Dans la société, l’imaginaire grec, il y avait les Dieux qui dominaient le Monde et décidaient de tout depuis leur Olympe. Ils étaient suivis des Héros, ce qui se faisait de mieux dans le genre humain, car enfantés par un Dieu et une mortelle. Enfin les hommes et les femmes qui subissaient leur humble sort dans l’angoisse et la peur. Hercule reste le plus célèbre d’entre les Héros: il était l’exemple indépassable à suivre dans le monde Grec, puis Romain.
Une récente émission de télévision a voulu proposer, nommer « trois Héros des temps modernes », stars comme on peut aussi dire en ce début de XXI siècle, mais le mot Héros a fait partie du titre de cette émission. Les personnes choisis ont été (pour la France ou le Monde je ne sais) dans l’ordre : Kylian Mbappé, Greta Thunberg et Bilal Hassani. Qu’on-t-ils fait pour sortir du lot, comment et pourquoi sont-ils devenus des idoles ? Examinons leurs profils.
Le premier est l’archétype du jeune footballeur (20 ou 21 ans) hyper talentueux, attaquant que l’on ne peut arrêter et qui finit toujours par marquer des buts de légende ; de plus il faisait partie de l’équipe de France championne du monde en 2018, et cela à moins de 20 ans.
Le deuxième nom est la porte-parole (plus ou moins autoproclamée) du sujet, du drame majeur de ce siècle, le réchauffement climatique, du haut de ses 16 ou 17 ans, elle en impose au monde entier.
Le troisième nom est celui d’un chanteur, représentant la France pour le concours de l’Eurovision 2019 ; il est objectivement travesti, régulièrement habillé en femme avec des cheveux blonds platinés mi-longs.
Ont-ils été les découvreurs d’inventions structurantes pour les hommes, comme ont pu l’être Newton ou Pasteur ? Ont-ils écrits des chefs d’œuvres qui resteront insurpassables, comme Hugo et Virgile ? Ont-ils montré un talent artistique insurpassable, comme Vinci ou Bach ? Ou montré des valeurs morales exemplaires ? Et bien non !!! Leurs mérites est plus intense et simple : ils font ce que l’on appelle désormais le « buzz » et qu’on appelait avant les « potins ». Mais sur quel sujet ? Et quels nouveaux paradoxes cela fait-il apparaitre ?
Le footballeur est un jeune Africain, Français par droit du sol ; son habilité au jeu du football lui a déjà fait gagner plus d’argent qu’aucune personne de talent n’en n’aura jamais eu la possibilité, et cela va continuer durant encore 10 ou 15 ans. Face à cet exemple, à ce mirage, des dizaines de milliers de jeunes Africains, qu’ils vivent dans ce continent ou en Europe, n’iront plus à l’école et taperons dans un ballon en cuir à longueur de journée en s’imaginant devenir une star ; un avenir misérable sans diplôme et un métier sans aucune qualification leur est promis. Et quand je dis « dizaines de milliers », je crains fort d’être en dessous de la réalité…
La jeune passionaria du réchauffement climatique connait, à 16 ans, tout sur tout et assène ses vérités à des adultes tétanisés ; elle ne va plus à l’école et n’y retournera jamais : sa connaissance est transcendantale. Et même si tout le monde sait instinctivement qu’elle n’est que la porte parole, le perroquet de certains collapsologues, tout le monde fait aussi semblant de croire, d’être persuadé qu’il ne sert à rien d’étudier, argumenter, critiquer face à une telle représentante de l’écologie : ceux qui vont considérer que l’école ne sert à rien seront de nouveau innombrables. Elle encourage tous les écoliers, lycéens du monde, à faire la grève des cours (l’école buissonnière comme on disait) tous les vendredis : c’est utile car c’est pour sauver la planète.
Notre troisième héros donne dans la chanson, et il a été candidat au concours si nostalgique de l’Eurovision ; il affiche ostensiblement sa double condition de travesti et/ou transsexuel et son origine marocaine. Que cela soit par esprit de provocation ou pour défendre sa cause, le tout est condamné à l’échec. Il a quand même été sélectionné sur Internet pour représenter la France à ce concours de chant. Bien entendu, on ne parle jamais culture ou éducation dans on aborde le concours de l’Eurovision : on chante, c’est tout.
Qu’ont-ils de commun nos trois héros des temps modernes ? Ils sont hors du champ de l’éducation ! Plus d’un siècle après Jules Ferry et son école « gratuite et obligatoire », pilier de la démocratie, nos nouveaux héros se plaisent et sont applaudis pour s’être mis délibérément du coté de l’ignorance et de l’absence de talent intellectuel ou moral.
Mais peut-on reprocher à ces nouveaux héros de gouter sans retenue aux joies de la célébrité ? Aux plaisirs de la puissance et de la gloire ? Bien sur non ! Ceux qui doivent être critiqués sont les spectateurs devenus incultes, renonçant à la réflexion, au raisonnement, à l’éducation et au progrès ; ils ne voient pas la tombe qu’ils se sont creuser pour eux-mêmes et dans lequel ils sont en train de tomber, ravis et ébahis de leur bonheur.