaï, aidé par des parachutages Anglais et Français sur le canal. La « pression » internationale du duo USA-URSS aboutit à une retraite assez honteuse des vainqueurs sur leurs positions de départ. Beaucoup ont oublié la toute nouvelle puissance militaire de Tsahal, ainsi que la communication irréaliste des pays arabes : leurs discours ont alors atteint des sommets dans le déni. Un cessez le feu avec casque bleus fut établi, suivi par un nouveau nettoyage ethnique : tous les juifs Egyptiens, soit 75 000 personnes, furent expulser en devant faire « cadeau » au gouvernement de tout leurs biens.

               Durant les 10 années qui suivirent, tout le monde savait que Nasser voulait une victoire, une revanche, et qu’il la préparait sans relâche avec l’aide militaire soviétique : l’Egypte se couvrit de chars T 56 et de Mig 21. A son initiative, une République Arabe Unie fut crée regroupant l’Egypte, Syrie et la Jordanie, avec un commandement militaire unique au Caire. En Mai 1967, les discours enflammés des leaders arabes faisaient descendre dans la rue, tout les jours, des millions de manifestants; les slogans étaient « revanche militaire », « libération de toute la Palestine », mais aussi « les juifs à la mer » : il n’était plus question de deux états, il s’agissait de faire disparaitre l’état d’Israël pour toujours.

Du 5 au 10 Juin 1967, la guerre des Six Jours vit une victoire écrasante, absolue de Tsahal ; oui Israël a envahi le Sinaï et la Cisjordanie sans déclaration de guerre, mais oui, cette guerre était inévitable car voulue par les 3 pays de la République Arabe Unie. Sur l‘aspect purement militaire, de nombreux historiens notent que la défaite n’aurait pas été aussi totale si les discours dithyrambiques de victoire de la part de l’Egypte durant les premiers jours n’avaient totalement obscurci la réalité des combats chez les militaires et dirigeants alliés : alors que son aviation était détruite à 100% et que les chars de Tsahal étaient au bord du canal de Suez, des communiqués de victoire étaient publiés au Caire. Les syriens et jordaniens passaient logiquement à l’offensive, allant vers un massacre programmé. Après ces quelques jours euphoriques, la vérité apparut et les armées arabes se sont effondrées dans une panique indescriptible. L’ampleur de la défaite amplifia des phantasmes de trahison et une amertume terribles au sein des états arabes qui allaient une nouvelle fois les durablement les plonger dans un déni total. En attendant, Israël se retrouva maitre du Sinaï, Cisjordanie et Golan.

Chapitre DEUX : le temps des paradoxes

Après la vraie fausse démission de Nasser, un personnage émergea du coté palestinien : Yasser Arafat ou Abou Ammar. Disons le clairement, l’auteur de ces lignes pense qu’il s’agit de la personne qui a le plus nuit à la possibilité d’un règlement du conflit avec la création d’un état palestinien durant toute ce dernier demi-siècle. Un journaliste a dit de lui qu’il « n’avait jamais oublié de rater systématiquement toutes les bonnes occasions ». Ayant pris la tête de l’OLP (au cours d’une réunion tenue à Moscou), il cherche une base pour faire des opérations militaires anti-israéliennes ; son choix se porta sur la Jordanie qui comptait alors une majorité de résidents d’origine palestinienne. Mais le gouvernement Jordanien réagit avec une rare violence au cours de l’opération Septembre noir, en 1970. De « très nombreux milliers de palestiniens » civils ou militaires furent tués. Cependant tous les cadres politiques et chefs militaires purent se réfugier au Liban. La Jordanie continuait d’exister, mais à quel prix ! Les années suivantes furent marqués par le début des attentas palestiniens sanglants, avec le massacre des jeux de Munich et autres attentats suicide en Israël.

