jeudi 14 septembre 2017

Statut d’électeur

Avant, c'était simple .... 
Ceux qui voulaient accéder au statut de chef, maître de la cité, d'un conté ou du pays, ceux qui voulaient s'approprier le pouvoir sur un ensemble géographique, pour le meilleur mais parfois pour le pire, n'avaient que deux solutions : 
- la conquête militaire par la force 
- la conquête politique par les idées 
Les projets et leurs réalisations, durant le XIX et XX siècle, de pays de plus en plus nombreux ont finis par décider que seule la deuxième solution, via des élections était justifiable et même intéressante, tant du point de vue morale que pour son efficacité par rapport à ce que l'on appelle le "bien commun".
Les Républiques Démocratiques étaient nées 

Les règle du jeu étaient effectivement simples : 
- appel à candidature : quelques mois avant l'échéance, toute personne habitant un lieu géographique pouvait déclarer qu'il était près, aidée de quelques amis ou relations à appliquer un programme qu'il aller présenter, expliquer et argumenter; il pouvait, voir devaient, y avoir plus de candidats que de poste à pourvoir. 
- élections à une date prévu d'avance. 
- résultats : était désigné celui qui avait recueilli le plus de voix. 
Ce système se présentait avec une logique imparable : tout le monde décidait et de fait tous étaient était responsable car tout le monde avait décidé. 

Cependant ... 
Des prérequis furent rapidement mis en lumière; d'abord, si le candidat parait dès le départ comme quelqu'un de plus efficace, imaginatif voir intelligent que la moyenne, comment s'assurer que les électeurs soient à la hauteur pour prendre la bonne décision et faire le bon choix ? 

La réponse fut la mise en place du suffrage censitaire : seul une partie des électeurs qui avaient fait des études et donc gagnaient de l'argent et donc payaient des impôts pouvaient voter; et, en attendant, les autres étaient invités à faire ces mêmes études. Etant arrivés à un point où 85 à 90% des membres d'une génération ont le Bac, ce pré-requis doit, devrait ne plus avoir lieu d'être. 
Le deuxième prérequis tient au fait que les électeurs doivent, devraient voter pour le bien général, pour la meilleur politique, le plus intéressant plan d'action qui pourrait se révéler utile pour TOUS; et c'est bien là que le bas blesse depuis l'invention de la démocratie. 
Si le principe général de ré-équilibrer une activité qui avait souffert, d'appuyer une autre qui aurait devant lui un avenir sans doute important, voir de réparer une injustice qui se serait révélé, fait bien partie d'une politique global de la cité; les compromis pour s'attirer les voix d’électeurs qui sont soit nombreux soit influents, au mépris de l’intérêt général, sont rapidement devenus des compromissions. 
Déjà, dans la Grèce antique, ces plans d'action généraux révélaient des propositions étonnantes car dédis à offrir plus un avantage qu'une compensation légitime à une catégorie spécifique de citoyens : les soldats étaient rarement oubliés des promesses électorales. 

Vers une impasse ? 
Si on examine le détail des projets, programmes de gouvernement, et au-delà d'une complexité apparente, les lignes de forces tournent toujours autour de : 
- solutions évidentes, dont le tout le monde sait au fond de lui-même qu'il faudra le faire; mais ces actions vont, dans le court terme, se traduire par un réel désagrément pour une partie des électeurs; les outils sociologiques / informatiques donnent au moins l'illusion de pouvoir quantifier le nombre de voix perdus.
- promesses faciles, bien ciblées et comprises comme un avantage pour autre partie des électeurs; et une nouvelle fois, certains se proposent de quantifier. 
Tout se passe comme si la victoire à une élection n'était, au final, qu'un subtil jeu d'équilibre entre des promesses durant lequel, dés le départ, le candidat joue entre les promesses qu'il tiendra et celles qu'il ne tiendra pas, les une pouvant à tous moment remplacer les autres; avec comme seul objectif de faire bouger une frange d'électeurs qu'il sait cupides, versatiles, et prêt à changer de camp avec un profond cynisme. 
On voit ainsi, de plus en plus fréquemment, de micro-parties aux petites idées arriver à se positionner en "charnière" et capables d'imposer, non pas leurs idées, mais leurs hommes et femmes qui peuvent enfin goûter aux ors de la République.