jeudi 30 août 2018

Quelques réflexions sur le CIRC


Ayant mouillé ma chemise durant un grand quart de siècle sur le « cancer » son épidémiologie et ses causes et ses traitements; je me sens légitime pour parler du Centre International de Recherche sur le Cancer. Il a été dans les années soixante, sur une initiative Française, légitimée par l’ONU via l’OMS ; Lyon en a hérité du siège. Dans ces années là (60 et 70), et après avoir fait beaucoup  progresser la problématique des maladies infectieuses et cardiovasculaires, le monde médical (et politique) voulait s’attaquer aux cancers. Instinctivement, la stratégie mise en place partait du postulat que les causes de ces cancers devaient être majoritairement (exclusivement ?) EXOGENES ; il fallait partir à la chasse aux substances, aux poisons venant de l’environnement extérieur pour trouver les coupables, après tout, cela fut le rationnel qui a fondé le succès pour toutes ces maladies respiratoires et gastriques dont on a trouvé qu’elles étaient de nature infectieuse ; de plus les premiers causes prouvés de cancer étaient exogènes avec les radiations dites X et les substances types gaz de combat de la première guerre mondiale ; enfin la chimie, les pesticides faisaient déjà des suspects valables. Un demi-siècle plus tard, force est de constater que cette théorie s’est révélée fausse, très peu de substances ont pu été définies, d’un point de vue TOXICOLOGIQUE comme induisant des cancers ; des listes au noms ambigus comme probables, possibles, éventuellement circulent et on été produites par le CIRC ; un examen même par non-spécialiste est édifiant ; on trouve comme « Liste 1 cancérigène certains » des produits comme le formol, en vente libre ; la « Liste 2A cancérigène  probable » comprend les nitrates (présents partout dans l’environnement) et ce fameux glyphosate, sans parler de la viande. Un article du NEJM citait, il y a deux ans, que seuls un tiers des cancers avaient une cause « connue », en incluant les oncogènes  déjà connus type tabac, le riz pour les cancers gastriques en Asie ..etc… D’ailleurs, depuis bonne dizaine d’années, la recherche s’est axée sur l’immuno oncologie : comment et pourquoi notre système immunitaire échoue-t-il à jouer son rôle ? Après coup, d’autres raisons pouvaient expliquer cet échec : les cancers existaient bien avant la création de l’industrie chimique par exemple. On ne peut accuser le CIRC d’avoir échoué, il a infirmé la piste de recherche « exogène » : bravo ! Mais maintenant, que faire de ces 1000 employés basés à Lyon ?