Avec tous ces territoires en plus, l’état d’Israël, dont la surface initiale était de 20 000 km² avait plus que triplé ; dans ces nouveaux territoires s’installèrent de arrivants juifs, des colons, créant des villages destinées à se transformer en ville : nous avons « les colonies israéliennes en territoires occupés ». Sont-elles légales vis-à-vis du droit international ? Bien malin celui qui arrivera à prouver cette idée ou son contraire; mais notons deux points : d’abord c’est dans l’ADN des arrivants, des migrants juifs vers la terre d’Israël, de créer des villages agricoles communautaires, plus ou moins repliés sur eux-mêmes, vaguement autogérés et socialisant appelés kibboutz, et cela sur des terrains dont l’achat est 100% légal ; et d‘autre part, cela rend une solution « paix contre territoires » vraiment plus compliquée, car il faut au préalable déplacer ou détruire ces kibboutz.  

La troisième guerre israélo-arabe fut déclenchée par l’Egypte avec une attaque surprise le jour du Yom Kippour, importante fête religieuse juive. Peut-on (une nouvelle fois !) s’étonner que cette guerre ait eu lieu ? Et que pour faire une attaque surprise l’état major égyptien ait choisi le jour d’une fête religieuse de l’adversaire ? Evidement non ! La guerre est la guerre, point final. Beaucoup mieux préparé que celle de 1967, l’armée égyptienne, bien aidée par l’armée syrienne, faillit faire trembler Tsahal; la Jordanie déclara qu’elle avait déjà assez donnée, et se déclara hors-jeu dès le départ. Au final, l’Egypte était persuadé d’avoir reconquis son honneur (toujours très étonnant ce concept) et se déclara prête à faire la paix contre la restitution du Sinaï.

Nous avons vu le plan des « deux états », découvrons celui de « la paix contre les territoires  occupés ». Les deux états renvoient à 1948, avec l’idée que deux peuples devraient avoir deux états avec des frontières distincts, cela fut le point pivot des accords d’Oslo en 1993, et on en reparle toujours en ce début de XXI siècle. Après la guerre de 1967, le concept de la paix contre les territoires occupés suppose que l’Egypte fasse la paix contre le Sinaï, la Jordanie idem pour la Cisjordanie et la Syrie pour le Golan. L’état palestinien devant attendre que cela soit fini pour voir le jour.

A partir de 1973, l’Egypte s’engagea dans ce processus, fit la paix avec Israël et récupéra le Sinaï. En réponse se constitua le « Front du Refus » réunissant Syrie, Libye, Irak, Algérie et OLP ; tout cela fermement organisé par Moscou. Il faut toujours rappeler qu’à cette époque, tous les mouvements ou organisations pro palestiniennes étaient communistes, marxistes léninistes, l’URSS dirigeant tout cela en sous main. Cependant, cette même OLP, par la voix de son chef Yasser Arafat, oscillait, officiellement entre ce front du refus, et la reconnaissance de l’état Israël ; des scissions dans le mouvement palestinien aboutirent à la création d’autres mouvements FPLP, par exemple ; avec de nombreuses luttes entre palestiniens et assassinats fratricides.

Et puis vinrent les années terribles pour l’ensemble de cette région : 1979 et 1980. D’abord, l’Iran change de régime, le chah est renversé début 1979 par une alliance entre le parti communiste Toudeh et les religieux chiites ; rapidement, le Toudeh fut physiquement éliminé par les chiites (les islamo gauchistes de 2023 devraient s’en souvenir) ; l’URSS se trouvait brutalement sans accès aux mers chaudes, or cet accès était une des pierres angulaires de sa politique étrangère depuis de nombreux siècles.

Ensuite, la grande mosquée de la Mecque fut militairement envahie par des « intégristes » ; on mesure mal chez nous l’ampleur du choc produit dans le monde musulman le fait de voir des musulmans se battent et mourir à l’intérieur du lieu le plus saint de l’Islam, de plus pour dénoncer les péchés des gardiens de ces lieux saints, sachant que ce pays est très officiellement celui des Wahhabites pratiquant déjà un Islam déjà rigoriste. Tous les récits des princes descendants des Saoud fréquentant casinos et prostituées européennes remontèrent à la surface, et l’intégrisme « absolue » acquis ses lettres de noblesse au prix de quelques centaines de morts.

Enfin, l’URSS, frustré par la perte de la route iranienne vers les mers chaudes, voulut récupérer celle qui passait par l’Afghanistan ; ce pays fut envahi, avec comme d’habitude pour l’URSS, l’alibi de la libération coloniale ; une nouvelle guerre démarra et on vit les USA aider militairement des rebelles musulmans intégristes farouchement antioccidentaux : un nouvel exemple du concept « les ennemies de mes ennemis sont mes amis ».

Pendant ce temps, les chiites d’Iran voulurent aussi montrer qu’ils se mettaient dans la course de la lutte contre l’Occident, et ils firent une action incroyable : prendre en otages l’ensemble des personnels civils et diplomatiques de l’ambassade des Etas Unis. La mollesse réactions des Nations Unis restera pour longtemps une marque d’infamie de cette institution par rapport à sa chartre.

Petite intermède, alors que l’URSS reprenait pied en Pologne avec Jaruzelski, Israël en profitait pour simplement annexer le plateau du Golan ; ce n’était plus un territoire occupé ; mais les espoirs de paix avec la Syrie (et donc le Liban) étaient enterrés.

L’Irak, pays chiite gouverné par sunnites, très bien armé par de nombreux pays (dont la France) crut son heure de gloire venu et voulut envahir puis annexer les champs pétroliers d’Iran ; le résultat fut une guerre terriblement meurtrière qui dura une dizaine d’année. Le conflit Israël pays arabes pendant ce temps ? Une suite de prise de positions terriblement hors sol, et de nombreux attentas suicides envoyant des jeunes désœuvrés se faire exploser dans le camp d’en face, en Israël.

A la suite de plusieurs provocations, Tsahal fit un aller-retour au Liban en 1982 pour éliminer l’OLP, celle-ci fut sauver in extremis, et s’exila en Tunisie. France et USA voulurent s’interposer entre les milices Libanaises en envoyant un corps expéditionnaire repeint en maintien de l’ordre ; deux attentats et quelques centaines de morts plus tard ils repartirent tout penauds.

A cette époque, en juin 1982, il se passa une bien étrange bataille aérienne. En 1973, l’armée de l’air israélienne avait beaucoup souffert des systèmes air-sol soviétiques SAM : une centaine d’avions avaient été abattus. Devait-on remettre en cause la possibilité d’acquérir une supériorité aérienne sur le champ de bataille ? Dans l’éternel combat de la cuirasse et du canon, la cuirasse tenait la corde. Largement aidé par les technologies américaines, l’armée de l’air Israélienne détruisit en deux heures toute l’aviation syrienne, soit une centaine d’avions, et tous les sites SAM syriens, une trentaine. En démontra que l’on pouvait, grâce à des techniques « informatiques nouvelles » conquérir la suprématie aérienne, Israël fit une bien immense aux USA. La Syrie était militairement annihilée, la réputation du matériel soviétique effondrée ; l’URSS se trouvait stupéfaite et nue pour sa défense.  

Mais chacun répétait régulièrement qu’il fallait libérer Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa, et c’est ainsi que, petit à petit, le rationnel idéologique de la lutte contre Israël se transforme pour les palestiniens, d’un rationnel communiste / libération d’un peuple à celui religieux de lutte pour un symbole de la religion musulmane contre la religion juive. On peut aussi y voir l’impact de la guerre en Afghanistan et du financement par les riches monarchies pétrolières arabes qui n’avaient aucun avenir en cas de révolution rouge. Insensiblement, Arafat se transforma de révolutionnaire communiste à représentant des frustrations des musulmans ; comment cette transformation put avoir lieu et devint crédible pour nous tous ? Mystère. Enfin, la guerre Iran-Irak se termina sur un « stand by » informel, chacun retrouvant 8 ans après ses frontières du début, avec plusieurs MILLIONS de morts ; ainsi va la vie au Moyen Orient.

Après toutes ces tueries, la cause palestinienne était au plus bas ; pour la rélever la première intifada débuta. Nous allions voir des enfants ou adolescents lancés des pierres sur les forces de l’ordre, militaires compris : cela fut très spectaculaire et largement médiatisé. Je reste toujours perplexe quand les militaires lancent leurs enfants en temps que chair à canon, cela rappelle trop les derniers mois du IIIème Reich.

Sitôt la guerre Iran-Irak finie, Saddam Hussein se jeta sur le Koweït ; pourquoi ? Franchement, les explications rationnels manquent, encore une de ces décisions incompréhensibles. Par contre les palestiniens, l’OLP en tête avait prirent le parti de l’Irak ; cela devait révèle catastrophique pour la suite : tous les palestiniens furent expulsés du pays. La cote de Yasser Arafat était encore plus basse ; d’autant plus basse qu’avec l’effondrement de l’URSS, la cause palestinienne perdait ses soutiens historiques communistes, au niveau diplomatique, financier et surtout militaire. Cela amplifia la recomposition d’un Moyen Orient « marxiste léniniste » en Moyen Orient centré sur la religion, sur l’Islam, mais avec ses variantes Sunnite, Chiite et Turkmène.

Cela entrainera-t-il l’OLP vers plus réalisme ? Peut-être, mais la mécanique diplomatique reprit du poil de la tête et aboutit aux accords d’Oslo, un vrai deuxième souffle pour la solution à deux états ! Pratiquement, nous revenions au mécanisme territoires contre paix. Israël lâchait de nombreux territoires en Cisjordanie sans revenir aux frontières de 1967, et un état palestinien était crée avec la Cisjordanie plus Gaza ; la question des colonies fut reporté à plus tard. Les frontières de l’Autorité Palestinienne ressemblait une côte rocheuse finement déchiqueté et la question de la continuité territoriale se posait dès le départ au sein même de la Cisjordanie, sans parler de l’écartèlement avec Gaza.

Oslo, ce nom de ville est associe aux accords entre Israël et l’OLP pour relancer le concept de solution à deux états. Certains se sont souvenus que la Cisjordanie était juridiquement Jordanienne ; un accord de paix fut trouvé et la Jordanie « donnait » la Cisjordanie à l’Autorité Palestinienne, tandis qu’Israël continuait à assurer la sécurité sur de nombreuses régions, dont celles où les colons étaient installés. Une Autorité palestinienne fut crée regroupant Gaza et une partie de la Cisjordanie : on était encore assez loin d’une solution simple et efficace, mais cela avançait.   

L’argent arriva à flot dans ce nouvel « état », et avec cet argent vinrent les constructions (maisons, immeubles, écoles, université, hôpitaux) mais aussi la corruption avec de trop belles maisons et les Mercédès noires. Cependant, le front du refus était toujours aussi hostile à l’existence d’Israël ; et la création de l’Autorité Palestinienne présupposait la reconnaissance de l’état d’Israël et devait explicitement entrainée une coopération sur la sécurité à Gaza et en Cisjordanie : tout était réuni soit pour un succès éclatant ou un échec terrible.

Mais ces années 1990 étaient marquées par un optimisme assez béat, on parlait du « commencement de la fin de l’histoire », on imaginait que négociation et démocratie pouvaient tout réglés. Le président américain Bill Clinton invita Ehud Barak, à l’époque chef du gouvernement d’Israël, et Yasser Arafat, représentant toutes les sensibilités palestiniennes à venir discuter à Camp David, résidence d’été officiel des présidents américains ; après tout, la paix entre Israël et l’Egypte y avait été trouvé en 1978. Du 11 au 25 Juillet 2000, les concessions israéliennes furent au maximum sur Jérusalem et la Cisjordanie ; cependant, le résultat final fut un échec, beaucoup d’historiens pensent que camp du refus avait fait plier l’OLP.

Chapitre TROIS : le temps de la haine

On avait vraiment l’impression qu’un ressort était tendue au maximum, et que sa détente pouvait être catastrophique. Les attentas du 11 Septembre allaient clairement démontrés que le principal problème du Moyen Orient n’était plus la question palestinienne, mais le choc des civilisations Occidentales et Arabo-musulmanes, avec un rationnel des plus classiques : le Moyen Orient voulait la modernité Occidentale, technique surtout, mais rejetait la civilisation Occidentale et tous ces concepts de démocratie directe et tolérance aux minorités trop décalées par rapport aux standards ou habitudes de vie séculaire.

La réaction militaire Américaine, soutenu plus ou moins pas certains membres de l’OTAN, avec l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak allait mettre le Moyen Orient en face de ses propres contradictions : les trois blocs reprirent leur indépendance et leur antagonisme.

De quels blocs parle-t-on ? D’abord, le bloc historique : arabo-sunnite, qui se veut l’unique et légitime représentant historique de l’Islam, lieu ou Mahomet est né et a vécu, le protecteur et gérant des lieux saints : l’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe persique ; y sont associés car soutenus financièrement l’Egypte et la Jordanie. Ensuite le bloc Perse qui regroupe tout ce qui compte en matière de chiisme Iran Liban Yémen. Enfin le bloc Turc, certes sunnite mais parlant au nom des derniers califes et vizirs, avec une forte racine ethnique et culturelle turkmène, y sont associés les nombreux pays où les turkmènes sont présents, par exemple en Asie centrale avec des états type Azerbaïdjan et Turkménistan.

Ces trois blocs sont entrés en concurrence directe au Moyen Orient, leurs objectifs stratégiques sont claires : l’Arabie Saoudite veut diriger l’oumma sunnite et retrouvé ses frontières d’avant la domination Turc ; la Turquie veut exactement l’inverse, retrouver la domination Turc géographique et politique sur les sunnites, et la Perse veut unifier l’arc chiite, passant par l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban voir plus. Comme il s’agit quand même d’une compétition, d’une guerre entre musulmans, chacun agit et affirme que tout cela se fait au nom du peuple palestinien, retrouvant un alibi facile basé sur l’antisémitisme latent du monde islamique.

Seulement il y a un hic : qui dit domination veut dire puissance militaire et donc modernisation des forces armées. Crier « Allah Akbar » avec une kalachnikov, cela fait bien sur des affiches ou vidéos publiés sur les réseaux sociaux, mais au niveau militaire, c’est zéro. Et la modernité, l’innovation restent LA caractéristique de l’Occident. Modernisation sans occidentalisation est-il possible ? Cela a-t-il déjà été réalisé ? On peut s’occidentaliser en gardant ses traditions ancestrales (Japon) mais on ne peut pas se moderniser avec une attitude antioccidentale (Russie). Nos trois acteurs ont joué avec cela durant les 20 premières années du 3ème millénaire.

Se découvrant encerclé par les USA des deux cotés de leurs frontières, Irak et Afghanistan, l’Iran a toujours cherché à augmenter ses capacités militaires ; cela a donné un programme nucléaire toujours pas abouti en 2023. Quoi d’autres pour l’Iran ? Des missiles ayant une portée de plusieurs centaines de kilomètres mais peu précis, des drones spectaculaires en Ukraine mais, ne transportant que quelques kilos d’explosif, leur valeur militaire est proche de zéro. Mais comme il faut du rationnel à tous cela, convaincre le peuple que leurs efforts sont indispensables, on proclame que c’est pour abattre Israël : ce slogan est même inscrit sur tous les missiles iraniens exposés. Cependant, on peut tirer ces roquettes et missiles du Liban ou de Gaza sur des villes ou des kibboutz, c’est un beau spectacle à la télé qui terrorise les civils, mais au niveau militaire, c’est toujours aussi négligeable.

La Turquie a beaucoup misé sur la modernisation de son aviation militaire ; membre de l’OTAN, elle comptait bien recevoir la centaine de F 35 commandés et cela aurait du, pu beaucoup pesé au Moyen Orient. Alors, pourquoi avoir fait la bêtise extrême de s’équiper du système S 400 Russe ? Sachant que cela leur interdisait de facto la livraison de ces F 35 tant désirés ? Comme souvent, on reste stupéfait de la taille d’erreur que peut faire un président réputé stratège, ou alors il y a vraiment quelque chose qui a échappé à tous le monde. Après avoir vu l’inefficacité des S 400 en Ukraine, il doit se mordre les doigts. Il lui reste des F16 non-modernisés, et un avion en développement interne auquel il ne manque que des moteurs, une avionique  et un système d‘armes : une simple coquille vide pour faire des photos. Certes ils ont aussi quelques drones prometteurs, des Bayraktar très bons en reconnaissance, mais pourront-ils sans l’Occident continuer à suivre la course très intense vers les nouveaux drones furtifs de combat ? En attendant, la Turquie n’as jamais perdu une occasion de prétendre être le protecteur des palestiniens en général et gazaouis en particulier, tout cela oralement bien sur.

Quand au groupe Arabie Saoudite & Emirats, il achète à tout de bras du matériel occidental, américain, français et anglais ; on y trouve une grande quantité de F 15, Rafale et autres Eurofighter, des chars et canons en tout genre. Ils sont cependant définitivement engagés dans une modernisation économique, sociale et militaire, financés pas les énergies fossiles gaz et pétrole. Qu’iraient-ils faire maintenant dans la galère palestinienne ? 

Du coté des palestiniennes, le poison de la discorde est revenu, avec un coup d’état du Hamas à Gaza qui fit sécession avec l’OPL de la Cisjordanie ; leur vie publique se réduisit à néant avec aucune élection, les mêmes dirigeants restant au pouvoir jusqu’à leur mort, comme les Rois du Moyen Age. L’argent continue à arriver, venant de l’Europe, d’Iran, du Qatar ou autres pétromonarchie, mais il s’évapore aussi vite qu’il est arrivé et les gens vivent toujours aussi mal ; la militarisation de la société laisse une jeunesse sans espoir, surtout qu’elle a maintenant, via Internet, une vision très précise de l’hédonisme occidental, avec de jolies filles et des vacances perpétuelles.

En 2011 eut lieu l’intermède du « Printemps Arabe », suite d’événements plus ou moins populaires qui, après coup, porte si mal son nom. Dans de nombreux (tous ?) pays arabes, on vit des foules manifestées avec comme seul slogan le changement, mais un « vrai » changement ….En Tunisie, le président à vie Ben Ali dut fuir vers l’Arabie Saoudite ; en Egypte, Moubarak subit le même sort ; en Lybie Kadhafi fut tué avec l’aide Française. Le pire fut la Syrie, avec une guerre civile qui fit plusieurs centaines de milliers de morts (oui, oui, on parle bien de 300 à 500 000 musulmans tués par d’autres musulmans dans des conditions atroces) et des millions de réfugiés. Les années suivantes, tout ce château de cartes retombait, mais les pouvoirs en place n’oublièrent pas la leçon, et les manifestations dans ces pays furent soumises à un très strict contrôle : la rue arabe allait devenir muette, pour très longtemps ?

Et pendant ce temps, Israël fait toujours l’admiration du monde militaire avec sa perfection aérienne avec un nombre incalculable de raids vers le Liban, Syrie ou Gaza sans une seule perte ; et suscite l’étonnement avec son Dôme de Fer, capable d’arrêter à la demande n’importe quel missile ; Dôme dont les Saoudiens ferait tout pour être équipé face à l’Iran.       

Chapitre QUATRE : le temps du malheur

En cette fin d’année 2023, la machine à malheur s’est assez brutalement remise en route avec une « guerre » Hamas contre Israël. Alors que les pétromonarchies étaient depuis 10 ans sur un chemin constant et ambitieux vers la modernisation, que l’on voyait le Qatar organiser une coupe du monde de football, Ryad voulant organiser une exposition universelle, les Emirats organisant une COP et que la guerre en Ukraine voyait une nouvelle fois le matériel américain ridiculisé celui de la Russie, certains ont décidé de relancer la guerre au Moyen Orient.

La mise en bouche fut un surprenant traité d’amitié entre Arabie Saoudite et l’Iran, deux ennemis héréditaires ; cela ne pouvait pas être de bonne foi, mais qui bernait l’autre ? Dans la bande de Gaza, le pouvoir était détenu par le Hamas, organisation sunnite financée par la Qatar au nom des frères musulmans et organisé par l’Iran chiite. Il existait un contentieux entre l’Iran et le Hamas qui remontait à la guerre civile Syrienne, avec l’Iran soutenant le pouvoir en place chiite massacrant les sunnites syriens, le Hamas venant en aide à ces derniers.

Grosse surprise pour beaucoup quand le Hamas franchit l’impénétrable barrière séparant Gaza et Israël, en une dizaine de points, et comme par hasard un jour de fête religieuse du camp agressé. La première surprise fut qu’une barrière conçue et réputée pour être infranchissable fut franchit d’une manière « assez facile », on peut supposer que cela fut très bien et très secrètement préparé. Seconde surprise fut le nombre de personnes, combattants qui franchir cette barrière, pas un ou quelques  commandos de quelques combattants, mais plusieurs milliers avec motos et voitures pour aller plus vite. Horrible troisième surprise fut ce qu’ils firent : un massacre de civils, hommes femmes et enfants, environ 1500 et avec en plus une prise d’otages de 250 personnes.

La première question que l’on doit se poser tient dans l’ampleur du massacre ; était-il voulu, prévu ou si cela n’a été qu’une terrible faute d’une troupe mal encadrée. On peut imaginer que certains combattants, sachant que leur espérance de revenir vivant était très faible, aient succombés à leurs phantasmes de viols et de meurtres, mais il est tout aussi évident que ces meurtres allaient rapidement et fatalement se retourner contre leur cause. Un plan initial qui aurait prévu un maximum d’otages pas trop mal traités avec un minimum de victimes civiles, aurait été parfait pour la suite. De plus, beaucoup de ces combattants avaient des téléphones ou des cameras portables, il était donc plus ou moins permis et prévu de rapporter des images qui auraient été  utilisées par la propagande.

Une situation avec toujours 400 militaires de Tsahal tués, un nombre « important » de combattants de Gaza aussi, 1000 otages bien alignés avec le lot habituel de civils victimes collatérales aurait constitué une grande victoire du Hamas et donc de l’Iran. Avec ce bilan de 1500 civils sauvagement assassinées, femmes violées, vieillards décapités, bébés égorgés ; avec toutes ces preuves irréfutables que sont les dizaines d’heures d’enregistrement vidéos, de déclarations initiales enthousiastes, des félicitations venant des chefs, nous avons un désastre total. Comment des dirigeants qui avaient si bien préparés les deux premières surprises ont-ils foiré à ce point la troisième ? Un scenario très pervers envisagerait que cela soit l’Iran qui aurait ainsi fait coup double : se remettre au centre du jeu en tant qu’ennemi d’Israël, et éliminer ceux qui l’avaient trahi quelques années auparavant.

En attendant, les combattants palestiniens étaient passés du statut de soldats à celui de criminels sanguinaires, violeurs de femmes et égorgeurs d’enfants ; combien de temps va durer cette malédiction ? Des dizaines d’années au minimum ; les Japonais sont toujours ostracisés pour leurs kamikazes, de même que les Allemands pour la Choah. Même le honteux ratage des services secrets israéliens allait se trouver éclipser.

Tsahal pris le temps de préparer sa riposte, et elle allait, car devait, être efficace ; avec une total suprématie aérienne, des centaines de missions aériennes ont eu lieu, avec sans doute aucune perte d’avions : une première assez étonnante après le désastre des avions russes exclus du ciel ukrainien en quelques semaines. De plus, en cette fin d’année 2023, la liste des pertes de militaires au combat apparait absolument ridicule, de l’ordre de 100 à 150 morts pour conquérir une ville préparée à un assaut depuis des années, là aussi les Russes doivent être bouche bée.

Et pendant ce temps, qu’on fait leurs alliés en guise de support pour les palestiniens, ou plutôt des habitants de la zone de Gaza, soit environ deux millions de personnes ? De petites manifestations très encadrés avec un service d’ordre impeccable précédant un discours d’une demi-heure, calibré pour être retransmis et écouté à la télé, du grand leader pour le Liban et l’Iran ; quelques autres gesticulations humanitaires et pleurnichardes des habituels idiots utiles, au final rien. Comme ces pays ne pouvaient / voulaient rien faire, l’ONU voulut tenter sa chance, avoir un impact, et son secrétaire général commença sa deuxième campagne électorale en direction des pays « non-alignés », foncièrement envieux donc hostiles vis-à-vis de l’Occident. Enfin, aux dernières nouvelles (fin décembre 2023), l’Egypte a rejoint le club des victimes collatérales avec le blocage du canal de Suez au niveau du détroit de Bâb el Mandeb.

En guise de conclusion

Certains voudraient de nouveau parler paix et solution à deux états. Illusoire. On ne peut faire la paix après qu’une des parties ait démontré à ce point vouloir détruire, annihiler l’autre. De plus, dans le camp Arabe, des « amis » des palestiniens, qui veut la paix ? La Paix est-elle dans l’agenda politique d’un acteur du coin ? L’oubli oui, mais la paix non. Imaginez ce conflit éteint, quelle serait la légitimité interne et externe de l’Iran ou de la Turquie ? Cet abcès va continuer à suppurer encore longtemps, comme une mauvaise série télévisée, mais restera en bonne place des journaux télévisés.

Les états du Moyen Orient qui s’étaient lancés sur la voie d’une certaine modernisation vont devoir brutalement revenir en arrière, de nouveau cernés et coincées par les dictatures à l’extérieur et leur peuple à l’intérieur ; même la Chine a bien vu qu’elle allait souffrir de ces événements.

Les périodes intenses et troublés sont propices aux révélations, ce qui était occulté, dénié  durant longtemps explose brutalement, et se retrouve exprimé publiquement sans aucune gène. Ainsi a-t-on vu des personnes et organisations qui se prétendaient antisioniste politiquement basculer dans un antisémitisme décomplexé, exposant leur haine des juifs avec une totale arrogance. L’écolo-islamo-gauchisme a montré un des éléments qui soudent ces trois courants : leur antisémitisme assumé ; qu’il soit constitutif pour la religion islamique, théorisé à partir de l’anticapitalisme pour les marxistes ou résultat d’une volonté de décroissance vis-à-vis de l’Occident pour les écolos purs et durs, ils sont sur cet objectif intermédiaire. Avant, ils essayaient d’argumenter autour de l’antisionisme, mais maintenant ils ont transformé leur soutien à la cause palestinienne en défense absolue de ceux qui ont perpétué volontairement un pogrom. On aurait pu voir un habituel déni, du type « mais ils ne l’ont pas fait exprès » voir « ce sont des soldats » ; mais on a vu un soutien résolue, totale pour le Hamas.

Rien ne sera plus comme avant avec cette fracture qui s’est ouverte entre le monde Occidental et Oriental.